Quelles solutions pour faire du vélo quand on a ses règles ? Ces dernières années, le sport féminin prend de plus en plus de place sur la scène médiatique. On dénombre plus de licenciées dans les clubs et également davantage de femmes en haut niveau. Il s’agit de très bonnes nouvelles qui montrent une vraie bonne volonté de changement des mentalités. 

Toutefois, avec de plus en plus en plus de femmes, des questions typiquement féminines se posent. La question des règles en tête. Dans nos sociétés, le sujet est encore un peu trop tabou. Si bien, que de nombreuses sportives et cyclistes voient leurs questions restées sans réponses, à cause du manque d’informations. 

Essayons ensemble d’approfondir quelques points.



Est-ce que je peux faire du sport et des sorties longues à vélo pendant les règles ?

C’est un fait, les femmes ont pris de plus en plus de place dans le monde du sport. En 2018, sur les 116000 licences délivrées par la fédération Française de Cyclisme, 12000 étaient féminines. Par ailleurs, la Fédération Française de Triathlon a, elle aussi, souhaité participer à l’essor du sport féminin en lançant une grande étude sur la place des femmes dans le triple effort. Enfin, cette année 2022 marquera la première édition du très demandé Tour des Femmes.

Voir de plus en plus de femmes prendre le départ de courses amateur ou de haut niveau est une bonne chose, autorisant à chacune de prendre sa place dans le cyclisme. Toutefois, cela entraîne aussi beaucoup de questions, généralement par manque de connaissances, sur les capacités physiques des femmes, leur place en haut niveau et d’autres idées reçues.

On le sait, l’activité physique est tout à fait conseillée durant les règles. Il s’agit même d’une façon de diminuer les douleurs, de gagner en bonne humeur et de se défouler si besoin est. Selon chaque corps, les règles sont plus ou moins douloureuses, plus ou moins impactantes sur le quotidien. C’est pourquoi, il est parfois nécessaire d’adapter son activité physique et son entrainement vélo avec nos règles. Par ailleurs, nous devons écouter notre corps pour ne pas nous blesser, que l’on adapte la séance, ou bien change complètement de pratique lors de la période de règles.

Comment adapter l’entraînement vélo quand on a ses règles ?

Le vélo, quelle que soit la discipline, est un sport porté. Cela signifie que les chocs articulaires sont un peu atténués. Par ailleurs, étant un sport d’endurance, il stimule le système cardiovasculaire ainsi que la production d’endorphines, l’hormone du bonheur.

D’un autre côté, la pratique régulière du vélo aurait des effets relaxants et anti-stress, idéaux pour calmer les nerfs un peu trop tendus. Aussi, une bonne position sur le vélo libère la zone pelvienne de toute contraction, ce qui favorise la détente de cette zone et limite les crampes. Le mouvement de jambes étire également cette zone. De plus, il a été prouvé que la pratique du vélo aide à améliorer sa santé.

Pour adapter du mieux possible votre pratique du vélo, il faut bien connaître votre corps et la période du cycle dans laquelle vous vous trouvez.

  • Pendant les saignements

Durant cette période de phase folliculaire, les hormones féminines (œstrogène et progestérone) sont au plus bas. À cette période, les corps sont moins susceptibles de ressentir la douleur. La récupération est plus rapide, le sommeil de meilleure qualité. Cette période est idéale pour le travail en haute intensité.

  • La phase mi-lutéale (première moitié du cycle)

Lors de cette phase, les ovaires libèrent un œuf qui devrait s’installer dans l’utérus, grâce aux hormones féminines à leur plus haut point. C’est tout le métabolisme qui se voit transformé, avec l’augmentation du taux d’estrogène et de testostérone. Il est préférable de réaliser des entraînements de force, sans grande intensité à cette période.

  • La seconde partie du cycle (phase progestative)

La troisième semaine du cycle menstruel est souvent considérée comme l’une des pires. L’augmentation de la progestérone change, à nouveau, le métabolisme. Durant cette phase, la réponse à la transpiration est plus lente, la rétention d’eau augmente, la récupération active est plus difficile et la température corporelle s’amplifie. À ce moment-là, l’activité physique peut s’avérer délicate. Privilégiez les sorties de fond, sans intensité, en recherchant toujours le plaisir dans la sortie.

