Réunis en conférence de consensus en 2005, les experts préconisent soixante minutes d’activité physique – modérée ou forte – par jour chez les enfants et adolescents et trente minutes d’activité modérée (marche rapide par exemple ou aller au travail à vélo) pour les adultes. Ce sont les seuils à partir desquels des effets bénéfiques sont avérés pour la santé. Ils recommandent aussi la pratique de l’activité pour les personnes atteintes de maladies chroniques, élément essentiel dans la prise en charge.

L’activité physique est un déterminant majeur de l’état de santé, d’autant plus quand elle est associée à un mode de vie sain. Dans les pays industrialisés, l’inactivité physique est le deuxième facteur de risque individuel, après le tabagisme. L’activité physique entraîne une diminution des mortalités globale et prématurée, avant 65 ans. Elle limite la survenue de certains facteurs de risque et de pathologies chroniques comme l’hypertension artérielle, les maladies coronariennes, le diabète de type 2, l’obésité, le cancer du côlon, le cancer du sein, etc. Enfin, elle est liée à un plus grand bien-être psychologique et à une meilleure réaction aux contraintes professionnelles et psychosociales.
La conférence de consensus organisée à Nancy, en novembre 2005, avait pour objectif de fournir aux acteurs de santé des outils pour qu’ils puissent conseiller au mieux une activité physique régulière, raisonnée et durable. L’évaluation de l’activité physique, en partant des habitudes de vie de chacun, est un préalable à des conseils adaptés et motivants pour répondre aux besoins spécifiques de plaisir et de santé de la personne. Cette activité physique devrait être caractérisée – par les professionnels – en fréquence, intensité, durée et type d’exercices quotidiens, voire en dépense énergétique hebdomadaire. Pour y parvenir, différents outils validés sont disponibles selon les besoins. Par exemple, pour l’enfant âgé de moins de 10 ans : un questionnaire posé aux parents par le professionnel et un podomètre pour l’enfant. L’évaluation doit être complétée par un bilan médical vérifiant l’absence de contre-indications et évaluant le niveau d’aptitude aux activités physiques proposées.
Les enfants et adolescents devraient faire environ soixante minutes d’activité physique par jour, d’intensité modérée ou plus, sous forme de jeux, de sports ou d’activités de la vie quotidienne. Chez l’adulte, les effets bénéfiques sont attendus pour une activité physique à long terme (de loisir, professionnelle, domestique) de l’ordre de trente minutes par jour, fractionnée ou non, et d’intensité modérée (exemple : marche rapide). Les activités physiques les plus souvent conseillées sont du type endurance mais il est important de travailler aussi la souplesse, le renforcement musculaire et l’équilibre.
Pour inciter une personne à pratiquer durablement une activité physique de son choix, tous les acteurs intervenant dans sa santé (famille, professionnels de la santé, enseignants, éducateurs sportifs, cadres d’animation, décideurs, etc.) sont concernés. L’accompagnement de la personne est un déterminant majeur. Son projet doit être réajusté régulièrement, étape par étape, afin d’établir des objectifs réalistes qu’elle peut atteindre selon son rythme, ses possibilités et ses préférences. Le constat et la mise en valeur des effets, l’encouragement de la personne, le plaisir à pratiquer seul ou en groupe sont essentiels. Enfin, les démarches individuelles sont confortées par des environnements favorables : interventions dans les lieux de vie, développement et accessibilité des infrastructures, politiques de promotion de l’activité physique et sportive, etc.
En cas de pathologies avérées, la pratique d’une activité physique constitue l’un des éléments essentiels de la prise en charge. Par exemple, dans le diabète de type 2, une activité structurée de type endurance (au moins trente minutes/jour, au moins trois fois/semaine) améliore l’équilibre glycémique et la condition physique, cet effet étant indépendant des modifications du poids corporel. De plus, elle réduit les facteurs de risque cardio-vasculaire. Autre exemple, en cas d’hypertension artérielle (HTA), la pratique régulière d’une activité physique d’endurance, surtout d’intensité modérée, abaisse la tension artérielle de manière modeste mais significative.

Le texte complet des recommandations est téléchargeable depuis :
http://www.drdjs-lorraine.jeunesse-sports.gouv.fr

Article de :

Patrick Laure
Médecin de santé publique,
médecin conseiller, direction régionale
et départementale de la Jeunesse
et des Sports de Lorraine, Saint-Max.
Publication originale

À propos de l’auteur : Citycle

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