Apparus aux États-Unis au milieu des années 1970, le VTT désigne à la fois une pratique et un type de vélo destiné à un usage sur terrain accidenté en dehors des routes goudronnées. Discipline cycliste à part entière, le VTT est donc une pratique assez récente. Elle comprend d’ailleurs de nombreuses sous disciplines VTT, chacune ayant un type particulier de vélo tout terrain. Zoom sur cette pratique à mi-chemin entre liberté, performance, nature et aventure.

Le VTT, un vélo pour partir à l’assaut de la nature

À l’origine, l’envie de sortir des sentiers battus

Jean Duda sur un des premiers prototypes de VTT

© Intelligence Créative

Les premières traces de vélos tout terrain bricolés remontent aux années 1950. Une période également marquée par l’apparition de la suspension avant et des premiers championnats du monde de cyclo-cross à Paris. C’est aussi à cette époque que Jean Duda et Georges Leskovac créent le Vélo Cross Club de Paris, souvent considéré comme le premier club de VTT. Toutefois, l’invention de la discipline est parfois attribuée à un jeune français de 13 ans, Jean-Louis Swiners qui en 1948 adapte un vélo de course classique pour franchir des obstacles dans la nature.

Dans les années 1970, les premières descentes chronométrées sont organisées par un groupe de passionnés dans les montagnes du comté de Marin en Californie. Les participants utilisent alors des Klunkers, littéralement « tas-de-ferrailles » pour effectuer les descentes. Des anciens vélos Schwinn Excelsior de 1933, jusqu’alors utilisés comme vélos de plage, modifiés avec des freins à tambour et des fourches à ressorts.

La discipline commence alors à se populariser et les années 1980 voient les premières fabrications en série de vélos tout-terrain. Des championnats du monde de VTT commencent à voir le jour aux Etats-Unis et au Canada. En France, des VTT en provenance d’Amérique du Nord débarquent pour la première fois à La Plagne en 1983. Le VTT connaît l’apogée de son succès dans les années 1990. Il devient même sport olympique à l’occasion des JO d’Atlanta en 1996, où un certain Cadel Evans se classe parmi les 10 premiers de la course de cross-country.

Après une légère baisse de popularité dans les années 2000, le VTT regagne aujourd’hui en intérêt. Il n’a en effet pas encore atteint ses limites et continue sans cesse de se renouveler. Et de proposer de nouvelles disciplines toujours à la limite de l’extrême, entre performance sportive et retour au sport nature.

Les caractéristiques du VTT

Des pneus plus larges et crantés

© jackmac34 – Pixabay

Le VTT se différencie tout d’abord d’un vélo classique par ses pneus tout terrain. Montés sur des roues de 26 pouces en général, les pneus de VTT sont plus larges et crantés afin d’adhérer à des types de sols moins stables et plus glissants. Deuxième caractéristique, la fourche du VTT est équipée de suspensions pour absorber au mieux les chocs que le vététiste peut encaisser au cours d’une sortie ou d’une course. Enfin, par rapport à un vélo classique, le cadre du VTT est plus résistant et souvent plus lourd.

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Il existe de nombreux modèles de VTT différents qui se déclinent selon les pratiques. Un VTT de trial n’aura pas exactement les mêmes caractéristiques qu’un VTT de cross-country par exemple.

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Les disciplines de compétition du VTT

Les disciplines VTT classiques

Pratique la plus connue du VTT : le Cross country (XC). Seule à être présente aux Jeux Olympiques depuis 1996, elle se présente sous la forme d’une course sur un circuit fermé où les participants doivent franchir de dures montées et des descentes techniques.

Deuxième star du VTT, la Descente (DH). Comme au ski, le principe est de descendre le plus vite possible une piste définie et fermée en adoptant les meilleures trajectoires. Tous les compétiteurs descendent tour à tour la même piste et sont classés en fonction de leur temps de descente. Une descente dure en moyenne entre 3 et 5 minutes durant lesquelles la concentration doit être maximale.

L’Enduro enfin, très proche de la descente est une des trois disciplines VTT phares. L’épreuve est semblable à un rallye. Les riders doivent parcourir plusieurs « spéciales », c’est-à-dire plusieurs parcours sur des sentiers assez exigeants et différents. En prenant soin de trouver le juste milieu entre les trajectoires les plus risquées susceptibles de faire gagner un temps précieux, et les lignes moins dangereuses pour terminer la course en un seul morceau. À la fin de la course, les temps de chaque spéciale sont additionnés. Le plus rapide sur l’ensemble du parcours l’emporte. Une course peut comporter jusqu’à 6 spéciales sur 2 jours.

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Les pratiques VTT plus atypiques

Départ d'une course de Four-cross

Franchissement d'obstacles dans une compétition de VTT trial

© seblinux78 – Flickr

Le Four-cross (4X) est une discipline orientée dans un format que l’on retrouve plutôt dans le snowboard ou le BMX. Il s’agit d’une course sur un parcours fermé, généralement assez technique, avec de nombreux virages et bosses. Tous les participants prennent le départ sur la même ligne. Le premier à franchir la ligne d’arrivée est déclaré vainqueur. Les courses très rapides donnent parfois lieu à des affrontements spectaculaires entre les coureurs.

Plus technique, le Dirt bike consiste à réaliser un parcours fermé de bosses, parfois agrémenté de tremplins. Pratiqué généralement sur terrain de bosses ou en nature, le VTT dirt se décline aussi en milieu urbain et dans les skateparcs sous le nom de Street bike.

Dans le VTT, on retrouve aussi des disciplines plus techniques et moins axées sur la performance de vitesse. C’est le cas du Trial, une course de franchissement d’obstacles en milieu naturel ou artificiel sur un vélo sans selle.

