Pourquoi choisir un vélo de gravel face à l’offre, on ne peut plus large, de cadres en tous genres ? Alors que nous croyions jusque-là que chaque pratique avait son propre vélo, voilà qu’arrive le gravel, censé rouler partout. Ainsi, que faut-il penser ? Énième stratégie marketing, nouvelle tendance ou réelle avancée, dans quelle cour roule le gravel ? 

Cyclisme gravel, effet de mode ou réelle utilité ?

Depuis le XIXᵉ siècle, le vélo s’est imposé comme mode de transport d’abord, puis comme outil de loisir. Au fil des années, de nouvelles montures font leur apparition, plus spécialisées, plus techniques, dédiées à un seul type de pratique. On parle alors du vélo de route, du VTT, du VTC polyvalent ou du vélo de ville pour les déplacements urbains.

Seulement, depuis ces dernières années, on entend beaucoup parler de vélo gravel. Ces derniers autoriseraient à varier les pratiques, en suivant tout aussi bien sur la route que sur les chemins caillouteux.

Avions-nous réellement besoin de ce nouveau type de vélo ?

Un seul vélo pour n’importe quelle utilisation

Dans le monde du cyclisme, le gravel vient se placer comme un pont entre les pratiques traditionnelles sur route et celles tout-terrain.

Grâce à sa morphologie et ses caractéristiques spécifiques, le vélo de gravel est l’un des vélos les plus polyvalents sur le marché des cycles.

Le vélo gravel trouverait ses origines, tout comme le VTT, sur le sol américain. Toutefois, les Américains sont loin d’avoir le monopole de l’exploration à vélo. Il n’est pas récent de voir des cyclistes amateurs ou professionnels rechercher de nouvelles expériences au guidon, en explorant de nouveaux terrains. C’est d’ailleurs ainsi que sont nées de nouvelles pratiques, comme le bikepacking, les treks à vélo, même le cyclo-cross.

>> À LIRE AUSSI : Le gravel, entre cyclo-cross, route et VTT

Comparatif confort et technique pour toutes les sorties

Vélo sur un chemin de montagne

On peut alors se demander à juste titre, comment le gravel réussit l’exploit de relier les différentes disciplines ? En effet, comment un vélo pourrait-il être tant léger que rapide sur la route, mais aussi robuste, amortissant et fiable pour la montagne ?

Tout est une affaire de compromis.

Gardons à l’esprit que les vélos gravel ne sont pas forcément faits pour une pratique unique VTT ou une pratique unique sur route. Effectivement, leur utilité se rapproche plus de celle d’un VTC, dans sa version la plus sportive. Finalement, un gravel est un vélo pour rouler sur tous les chemins, avec une certaine recherche de performance, même pour une pratique loisir.

À y regarder de plus près, le profil des gravel ressemble à un vélo de route, avec un cintre plus large et des roues plus épaisses. De fait, sur un gravel, il faut adopter une position plus proche du cadre, plus près du vélo. Il s’agit d’une position confortable, parfaite pour la longue durée et idéale pour la recherche de vitesse sur certaines portions.

Ce qui fait la force du vélo gravel, c’est sa grande polyvalence.

>> A LIRE AUSSI : Les parcours gravel ont maintenant des notes en fonction de leur difficulté

Gravel, le vélo idéal pour débuter ?

Roi des vélos polyvalents, le vélo gravel pourrait séduire les cyclistes les moins expérimentés. En effet, lorsqu’on débute et ne sachant pas quelle discipline se tourner, choisir la polyvalence est une bonne option. Mais, le gravel est-il réellement un vélo pour débutant ?

Les caractéristiques du gravel en font un vélo d’une incroyable polyvalence. Effectivement, ses qualités le rendent maniable, confortable et sécuritaire.

Sur les vélos gravel, on retrouve des développements assez courts. Généralement, sur ces vélos, on retrouve un monoplateau, facilitant le passage des vitesses. Cela permet à tous les cyclistes de rouler sur tous les types de dénivelés, quel que soit leur niveau, pour un usage loisir ou sportif.

>> A LIRE AUSSI : quel vêtement vélo gravel choisir ?

Un vélo monoplateau, la recherche de performance

Les cyclistes gravel sont fréquemment à la recherche de la performance. Toutefois, être un athlète aguerri n’est pas indispensable pour se faire plaisir avec ce type de vélo. Disposer d’un seul plateau élimine le choix de préférer tel ou tel plateau en fonction du terrain. Aussi, on ne risque plus d’oublier de changer de rapport selon les déclivités.

En gravel, le cycliste doit pouvoir évoluer facilement sur tous les terrains. Avec un monoplateau, pas de risques de croiser la chaîne entre grand pignon et petit plateau, ni de dérailler.

