Conséquence directe de la pandémie actuelle, une prise de conscience est en train de s’installer peu à peu dans nos esprits. Le secteur du tourisme a dû apprendre à rebondir très vite, se réinventer et répondre aux évolutions des besoins des voyageurs. Parmi ces nouvelles façons de voyager, le slow tourisme se présente comme un véritable phénomène, un sursaut de simplicité. Une évolution positive du voyageur, qui s’épanouit parfaitement dans la pratique du cyclotourisme. Retour sur une dynamique qui dépasse de loin le phénomène de mode, et comment s’élancer sur son vélo pour des semaines, voire des mois.

Qu’est-ce que le Slow tourisme ?

Comment est né le slow tourisme ?

La notion de slow tourisme, que l’on appelle aussi slow travel ou tourisme lent, a vu le jour pour la première fois en 1999. Cette année-là quatre maires de petites communes de Toscane décident de fonder le label Cittaslow (« ville lente » en italien) garantissant le développement du territoire et une itinérance douce. Originellement, le slow tourisme prend son inspiration directement dans le mouvement Slow Food initié en Italie à la fin des années 80. Apparu en 1986 par l’intermédiaire des manifestations du critique gastronomique italien Carlo Petrini contre l’ouverture d’un Mac Donalds à Rome, le mouvement slow est rapidement devenu une réaction plus globale aux rythmes effrénés de la vie moderne et à l’accroissement du stress dans la population. Le slow travel devient alors le pendant du slow food appliqué au voyage.

Le slow travel au cœur des tendances touristiques

Depuis quelques années, le slow tourisme est lui-même en réaction face au tourisme de masse, aux excès du “All-inclusive” et aux vols ultra low cost. Ce tourisme alternatif fait écho à un besoin de plus en plus grand de sens, d’authenticité et d’expérience de la part des voyageurs. Il donne aujourd’hui une réponse forte aux excès de notre époque en réintégrant la magie, l’inattendu et l’intensité inhérente aux désirs de voyages.

slow tourisme en bateau

Par ailleurs, la pandémie actuelle a permis au grand public de prendre conscience de la richesse de leur propre territoire. Les voyageurs, en choisissant tout d’abord la proximité par défaut, ont réalisé que le voyage pouvait aussi se pratiquer proche de chez eux dans leur propre région et leur propre pays. Le secteur du tourisme, pour répondre à ces nouvelles tendances tournées vers le slow tourisme et la micro-aventure, propose une offre de plus en plus tournée vers le local et l’expérience. 

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Les formes concrètes de slow tourisme aujourd’hui peuvent être très variées. Ça peut être un voyage à dos de cheval jusqu’aux steppes d’Asie Centrale, la traversée de la Sibérie par le Transsibérien, un pèlerinage à pied jusqu’à Saint Jacques de Compostelle, suivre la route de la Soie à Vélo, traverser l’Atlantique en voilier, ou simplement pédaler le long de la route des vins en Alsace à la rencontre des petits exploitants.

La philosophie du slow tourisme et ses avantages ?

La philosophie et les valeurs derrière le slow tourisme

Dans le slow tourisme, la qualité doit primer sur la quantité. C’est l’exact opposé du tourisme de masse. Ici, la valeur n’est pas dans la performance ou dans le fait de cocher des cases de lieux à “faire”. Le but est de moins faire, mais de mieux faire. Ressentir la magie de l’instant plutôt que la poster immédiatement sur les réseaux sociaux. Il faut s’approprier un lieu, prendre le temps de l’expérimenter avec ses cinq sens et ne pas avoir peur de l’imprévu. Il s’agit de découvrir une destination plus en profondeur en s’ouvrant à l’environnement local, et même à prendre place dans la vie sociale.

La contemplation et le lâcher prise sont aussi au cœur de la philosophie du slow travel. Prendre le temps de prendre le temps, se recentrer sur soi-même et sur l’instant présent en ne se donnant plus réellement d’objectif. Avancer sur la route le cœur ouvert à ce que le monde peut offrir de plus beau et de plus inattendu. Le voyageur lent accepte de ne pas tout contrôler, c’est l’état d’esprit indispensable à tout voyage en slow tourisme. Le trajet fait désormais partie intégrante du voyage, la destination en slow tourisme n’est plus qu’une direction, un objectif secondaire.

Les avantages du slow travel

Le slow travel offre des avantages indéniables pour le voyageur, pour la planète, mais également pour une catégorie trop souvent oubliée : les populations locales.