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Les nouvelles disciplines VTT : du spectacle au voyage

Un sport de plus en plus extrême

Ces dernières années, le VTT a pris une dimension encore plus spectaculaire et extrême à travers de nouvelles disciplines, portées par des événements comme le FISE ou des célèbres marques soutenant les sports extrêmes.

On retrouve ainsi le Slopestyle, dont les étapes du championnat du monde sont organisées par le FMB World Tour. Comme en snowboard, l’épreuve consiste à enchaîner la réalisation de figures les plus complexes et les plus parfaites possibles le long d’un parcours de rampes. Les riders sont notés par des juges et ainsi classés en fonction de leur note.

Autre type de course de VTT, le Gravel bike. Littéralement « vélo de gravier » en français, le Gravel bike est une course longue distance qui se déroule sur un parcours varié : sentiers, chemins de forêt, côtes boueuses, routes asphaltées et surtout de longues routes en gravier. Elle se pratique grâce à un vélo spécialisé combinant différentes caractéristiques d’un vélo route et d’un VTT.

Enfin, la plus extrême des disciplines VTT est sans doute le free-ride. Assimilée à la descente, elle se pratique cependant sur des chemins naturels qui ne sont pas spécifiquement aménagés ou tracés pour la compétition. Et où chaque coureur est libre de choisir sa ligne.

Free-rider de l'extrême

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Au-delà de la performance, le VTT comme nouveau moyen de voyager à vélo

Un fat bike roulant dans la neige

© Anthony DeLorenzo – Flickr –

Partir plusieurs jours en voyage en VTT en emportant avec soi le minimum de bagage, cette pratique a un nom : le bikepacking. À mi-chemin entre randonnée vélo, trekking et cyclotourisme, elle consiste à voyager le plus léger possible et à optimiser le transport de ses bagages en VTT.

Un nouveau type de pratique VTT a aussi récemment vu le jour : le fatbike. Apparu au début des années 2000, ce vélo est équipé de pneus très larges qui permettent de rouler sur la neige, le sable ou la boue. Encore assez confidentiel en France, il est très populaire en Amérique du Nord où il se pratique surtout l’hiver pour réaliser des descentes enneigées.

Pratiquer le VTT : parcours et réglementation

Les parcours VTT en France

Pour profiter des sensations du vélo tout terrain, il n’est toutefois pas obligatoire de le pratiquer en compétition : faire du VTT loisir est bien-sûr possible !

Un balisage de sentier vélo

© Podrecznyswiat – Pixabay

Il existe en France de nombreux parcours dédiés au VTT, de l’itinéraire découverte au sentiers plus sportif. Pour la balade, vous pouvez profiter des nombreuses voies vertes et véloroutes françaises. Dès que le relief s’élève un peu, vous trouverez également des parcours spéciaux pour VTT balisés par la FFC et la FFCT, de différents niveaux de difficulté. Si vous êtes à la recherche de parcours exigeants, les grands massifs montagneux de l’Hexagone comme les Alpes, les Pyrénées ou la Corse vous offriront des pistes plus difficiles. Dans les Alpes, la Maurienne à vélo offre des idées de séjours, des bornes de recharge pour VTTAE et des stations de lavage pour les VTT.

Comment trouver un parcours VTT ? De nombreux guides papier régionaux ou locaux édités par des OT, communautés de communes et collectivités locales, sont disponibles dans les offices de tourisme ou dans les bases d’accueil de VTT de randonnée labellisées par la FFC. Pour les plus téméraires, une carte suffit pour tracer son parcours et partir à l’assaut des pistes. Si vous ne voulez pas partir seul, des sorties en groupe sont généralement proposées par les fédérations ou clubs locaux.

Cohabiter avec les autres usagers et respecter l’environnement

Lorsque l’on pratique le VTT, il faut garder à l’esprit quelques réglementations et conseils de bon sens. En forêt, seules les routes et chemins forestiers sont autorisés. L’intérieur des sous-bois abrite, en effet, de jeunes plantations qui constituent un milieu fragile dont l’accès est interdit aux vélos et VTT. Lorsque les panneaux l’indiquent, certaines zones protégées sont même parfois interdites aux vélos et VTT, voire même des piétons. Dans les zones sensibles ou protégées comme dans les parcs régionaux, restez bien sur les pistes balisées. Les sentiers étroits sont interdits à la pratique du VTT.

Bien évidemment lors d’une sortie à VTT, ne jetez pas de déchets dans la nature et ramenez vos poubelles. Si vous souhaitez organiser un rassemblement VTT, contactez le propriétaire des lieux (mairies, ONF…) pour s’assurer de son accord et s’informer sur les risques et dangers éventuels.

Quel que soit l’endroit où vous pédalez, vous êtes susceptible de croiser d’autres usagers. Promeneurs, randonneurs, coureurs, chasseurs, cavaliers, motos, quads… Favorisez toujours une cohabitation harmonieuse ! Le promeneur à pied est toujours prioritaire. De plus, il ne peut pas toujours voir ni entendre l’arrivée du vététiste. Par conséquent, pensez à toujours anticiper votre approche et votre réaction en réduisant votre vitesse et en vous signalant. En descente ou en présence d’un chien ou d’un cheval, soyez encore plus vigilants.

Les sentiers de VTT sont interdits aux véhicules motorisés comme les motos ou les quads. Sur les routes nationales, départementales, communales et chemins ruraux à usage public du domaine privé communal en revanche, la circulation des véhicules à moteur est autorisée. Si vous empruntez ce type de piste, restez vigilants.

Article publié le 7 juin 2010 et remis à jour le 30 janvier 2019

À propos de l’auteur : Jean-Baptiste

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