L’avantage du monoplateau réside aussi dans sa légèreté. Traditionnellement utilisée pour les VTT, la technique monoplateau est bien plus qu’un effet de mode. Par rapport à un vélo classique, on supprime des éléments qui n’ont plus d’intérêt. En retirant un ou deux plateaux, une manette, un câble, une poignée et le dérailleur avant, on pourrait gagner entre 500 et 800 g. De quoi équiper son vélo d’accessoires pour le bikepacking ou les voyages au long cours.

>> À LIRE AUSSI : La micro-aventure, le dépaysement à trois coups de pédale de chez soi

Sur les cycles monoplateaux, la position de pédalage est également différente. En effet, le plateau est plus centré par rapport à la cassette. De cette façon, le pédalage semble plus fluide et la chaîne devient moins sujette aux croisements et à l’usure prématurée.

Aussi, avec un gravel monoplateau, vous avez l’autorisation d’utiliser toutes les combinaisons de chaînes.

Sur les vélos à deux ou trois plateaux, il existe une interdiction d’utilisation d’une série de rapports. On le sait, le petit plateau se limite aux cinq pignons du haut et le grand plateau aux cinq du bas. Sans cela, la transmission s’use plus rapidement et la chaîne croise et saute ou se casse.

À cet égard, un vélo gravel monoplateau est idéal pour débuter et progresser sans changer de monture. Découvrez notre article dédié pour tout savoir sur la transmission d’un vélo.

Une bande de roulement et des roues larges pour toutes les situations

Vélo gravel sur sentier poussiéreux

Des pneus et jantes aux dimensions variables équipent les gravels. L’ensemble permet de couvrir toutes les pratiques du gravel. Aujourd’hui, on peut installer des roues entre 650B et 700C. Cette grande largeur de roue assure de monter des pneus un peu plus larges. Les jantes larges allant avec les pneus larges.

Concrètement, plus les pneus sont larges, plus la circulation devient agréable. Lorsque l’on roule avec des gros pneus, rouler un peu sous-gonflé est possible. Une pression de chambre à air qui tire un peu en dessous de celle recommandée limite la sensation de vibrations. Par ailleurs, en gravel, l’utilisation de pneus tubeless est largement démocratisée. De fait, la pression nécessaire est moins élevée qu’en tubetype.

Sur les portions de route, les vibrations s’avèrent normalement moins présentes. Par contre, sur les portions de gravier, sur les chemins ou les passages non carrossés, les vibrations deviennent plus importantes.

En gravel, comme la pratique permet de rouler sur tous les types de terrains, le confort est à privilégier. En effet, que vous choisissiez de rouler sur la route avec un peu de chemin ou l’inverse, il vous faut le même confort.

Matériellement, plus un pneu est large, plus celui-ci aura de qualité sur les chemins. Plus il est étroit, plus il s’avèrera qualitatif sur la route. Pour un gravel bike polyvalent, vous devez choisir le juste milieu entre vos besoins.

Sur un gravel, un pneu large permet plus d’accroche sur les chemins. Sur un terrain non fixe, la force de traction avant s’avèrera meilleure. Aussi, vous obtiendrez une meilleure accroche dans les virages et en freinage. Par contre, ces pneus s’avèrent lourds sur la route. Ils ne vous empêcheront pas de rouler, mais vous serez rapidement limités. De plus, les pneus des crampons s’usent plus rapidement sur la route.

À l’inverse, des pneus plus fins seront vos meilleurs alliés sur la route. En complément, ils permettront d’avancer plus rapidement, avec une moindre résistance au roulement. Par contre, en terrain non stabilisé, ils ne seront pas très efficaces. Des pneus plus fins n’offrent pas l’accroche nécessaire pour rouler en sécurité sur tous les terrains. De plus, sans crampons, les pneus fins deviennent moins résistants aux crevaisons.

Ainsi, le choix du pneumatique gravel dépend vraiment de votre utilisation.

>> À LIRE AUSSI : Quel pneu choisir pour un voyage à vélo ?

La technicité du vélo réside dans ses pneumatiques. Et, lorsque l’on parle de pneus plus ou moins larges, la question de la pression de gonflage se pose. Selon notre type de pratique et la taille de nos pneus, il existe une pression de gonflage idéale à connaître.

D’expérience, certains cyclistes gravel sortent avec une pompe à manomètre. Ainsi, ils peuvent à tout moment modifier la pression de leurs pneus. Pour des portions plus longues (+/- 15 km) sur un chemin de gravier, ils dégonflent un peu. Puis, ils gonflent en repassant sur la route.

Cette pratique demande un peu de connaissance et de l’entraînement. Par conséquent, on la déconseille aux débutants.

Acheter un gravel, réel investissement

Voici l’un des facteurs qui pourrait laisser croire que le gravel est juste un produit marketing supplémentaire.