En résumé, cette nouvelle forme de voyager permet de :

  • se reconnecter avec la nature et avec soi-même, prendre le temps de regarder la beauté du mondecyclotouriste devant la mer Caspienne en slow tourisme
  • briser le rythme effréné de nos vies quotidiennes en se permettant une vraie pause
  • s’échapper des circuits touristiques standardisés sans véritable âme en voyageant loin des sentiers battus
  • limiter son empreinte carbone à travers des moyens de transport plus doux (cyclotourisme, cheval, bateau, train, trekking…) et en privilégiant le tourisme de proximité
  • s’imprégner de la culture d’une destination, au plus près des populations locales, goûter les produits locaux
  • privilégier le développement économique des activités locales au détriment des grands groupes hôteliers et touristiques
  • faire des rencontres inoubliables et sincères
  • goûter au plaisir rare de ne pas regarder sa montre ou son smartphone, uniquement apprécier l’instant
  • voyager tout en faisant du sport

Comment prépare-t-on un itinéraire slow tourisme à vélo ?

Par essence, un itinéraire de slow tourisme à vélo doit toujours garder comme objectif la proximité, les rencontres locales et la contemplation. 

destination slow tourisme montagne

Réduire au maximum son empreinte carbone

Au moment du choix de la destination, le voyageur doit immédiatement prendre en compte son impact carbone pour y accéder. Il devra donc soit privilégier un séjour court (une à deux semaines) sur un itinéraire cyclable à proximité de chez lui, soit un séjour plus long (de un à plusieurs mois) dans des pays étrangers loin des sentiers battus. Il faut toujours garder en tête que les moyens d’accéder à la destination choisie seront le train ou (encore mieux) le vélo lui-même.

Un itinéraire qui favorise les rencontres

Le choix de l’itinéraire de slow travel doit également inclure la notion de rencontres locales. Le cyclotourisme étant déjà un vecteur naturel de rencontre, il s’agira uniquement de s’orienter vers des petits villages ou hameaux, loin des sentiers battus. Pour peu que les cyclistes aient besoin d’eau, de conseils ou d’une aide mécanique, les interactions se feront tout naturellement ! 

Les rencontres peuvent également se faire avec d’autres voyageurs. En choisissant un itinéraire très fréquenté des cyclovoyageurs, vous serez certain de croiser régulièrement les mêmes visages et de créer des liens forts, voire des amitiés pour la vie ! Par exemple, la Route de la Soie est un grand classique des voyageurs au long cours sur lequel il n’est pas rare de recroiser les mêmes voyageurs dans plusieurs pays différents, et même de faire un bout de route ensemble.

Le slow tourisme, c’est également la contemplation de ce qui nous entoure. C’est faire corps avec l’environnement. C’est faire partie d’un tout. L’itinéraire doit prendre cet élément en compte et s’orienter vers les zones sauvages et rurales. La montagne, la proximité d’un cours d’eau ou d’un océan seront d’excellents vecteurs de méditation.

Quels équipements cyclotourisme pour du slow tourisme ?

Le slow touriste à vélo ne recherche pas la performance. Il voyage avant tout pour l’expérience, l’inattendu, la rencontre fortuite. En d’autres termes, il est ouvert aux hasards de la route et des sentiers. Le choix du vélo et de ses équipements doit en tenir compte.

Quel vélo choisir en slow tourisme ?

Ainsi, le choix du vélo doit privilégier le confort, la solidité et la polyvalence. Une randonneuse avec un cadre robuste en acier et des pneus de 32 à 42 mm de section seront parfait pour cet usage. Par ailleurs, les pièces mécaniques du vélo doivent privilégier la simplicité. Pourquoi ? Parce qu’un ennui mécanique ou une pièce cassée doit pouvoir se réparer dans n’importe quel endroit de France ou du globe. N’oublions pas qu’un cycliste en slow tourisme ne recherche pas nécessairement l’autonomie totale. Tout souci mécanique peut en effet être une aubaine pour faire des rencontres auprès des populations locales. 

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bivouac en cycloutourisme

Les équipements adaptés à la pratique du tourisme lent

La selle du vélo sera également un choix stratégique. Elle doit s’adapter au style de conduite doux et répétitif du cyclotouriste. Il faudra donc une selle confortable fabriquée dans une matière qui s’adapte à la morphologie du cycliste, et incluant une forme qui évite les frottements dus à la répétition des mouvements. Ainsi, les selles Brooks sont largement plébiscitées par les cyclovoyageurs pour les voyages au moyen et long cours.

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Lorsqu’il s’agit d’un périple d’une à deux semaines, un simple porte-bagages arrière suffit pour transporter les affaires nécessaires. En revanche, si l’aventure slow tourisme s’étend sur plusieurs mois, il faudra ajouter un porte-bagages avant à sa monture. Il sera alors possible de charger deux sacoches à l’arrière, deux sacoches à l’avant, et même d’y ajouter une sacoche de guidon pour garder certains objets, nourriture et accessoires à portée de main. 

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À propos de l’auteur : Charles-Henri Avenel

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