Incontrôlable et inévitable, la pluie est une crainte pour la plupart des cyclistes. Lorsque l’on cherche à connaître les freins à la pratique du vélo, notamment pour les trajets domicile-travail, elle est fréquemment citée par les non-cyclistes comme par les pratiquants. D’ailleurs, nombre sont les Français qui privilégient le confort et l’abri de leur habitacle automobile plutôt que de risquer de prendre une averse et devoir s’habiller contre la pluie à vélo. Toutefois, il semblerait que la peur de se mouiller en vélotaf soit exagérée. En effet, d’après une très sérieuse étude de Météo France, le risque de pluie à vélo serait très largement surestimé en France.

Quand pluie et vélo sont synonymes d’inquiétude

Avec seulement 2% de ses actifs qui vont travailler à vélo (INSEE, 2015), la France est encore loin du peloton de tête des pays les plus cyclables. Dans l’Hexagone, la voiture reste le moyens de transport privilégié des travailleurs. Devant la marche, les transports en commun et largement devant la bicyclette. Même si c’est quelque chose que la loi LOM veut changer avec un objectif de 9% de part modale pour le vélo.

L’engouement pour le vélo post-confinement est confirmé, mais est-ce que cela va durer ? Et Malgré ses bienfaits pour la santé et pour l’environnement, le vélo peine à conquérir durablement les cœurs. Mais pourquoi un tel désamour ? Après le sentiment d’insécurité, l’état des aménagements cyclables, le stationnement et la distance, la pluie constitue un des principaux freins à l’usage du vélo.

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Une inquiétude exagérée selon une étude de Météo France

La pluie lors des trajets à vélo ne serait cependant pas si fréquente qu’elle n’y parait. C’est en tout cas ce que démontre une étude de Météo France intitulée « Pour l’environnement et le climat, agir en pédalant sans (trop) se mouiller ». Son auteur, Alexandre Trajan, a simulé l’état du temps sur des trajets à vélo de 30 minutes, matin et soir dans 16 villes françaises. Et a établi le nombre moyen de fois où le cycliste se mouille.

« Nous avons en effet la chance de vivre dans un pays au climat tempéré avec des précipitations régulières. Pourtant, pour les cyclistes du quotidien, rouler sous la pluie n’est pas si fréquent et il est rare d’arriver mouillé à destination ou de devoir s’équiper pour ne pas l’être. »

Cycliste roulant dans une flaque

Pour arriver à un résultat significatif Météo France s’est basée sur des données par laps de temps de 6 minutes qu’elle enregistre depuis 2005. Puis a ensuite défini les périodes à étudier en se basant sur une moyenne générale. Elle a croisé les données du lundi au vendredi, aux alentours de 8h et de 17h, en ôtant l’équivalent de 5 semaines de congés.

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Mais à quoi correspond un trajet « mouillé » ? Pour définir la limite à partir de laquelle un cycliste se mouille, Météo France a choisi le seuil de 0,2 mm de précipitations. L’équivalent… d’un verre d’eau ! Suffisamment toutefois pour tremper un vélotaffeur déterminé. Seuls les trajets dépassant ce seuil de précipitations ont donc été comptabilisés.

Entre 10 et 74 jours mouillés par an selon les régions

Les résultats, bien qu’assez variables selon les régions et les différents climats qu’elles supportent, sont néanmoins surprenants.

Des expositions à la pluie différentes selon les types de climats

Au palmarès des territoires où on se mouille le moins vélo : le Sud de la France. Avec son climat méditerranéen, le nombre de jour où on se mouille à vélo oscille entre 12 et 17 par an. On retrouve ensuite la partie centrale du pays et son climat semi-continental dont font partie des villes comme Paris, Lyon ou Strasbourg avec 20 à 22 jours mouillés annuels. Sur les côtes exposées à un climat océanique comme à Bordeaux, Nantes, Rennes ou Lille, 25 à 27 jours par an sont pluvieux. Enfin, le climat montagnard semble être le pire avec 28 jours de pluie par an comme à Grenoble, pourtant une des villes les plus cyclables de France. Retrouvez les palmarès du Baromètre des villes cyclables pour tout savoir sur les meilleures villes où rouler.

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Quelle est la ville où l’on se mouille le moins à vélo ? Et le plus ?

Du côté des extrêmes, Brest est la ville française où les cyclistes se mouillent le plus. Sur un trajet d’une heure, matin et soir, 16% des trajets à vélo sont mouillés. Soit l’équivalent de 74 trajets par an.

À l’inverse, on ne se mouille que 10 fois par an à vélo du côté de Marseille ! Ce qui en fait la ville française où le risque de pluie pour les vélotafeurs est le moins important. Pour une fois, Marseille est première en vélo… !

Carte des jours de pluie en vélotaf en France

© Météo France – Carte du nombre annuel de trajets mouillés (temps de déplacement de 30 minutes matin et soir)

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Comparaison aux Pays-Bas

À titre de comparaison, jetons un œil un peu plus au nord. Avec en moyenne 130 jours de pluie par an, il ne pleut pas moins aux Pays-Bas qu’en France. Gerard Poels, un vélotaffeur néerlandais a pendant 10 ans noté l’ensemble de ses 3272 trajets domicile-travail. 18 km, matin et soir. Au total, entre septembre 2008 et août 2018, il a calculé que 9,7 % de ses trajets étaient mouillés. Soit seulement… 32 par an !

Vélotaf les jours de pluie : troquer la crainte contre un imperméable

Pluie à vélo, cycliste avec un parapluieFaire le choix de changer de mode de déplacement dans son quotidien pour passer au vélo est une décision courageuse et admirable. Car au-delà du changement de moyen de transport, c’est toute une série d’habitude qu’il faut retrouver et mettre en place.

Alors si le ciel laisse apparaître quelques gouttes au moment de partir au travail, il ne faut pas se décourager. Il existe de nombreuses solutions pour se protéger de la pluie à vélo que tout vélotaffeur doit avoir dans ses indispensables. Et qui vous permettront d’arriver immaculé au bureau. Le principal est de bien s’équiper en trouvant les vêtements adéquats et les mieux adaptés à ses besoins. Sans avoir à transporter un million d’affaires de pluie. Optez pour une veste de pluie passe partout comme les parkas Basil ou un poncho léger qui se replie facilement dans le sac.

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Avec cette étude, Météo France prouve qu’il est finalement assez rare d’être mouillé pendant un trajet à vélo. Et de conclure, « au final, les vraies victimes de la pluie sont probablement les automobilistes qui voient alors les kilomètres de bouchons s’allonger ».

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À propos de l’auteur : Jean-Baptiste

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