La météo est la grande inconnue qui rythme le quotidien des cyclistes. Chaque saison a ses inconvénients auxquels le vélotaffeur comme le livreur à vélo doit s’adapter. De la chaleur d’été à la pluie d’automne, l’hiver reste sans doute la plus difficile à affronter. Si des vêtements vélo d’hiver adaptés peuvent aider à surmonter le froid, nous restons en revanche impuissant face au verglas et à la neige. Alors que le déneigement des routes pour les voitures est chose commune, en est-il autant pour les pistes cyclables ? On fait le point sur les politiques en matière de déneigement.
Pourquoi déneiger les voies cyclables ?
Une saison compliquée pour les cyclistes
L’hiver est la saison la plus difficile pour les cyclistes. D’une part, le froid, la pluie et le brouillard rendent la pratique du vélo plus compliquée et plus périlleuse. S’ajoute parfois à cela les deux grands ennemis redoutés de tous les usagers de la route : le verglas et la neige. Au-delà de compliquer et de ralentir les déplacements, ils sont un vrai danger pour tous ceux qui ont besoin de se déplacer.
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Déneigement des routes et des pistes cyclables, une question de priorité
Dans les régions habituées aux chutes de neige, le déneigement des routes est presque un rituel ordinaire. Il serait effectivement fou de laisser les automobilistes courir le risque de glisser et de perdre le contrôle de leur véhicule. Ou même de ralentir leurs déplacements. En moyenne, le mois de janvier est d’ailleurs le moins accidentogène de l’année en France. Mais qu’en est-il des usagers les plus fragiles ? Selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, les accrochages entre piétons et véhicules connaissent en revanche un pic en hiver… Les cyclistes quant à eux, semblent connaître moins d’accident à cette période de l’année. Un chiffre qui pourrait être lié à la baisse de la pratique à cause des conditions climatiques.
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En effet, les pistes enneigées se retrouvent parfois aussi encombrées de monticules de neige provenant du déblaiement de la route d’un côté, et des trottoirs de l’autre les rendant totalement impraticables. À certains endroits, les piétons préfèrent également emprunter les pistes nettoyées plutôt que les trottoirs glissants. Pour continuer à pouvoir se déplacer à vélo, il est donc nécessaire de déneiger et de dégivrer les pistes cyclables. Notamment dans les centres-villes et près des écoles, ainsi que sur les grands axes hors-agglomération afin de ne pas entraver les déplacements des plus fervents cyclistes, comme de ceux qui n’ont que le vélo comme moyen de déplacement.
Déneigement des pistes cyclable, la France au cas par cas
Dans l’Hexagone, il est vrai que les régions françaises ne sont pas exposées de la même manière face aux chutes de neiges. Il est en effet plus rare de voir des flocons à Marseille qu’à Grenoble. Bien que le déneigement des routes soit quasi automatique dans toutes les villes de France, on ne peut pas en dire autant pour les aménagements cyclables. Comme l’explique Olivier Razemon sur son blog, rares sont les villes ayant des consignes précises concernant les pistes cyclables. Le dégagement des voies cyclables est à la discrétion des services de voirie.
Strasbourg et Grenoble, les bons élèves
Parmi les villes qui font figures d’exemples en la matière, on retrouve Strasbourg. La capitale alsacienne met un point d’honneur à déneiger et déglacer ses voies publiques du 1er novembre au 31 mars. Certaines pistes cyclables considérées comme à « haut niveau de services » – c’est-à-dire les plus fréquentées, reliant notamment le centre et les gares – sont même traités chaque jour en priorité avant 7h du matin. L’objectif de la métropole est d’assurer un réseau cyclable minimal pour les cyclistes, au moins dans les communes de plus de 10 000 habitants.
Le déneigement des voies est également pris très au sérieux du côté de Grenoble. En plus des rues et des trottoirs de la ville, les agents de la ville patrouillent et surveillent les 90 kilomètres de pistes cyclables de la mi-novembre à la mi-mars. En cas de neige, les équipes sont prêtes à intervenir, en priorité sur les voies de bus et pistes cyclables, pour dégager l’accès aux nombreux cyclistes grenoblois. À noter également les efforts de Lille qui s’est dotée à l’hiver 2019 d’une engin pour déneiger les pistes cyclables.