  • La dernière semaine du cycle

Cette semaine juste avant les règles est celle de toutes les douleurs. Le syndrome prémenstruel (SPM) arrive avec son lot de symptômes tels que des crampes, des ballonnements, ou encore des douleurs au niveau de la poitrine ou du dos. La meilleure solution pour diminuer ces sensations désagréables est de pratiquer une activité physique. Pendant le SPM, écoutez votre corps et vos sensations, planifiez vos séances en fonction et ne vous mettez pas dans le rouge.

Gardez à l’esprit qu’aucun entraînement ne doit vous coûter votre santé. Si vous subissez vos règles, qu’elles sont trop insupportables ou que vous vous sentez trop faible, ne prenez pas de risques. Dans ce cas, privilégiez un travail en intérieur sur home trainer ou choisissez une autre activité.

Même si cela ne semble pas être la meilleure des idées, essayez de planifier vos compétitions lors des deux premières semaines du cycle menstruel. En vous munissant d’une bonne protection hygiénique, vous serez au meilleur de votre forme pour décrocher les trophées.

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Protections hygiéniques, tampon ou serviette pour faire du vélo ?

Qui dit règles dit protections menstruelles. Ainsi, il est normal de se demander lesquelles seront les plus adaptées à la pratique du vélo. Que l’on choisisse des protections internes ou externes, nous nous heurtons continuellement à la même problématique : que fait-on des sous-vêtements ?

Globalement, il est déconseillé de porter des sous-vêtements, quel que soit leur type, sous un cuissard de vélo. En effet, les cuissards, grâce à une peau de chamois spécifique, sont faits pour être au contact direct de l’entre-jambe. Insérer une couche entre la chamoisine et la peau provoque des échauffements pouvant aller jusqu’à des plaies très inconfortables dans cette zone fragile.

Pour aller plus loin dans le confort sur la selle, choisir une selle de vélo dédiée à l’anatomie féminine est une solution idéale.

  • Choisir des protections externes : les serviettes hygiéniques

Les serviettes hygiéniques, qu’elles soient lavables ou jetables sont les protections externes les plus répandues. On les place directement sur la chamoisine avant d’enfiler son cuissard. Cependant, ce type de protection ajoute une couche entre la peau et le cuissard qui peut vite devenir désagréable. Il s’agit du type de protection le moins recommandé pour les cyclistes.

Toutefois, si vous ne supportez pas les protections internes, elles peuvent-être une bonne solution. Dans ce cas, privilégiez les serviettes lavables et réutilisables, beaucoup plus saines pour le corps et l’environnement.

  • Le choix des protections internes : les tampons ou les cups menstruelles

Rois des protections hygiéniques internes, les tampons absorbent le flux menstruel pendant près de six heures. Ils sont pratiques, discrets et efficaces. Malheureusement, certaines femmes rencontrent des problèmes de sécheresse vaginale à cause de ces produits. D’autres encore remarquent des brûlures à cause du frottement de la ficelle du tampon.

Dans ce cas, la cup est une solution à envisager. La cup menstruelle est un petit récipient en silicone que l’on place dans le vagin et qui recueille le flux menstruel. Au bout de six à huit heures, ou bien quand elle est pleine, il suffit de la vider, de la laver et elle est de nouveau utilisable. La cup est une bonne solution pour les cyclistes, bon marché et très écologique.

  • Le flux menstruel libre

Certaines cyclistes, quand elles ont leur règles à vélo, pratiquent ce qu’elles appellent les saignements libres. Lors de leurs sorties, elles misent sur la capacité d’absorption de leur cuissard pour recueillir le flux menstruel. Cette pratique reste la plus naturelle, car elle n’endommage pas la peau. Toutefois, il est nécessaire d’avoir une hygiène irréprochable. Il faut nettoyer minutieusement son cuissard après chaque sortie, afin d’éloigner tout risque microbien.

  • Quelle protection pour les sorties longues ?