En effet, ces vélos sont parmi les vélos les plus chers du marché. Pour s’offrir un vélo gravel, il faut compter entre 700 et 7 000 €. L’écart de prix provient de la différence de matériaux utilisés et de la technicité du vélo.

Ce prix est un réel investissement qui ne convient donc pas forcément aux débutants. Par contre, selon leur prix, les vélos gravel plaisent à tous les budgets et tous les besoins.

En effet, grâce à leur grande polyvalence, les gravels deviennent les vélos du quotidien de nombreux cyclistes. Légers pour la route, maniables pour la ville, robustes pour les chemins, les vélos gravel sont aujourd’hui très appréciés par les vélotafeurs. Mais, le gravel est aussi le vélo idéal des sorties le weekend et des voyages à vélo dans les grands espaces.

Aussi, un gravel sera le meilleur allié des débutants souhaitant progresser rapidement. La technicité du vélo et la grande diversité de pratique permettent de tester différentes utilisations. Ainsi, il sera plus simple de choisir de progresser sur la route, ou bien en VTT, ou encore de rester sur du gravel !

Concrètement, le gravel représente un investissement, mais sera rapidement rentabilisé, tant pour les débutants que pour les cyclistes aguerris.

Si vous hésitez à passer le cap de l’achat, alors que vous souhaitez découvrir la pratique sans trop de frais, il est tout à fait possible de convertir son vélo de route en gravel. Ou encore de faire de son vieux VTT un gravel.

Le gravel, plus proche de la route, du VTT ou du VTC ?

Le gravel est donc un vélo à mi-chemin entre le VTT, le VTC et le vélo de route. Matériellement, comment un tel vélo peut-il exister ? Quelles sont les caractéristiques que le gravel emprunte à l’une et l’autre des pratiques ? Est-ce qu’il ne suffirait pas de mettre des roues de VTT sur un vélo de route pour avoir le même résultat ?

Quelle est la différence entre gravel et VTC, VTT ou route ? Notre avis

Route de montagne

Si l’utilité du vélo gravel n’est pas à prouver, ses caractéristiques sont, elles, un peu plus techniques à assimiler.

Étant donné que ces vélos sont pensés pour répondre aux exigences de différentes pratiques, les gravel ont de nombreuses caractéristiques. Il n’est pas tout à fait faux d’assurer que la polyvalence du gravel permet à son cycliste d’être à l’aise sur toutes les pratiques.

  • Les amateurs de cyclo-cross retrouveront dans le gravel le plaisir de s’éloigner des sentiers battus en évoluant dans les sous-bois, les chemins caillouteux et les petits sentiers. Concernant la boue, avec les pneus adaptés, le vélo passe partout.
  • Les cyclistes d’endurance trouveront aussi leur bonheur sur la selle d’un gravel. L’anatomie de ces vélos rend la pratique très confortable, ce qui permet de rouler longtemps confortablement.
  • Loin d’avoir les mêmes capacités d’amortissement et de franchissement qu’un VTT, les gravel tiennent la route sur les chemins escarpés. Ces deux types de vélos partagent une certaine affection pour l’aventure et la liberté sur tous les chemins. Qu’il s’agisse de chemins enneigés, de pierriers, de sentiers boueux ou remplis de feuilles à l’automne, vous parviendrez toujours à vous faire plaisir. Avec le gravel, l’hiver n’est plus synonyme d’oubli du vélo ! Profitez des plaisirs de la selle à toutes les saisons, avec nos conseils pour rouler en hiver.
  • Cela ne date pas d’hier, mais les bikepackers se sont emparés des vélos gravel dès leurs débuts. En effet, entre confort, légèreté et maniabilité, les gravel sont idéaux pour la randonnée longue durée. Les gravel sont prévus pour être équipés de sacoches, de portes bagages ou de garde-boue, bref, de tout le nécessaire pour le bikepacking. Vous n’avez plus qu’à charger vos sacoches convenablement, choisir votre itinéraire et à vous les longues sorties randonnées sur des itinéraires urbains et nature.
  • Le gravel séduit aussi les vélotafeurs grâce à ses caractéristiques. En effet, ces vélos sont assez légers, maniables et très sécurisant pour le quotidien en ville. Grâce à leur robustesse, il est tout à fait possible d’équiper les gravel d’accessoires de portage pour faciliter les déplacements. Si vous travaillez en zone périurbaine, faire du vélotaf avec un gravel est idéal pour prendre des raccourcis par les chemins ou les petites routes. À l’abri du trafic, vous pouvez profiter d’un beau paysage, de quoi bien commencer et terminer la journée !