Déneigement et piste cyclable, des villes françaises en retard
En revanche, rien n’est prévu du côté de Nancy ou de Chambéry pourtant au pied des Alpes. Cette dernière avance comme principal argument le coût de l’opération, trop couteuse par rapport au nombre de cyclistes. Pas plus n’est prévu à Lyon ou à Paris, où la priorité est avant tout de traiter les voies de circulation motorisées, les périphériques et les espaces bordant les lieux publics.
Globalement, le déneigement des pistes cyclables est encore trop rare en France. Surtout si l’on observe ce qui se fait chez nos voisins, parfois bien plus au nord.
Des exemples de politique de déneigement ailleurs dans le monde
Paradoxalement, la pratique du vélo est plus importante dans les pays qui connaissent de longues périodes de neige. Véritable différence culturelle ou meilleure approche politique ?
Les habitués de la neige à vélo, du Québec aux pays scandinaves
Outre-Atlantique, la ville de Québec a adopté en septembre 2020 de nouvelles règles de déneigement prioritaire avec pour les vélos, la mise en place d’un « réseau utilitaire quatre saisons » d’environ 51 km accessible toute l’année. Le déneigement velo à Montréal est lui aussi souvent cité en exemple. La ville qui passe en moyenne 59 jours par an sous la neige a également développé un « réseau blanc » ouvert toute l’année. Les pistes cyclables de la ville sont classées en 3 catégories : voie protégée 4 saisons, voie accessible 4 saisons (inaccessibles à la suite ou pendant une opération de déblaiement de la rue) et voie existante non déneigée.
Chez nos voisins scandinaves, le déneigement des réseaux cyclables est une priorité. À Copenhague au Danemark, 80% des cyclistes continuent à se déplacer à vélo l’hiver. Depuis plusieurs années, la ville investit dans des déneigeuses spécialisées permettant de garder les voies cyclables de la ville utilisables tout au long de l’hiver. Copenhague déneige et sale d’ailleurs son réseau cyclable avant les routes. Même constat en Finlande où l’entretien du réseau cyclable hivernal prime sur celui des routes. En Suède, la plupart des villes ont également des plans d’actions pour déneiger les pistes cyclables. Stockholm a même adopté en 2015 le « déneigement favorisant l’égalité » visant à dégager de la même manière les trottoirs et les pistes cyclables davantage utilisés par les femmes que les routes majoritairement empruntés par les hommes.
Dans le reste de l’Europe
À Zaanstad, dans la banlieue d’Amsterdam aux Pays-Bas, les cyclistes peuvent signaler directement l’état d’enneigement des pistes grâce à un outil web financé par le gouvernement. Plus proche de chez nous enfin en Belgique, Bruxelles s’est équipée en 2019 de 15 déneigeuses spéciales pour dégager et saler les 220 km de pistes cyclables de la ville durant les épisodes neigeux.
[BRUXELLES] Un jour important pour les cyclistes bruxellois : les premières machines de déneigement pour les pistes…Publiée par Copenhagenize France sur Mercredi 23 janvier 2019
Avant de se lancer dans une comparaison trop hâtive entre ces exemples et ce qui se fait dans notre pays, il faut bien prendre en compte que le risque de neige est moins élevé en France. Il neige en moyenne 10 jours par an à Paris… contre 4 à 5 mois au Québec. D’où la différence d’équipement et de budget consacrée au déneigement. Sinon, pour continuer de se déplacer à vélo en période de neige, il reste une solution alternative : les pneus vélo d’hiver. Pneus neige, à crampons ou à clous, il existe de nombreux modèles qui permettront aux cyclistes d’aborder l’hiver avec plus de sérénité !
[article publié le 25 novembre 2013 et mis à jour le 30 novembre 2020]
Dans les pays nordiques, les gens vont à vélo par tout temps et en hiver, effectivement, ils sont équipés de pneu à clous, vendus partout même en super marché ! Pourquoi pas en France?
En 1950 après Jésus Christ vous croyez qu’on se déplacé comment, à pieds ou à cheval? non à bicyclette, qu’il pleuve, vente ou neige.
En 2050 vous croyez que vous vous déplacerez comment?
Merci de votre réponse!
Et pourquoi ? Avec un vélo, qu’on peut équiper de pneus d’hiver (crampons, clous, gomme spéciale), on passe partout, et tout ce qu’on risque c’est de se faire renverser par une bagnole hors de contrôle de son conducteur. Et c’est les vélos que vous voudriez empêcher de rouler ?
A mon avis, j’estime que le bon sens voudrait que l’on ne circule pas à vélo en cas de neige ou de verglas!