Lors de sorties longues ou de micro-aventures à vélo, il sera parfois obligatoire de changer de protection en cours de route. Dans ce cas, privilégiez peut-être les protections internes, moins encombrantes. Une cup sera facile à retirer, vider et rincer avec des lingettes biodégradables au milieu de votre sortie. Il en va de même pour les tampons. Veillez à choisir des lingettes ou des protections biologiques, plus respectueuses de votre corps.

Enfin, pour se séparer des protections jetables ou des lingettes usagées, prenez une petite poche plastique refermable qui vous servira de poubelle. La nature est notre terrain de jeu, à nous de la laisser aussi propre que possible.

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Nos conseils pour affronter au mieux le flux menstruel à vélo

Le cyclisme n’est plus un sport exclusivement masculin. Athlète, cycliste amateure ou vélotaffeuse, il y a de plus en plus de Petites Reines !

Faire avec la douleur durant la période de règles

faire du vélo quand on a ses règles

Face aux menstruations, tous les corps sont différents. Certaines femmes souffrent de crampes, mots de tête et ballonnements, là où d’autres n’ont aucune douleur. De plus, d’un cycle à l’autre, les symptômes peuvent-être plus ou moins importants. Concrètement, à moins de souffrir d’endométriose ou de ménorragie, on ne peut pas anticiper la douleur que les règles apporteront.

Alors, quel sport pratiquer et comment bien pratiquer quand on a ses règles ?

De façon générale, à moins d’être très en souffrance, il faut faire avec la douleur. Elle ne doit pas nous empêcher de faire notre sortie ou notre entraînement.

Certains sports peuvent accentuer la douleur que l’on affronte. C’est le cas notamment des sports avec impact qui peuvent avoir un effet sur la migraine. D’un autre côté, les sports portés comme le vélo ou la natation sont tout à fait indiqués. Les sports plus doux, comme le yoga ou les étirements, sont également très bénéfiques.

Dans tous les cas, une pratique sportive adaptée à notre forme est pleinement recommandée. Lorsque l’on exerce une activité physique comme le vélo, on accélère le rythme cardiaque. Cette augmentation de la circulation sanguine aide grandement à atténuer les crampes. De plus, le cyclisme facilite aussi la transpiration, et donc l’évacuation de l’eau stockée.

La prochaine fois que l’heure de la séance arrive, mais que vous vous sentez démotivé(e), pensez à la sensation de bien-être qui vous emplira après le sport. Voilà qui devrait vous booster.

Les idées reçues avec les règles, qu’il faut vite oublier : quand on pèse plus lourd, quand on est moins performante…

Pour nous toutes, la période des menstruations est parfois compliquée. Entre douleurs, prise de poids, humeur changeante ou perte de motivation, il est difficile d’avoir envie de monter sur son vélo. Pourtant, faire du sport pendant les règles est recommandé par les experts, médecins et athlètes de haut niveau.

Néanmoins, faire du vélo avec ses règles demande une organisation supplémentaire et une anticipation sans faille. Quelques tracas qui augmentent la charge mentale des femmes et laissent peu de place à l’acceptation des différentes remarques.

Les règles sont encore un sujet très tabou et, dans le monde du cyclisme presque exclusivement masculin, ce sujet incompris souffre de nombreux stéréotypes.

  • les personnes réglées seraient moins performantes,
  • les règles sont sales et sentent mauvais,
  • il faut interrompre la sortie toutes les heures pour changer de protections,
  • les sautes d’humeur sont incompatibles avec la sortie en peloton,

Autant d’idées reçues reposant sur de fausses croyances, sur la méconnaissance du cycle féminin et peut-être sur une envie de laisser certains sports aux hommes.

Toutes ces idées reçues sont bien évidemment infondées et dépendent du rapport de chaque personne à son corps. Ainsi, si vous souhaitez faire du vélo avec vos règles, seule ou en groupe, pour une sortie longue ou courte, c’est à vous de prendre la décision et d’enfourcher votre vélo.

Notre checklist pour les sorties vélo quand on a ses règles :

    • des tampons ou similaires dans un sac étanche pour les garder au sec,
    • des lingettes humides biodégradables
    • un second sac (type sac de congélation) pour les déchets,
    • un peu de désinfectant pour les mains
    • de l’ibuprofène d’urgence pour les douleurs insurmontables

À propos de l’auteur : ElisaL

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