>> À LIRE AUSSI : Un maximum de confort pour les vélotafeurs

  • Les cyclistes puristes, inconditionnels du bitume pourront se faire plaisir au guidon d’un gravel. En effet, la légèreté, le développement et le confort des gravel permettent largement de suivre le peloton des dimanches matin. Certes, soyez prêts à vous faire chambrer gentiment, mais, promis, plus personne n’osera après le cinquantième kilomètre.

Ainsi donc, un gravel n’est pas un VTT, ni un VTC, ni un vélo de route, toutefois un peu de tout cela en même temps.

La limite du gravel est la même que celle de vos propres explorations. Pour le vélotaf du quotidien, les randonnées au bout du pays et toutes les sorties entre les deux, le gravel suivra toutes vos envies.

Homme ou femme, à chaque cycliste son gravel

Vélo sur un chemin

Il est exact que d’apparence, le gravel se rapproche du vélo de route ou du cyclo-cross. Par contre, c’est un vélo moins exigeant physiquement et techniquement, grâce à un cadre différent. En effet, contrairement aux vélos de route ou de cyclo-cross, les vélos gravel ont un cadre en sloping. De l’anglais “slope” qui signifie “en pente”, le terme sloping désigne les cadres de vélo dont le tube entre le tube de selle et celui de direction est incliné. Concrètement, le cadre du vélo est un peu penché vers l’arrière, à hauteur de 8 degrés de pente en moyenne.

Cette légère inclinaison divise dans le monde du cyclisme, mais elle a pourtant son utilité.

Esthétiquement, un cadre sloping semble plus sportif et un peu plus actuel qu’un cadre plat. Toutefois, ses avantages ne sont pas qu’esthétiques. D’un point de vue pratique, un cadre sloping est plus confortable. La sortie de selle devenant plus importante, le cycliste est plus haut par rapport au cadre, ce qui offre une maniabilité accrue.

Le confort est aussi amélioré. Un cadre en aluminium incliné permet d’enjamber plus facilement le vélo lorsque les conditions imposent de monter ou descendre fréquemment. Aussi, un tel cadre devient plus pratique quand il faut descendre de selle sans descendre du vélo. Les vélotafeurs qui croisent beaucoup d’intersection l’apprécient particulièrement.

Les vélos gravel disposent aussi d’un cintre spécifique, différent des cintres plats classiques. Certes, le cintre typique vélo de route est bien présent, mais des modifications ont été apportées. Pour plus de confort et un meilleur maintien du vélo sur tous les terrains, le cintre est plus évasé. Cette forme non standard se révèle idéale pour les descentes techniques. Elle permet aussi l’accroche facilitée de sacoche de cintre. Les cocottes, elles, sont inclinées vers l’extérieur. Lorsque l’on met les mains sur les cocottes, on se retrouve dans une position peu aérodynamique. Toutefois, l’aérodynamisme n’est pas la fonction que l’on recherche le plus en gravel.

Pour conclure, le gravel se présente comme un véritable vélo polyvalent. Bien plus qu’une simple nouvelle annonce marketing, le gravel remplit la fonction du parfait vélo du quotidien et bien plus. Il saura contenter les sportifs à la recherche de performance sur tous les terrains, de la même façon que les débutants qui cherchent encore leur pratique préférée. Selon nous, un vélo gravel a une véritable utilité pour explorer de nouvelles manières de se faire plaisir au guidon, sur tous les terrains et dans toutes les conditions.

>> A LIRE AUSSI : Interview : un sentiment commun de liberté au gravel et à Bike Café

À propos de l’auteur : ElisaL

3 de commentaires

  1. bobineau 14 août 2023 at 18 h 23 min - Reply

    Je crois que je croise moins ma chaîne avec 3 plateaux devant et 8 pignons derrière qu’avec 1 plateau et 10 ou 11 pignons.
    Quand ma chaîne est sur un plateau devant, à l’arrière elle navigue entre 3 ou 4 pignons.Elle croise moins qu’un mono plateau sur 10 pignons.
    C’est fou tous les arguments qu’on nous met en avant pour vendre du gravel.

  2. Jacques Célère 24 avril 2023 at 17 h 20 min - Reply

    Exactement. Je l’ai fait sur 2 vtt rigides des années 90 en 3 x 7 dont un Look Gravity. 40 euros pour le vélo, 40 pour le guidon, 40 pour la potence, 25 pour les manettes RSX…

  3. Patrick RICHARD 12 mars 2022 at 12 h 42 min - Reply

    Croisé la chaîne entre grand pignon et petit plateau 🤭!!!J’appels pas ça croiser ,mdr !
    Un bon VTT rigide trois plateaux léger et performant en 26″,ça pose pas de pb de robustesse et ça passe partout ,au pire pour ceux qui préfèrent vous montez un guidon de route et hop ,vous avez un top gravel 😊😉!

Laissez un commentaire