Si vous êtes un adepte du vélo en milieu urbain, peut-être avez-vous remarqué ces drôles de montures que certains chevauchent ? C’est le vélo réduit à sa plus simple expression, 2 roues, un cadre, une selle, un pédalier, un guidon, une chaîne et surtout un seul pignon. On appelle ça un fixie (contraction de « fixed gear bike » en anglais) car le pignon est fixe. Présentation et différence des fixie et singlespeed.
Et donc l’entraînement est direct : si vous arrêtez de pédaler la roue s’arrête de tourner. Et c’est ainsi que l’on ralentit et même que l’on freine. Cette technique s’appelle le « skid ». Si le pignon n’est pas fixe et possède une roue libre alors on appelle cela un «single speed » car le vélo n’a qu’une seule vitesse. L’avantage, celui-ci permet de mouliner.
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A l’origine du fixie, les coursiers à vélo
Le fixie est, à l’origine, issu de la mouvance street des «bike- messengers » ou coursiers à vélo. Dans les années 80/90 en Amérique du Nord et particulièrement des villes comme San Francisco, New York, Boston et Seattle, les coursiers ont recyclé les vélos de piste pour un usage urbain. Sacoche vélo en bandoulière à l’épaule, antivol-chaîne autour du cou ou de la taille, ces livreurs sont payés au nombre de course et parfois au poids de ce qu’ils transportent, plus ils en font plus ils empochent !
Aujourd’hui à Londres, Tokyo et Paris, le mouvement s’étend. Avec ces vélos une fois montés et dépouillés de tout ce qui peut apparaître superflu, leurs montures sont ultra légères. Elles permettent ainsi de maximiser le rendement du coup de pédale. De plus ces vélos n’attirent pas l’œil et donc pas la convoitise. En effet, peu de pièces sont à voler dessus et, qualité principale, ils ne demandent quasiment aucun entretien car rappelez-vous il n’y a pas de dérailleur dessus et ils encaissent parfaitement la rigueur de l’hiver.
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Faire du fixie et singlespeed
Preuve de son succès grandissant, le fixie est à l’origine le recyclage d’un vieux cadre de vélo de piste ou de course, mais vous voyez de plus en plus de marques qui incluent des fixies ou des cadres pour montage dans leur catalogue. Cependant ces derniers sont montés et vendus avec 2 freins ainsi que ce que l’on appelle une roue flip-flop. Cette dernière vous permettra de choisir entre la roue libre (single speed) ou le pignon fixe juste en inversant le sens de montage de votre roue.
La pratique du fixie, hormis le fait que ce soit en train de devenir plus qu’un phénomène de mode, impose quelques notions de base. C’est un entraînement direct, vous arrêtez de pédalez, le vélo s’immobilise, vous pédalez en arrière, ça recule. N’oubliez pas que dans les virages, vos pédales continuent de tourner, donc si vous vous penchez trop, attention au « saut de pédale ». C’est-à-dire la pédale qui touche par terre et peut vous déséquilibrer, voire méchamment vous envoyer par terre. En ligne droite la vitesse est grisante, mais nos amis automobilistes en agglomération ont souvent comme credo « pas de cligno, pas de rétro ». Et une portière qui s’ouvre ou une voiture qui sort de son emplacement sans clignotant sont monnaies courantes. Il est alors réellement primordial, voire vital, d’être attentif aux avant-signes (roues avant de voiture qui bougent, présence d’une personne à l’avant d’une voiture) et de laisser son regard porter loin (un camion ? Peut-être un piéton derrière ?).
Savoir bien anticiper quand on roule en fixie et singlespeed
L’anticipation est un des secrets car on gère sa vitesse avec ses cuisses. Les arrivées au feu rouge vous éviteront les attentes en « track-stand » (position d’attente en surplace) et un redémarrage au point mort. Afin d’accroître le contrôle sur un fixie, il est grandement préconisé de monter une paire de cale-pieds et de vérifier l’état de ceux-ci avant de prendre la route car si, comme les puristes vous avez renoncé à votre frein arrière voire vos 2 freins alors le freinage se fera avec la seule force de vos cuisses et notamment l’aide de vos cale-pieds.
Bref, fixie et singlespeed, son cousin pauvre, sont un peu les anti-VAE où anti-Vélib’. Issus d’un milieu underground avec leurs cultures et leurs codes (la jambe de pantalon relevée d’un seul côté vient de là : on évite ainsi que le pantalon se prenne dans la chaîne), épurés au maximum, ils se répandent notamment car les marques et les médias s’en emparent.
Par exemple avec le film des années 80, Quicksilver avec Kevin Bacon, le clip de 30 second to Mars – Kings&Queens ou la dernière campagne d’affichage Lacoste. Ils s’adressent à des gens qui recherchent des sensations et qui aiment rouler. Ça va vite, ça demande un minimum d’apprentissage et d’adaptation (pour le fixie) et parfois ça peut donner naissance à de véritables bijoux. Roulez vite, roulez libres mais roulez prudents.
Écrit par : Vincent TASTEYRE
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