Lancé en 2019, le label Employeur pro-vélo encourage les entreprises à valoriser l’utilisation du vélo. Certaines entreprises mettent en place des actions à destination des employés, afin de privilégier le vélotaf. Il est alors possible pour l’entreprise d’obtenir le label Objectif Employeur pro-vélo (OEPV). Lancé par la FUB (Fédération Française des Usagers de la Bicyclette), le label espère labéliser 4 500 établissements et co-financer près de 25 000 emplacements de vélo sécurisés d’ici 2023. Nous avons contacté Louis Duthoit, chargé de mission programme OEPV, afin d’en apprendre plus sur le label et sur les mesures prises pour remplir les objectifs fixés.
La genèse du label Employeur pro-vélo
Création du label OEPV
Pourquoi avoir voulu créer un label destiné aux employeurs ?
« Historiquement, les actions de la FUB sont orientées plutôt à destination des usagers, des élus nationaux et des collectivités publiques, au détriment des entreprises. Avec le label Employeur Pro-Vélo, nous souhaitons pallier ce déséquilibre en leur proposant un outil opérationnel qui leur permettra de développer une véritable politique pro-vélo. »
>>> À LIRE AUSSI : Interview d’Olivier Schneider, Président de la FUB
À quels besoins cherche à répondre le label ?
« Le label Employeur Pro-Vélo cherche à répondre à trois besoins fondamentaux :
Tout d’abord à un manque d’outils opérationnels pour promouvoir la solution vélo auprès des salariés. Ensuite, à une aspiration grandissante des collaborateurs mais plus globalement de la population au bien-être et une meilleure qualité de vie au travail. Enfin, à un impératif collectif de diminution de l’empreinte carbone des entreprises et au besoin d’accompagner ces structures dans la transition écologique. »
La place du vélo en France
Selon vous, les infrastructures mises en place en France sont-elles suffisantes pour pratiquer le vélotaf ?
« Contrairement à ce que l’on pense, le vélo n’a pas besoin d’infrastructures dédiées pour être utilisé, à l’inverse de la voiture. En revanche, la question de la sécurité des cyclistes est primordiale. Sur ce point, il existe de grandes disparités en fonction des territoires. Si certaines métropoles comme Strasbourg par exemple sont très en avance sur le sujet, d’autres peinent à combler le retard.
Nous considérons qu’en plus des collectivités, les employeurs jouent un rôle primordial dans la construction d’une bonne politique pro-vélo. Le label pose d’ailleurs cette question : Qu’est-ce que les employeurs font pour assurer la sécurité et le confort de leurs salariés ?
En plus des infrastructures, se posent également les questions du stationnement, de la communication, de la sensibilisation, de la formation et des outils que l’on met en place pour accélérer cette transition. Les études le prouvent, le vélotaf se développe en entreprise quand plusieurs services sont proposés aux salariés. C’est tout un écosystème pro-vélo qui permettra ce changement. »
>>> À LIRE AUSSI : Classement des meilleurs villes pour faire du vélo en France
Comment obtenir le label Employeur pro-vélo ?
Des conditions bien précises pour obtenir le label Employeur pro-vélo
Comment faire la demande pour obtenir le label ?
« Depuis le 30 septembre, pour accéder au label, vous devez vous inscrire à notre programme Objectif Employeur Pro-Vélo, un accompagnement sur-mesure à destination des employeurs publics, associatifs et privés dans la construction d’une véritable culture pro-vélo.
Pour obtenir le label, vous devrez avoir au préalable réalisé un autodiagnostic, assisté à une réunion de cadrage et signé notre charte d’engagement. »
Quelles sont les conditions nécessaires pour obtenir le label Employeur pro-vélo ?
« Pour obtenir le label, vous devez obtenir un score minimum de 25% et au minimum 8 critères obligatoires de notre référentiel à savoir :
- La nomination d’une personne référente vélo sur le site
- Un diagnostic et un plan d’action pour le développement d’une stratégie mobilité vélo
- Des communications sur la mobilité vélo à destination du personnel avec 2 thèmes obligatoires : les bienfaits du vélotaf et des aspects liés à la sécurité des déplacements à vélo
- L’intervention régulière d’un organisme prestataire pour entretenir ou réparer les vélos
- La formation à la conduite sécurisée du vélo, réalisée par un prestataire externe
- L’analyse des risques et des accidents
- La présence d’un espace de stationnement
Selon le pourcentage de points obtenus par rapport au nombre total de point théorique, il est possible d’atteindre un des 3 niveaux d’avancement :
Finances : ce que la FUB prend en charge
Quelles aides apportez-vous aux entreprises qui font partie du label ?
« Pour accéder au label, le programme propose 4 outils personnalisés :
- L’autodiagnostic (pris en charge à 100% par le programme)
- La réunion de cadrage (prise en charge à 100% par le programme)
- Les prestations de notre catalogue de services (prises en charge de 40% à 60% par le programme, avec des plafonds de 4 000€ à 10 000€)
- L’audit (pris en charge à 100% par le programme) »
>>> À LIRE AUSSI : Le mode d’emploi du vélotaf au quotidien
Vision et objectifs du label Employeur pro-vélo
Le label Employeur pro-vélo au sein des entreprises
Quels sont les bénéfices pour les employés de ces entreprises ?
« Le label représente une reconnaissance pour les entreprises proposant une bonne qualité de services vélo aux employés. Cela signifie pour le collaborateur que sa structure prend au sérieux le sujet et a même été reconnue pour cela. Enfin, en termes de marque employeur, être labellisé « Employeur Pro-Vélo » apporte une réelle plus-value, notamment auprès des futurs candidats »
>>> À LIRE AUSSI : Des parkings installés en entreprise
Quelles sont les types d’entreprises détentrices du label Employeur pro-vélo ? (PME ? start-up ? Grandes entreprises ?)
« À ce jour, aucun employeur n’a encore reçu le label. En revanche, le label peut être obtenu par des structures de toutes tailles. Il n’est pas réservé uniquement aux grandes entreprises. L’accompagnement sur-mesure proposé par le programme OEPV permet justement de s’adapter au mieux aux contraintes et réalités de chacun. »
Après les objectifs fixés pour 2023, quelles sont les perspectives envisagées par la FUB et le label Employeur pro-vélo ?
« Le label perdurera après la fin du programme OEPV en 2023. Porté par la FUB, les employeurs pourront toujours demander la labellisation mais nous encourageons vraiment les employeurs à se rendre dès à présent sur la plateforme pour débuter leur parcours. Ils pourront surtout bénéficier des aides apportés par le programme et qui ne seront plus disponibles après 2023. »
Financement du label Employeur pro-vélo
Quel est le lien entre le label et le dispositif des CEE (Certificats d’Économie d’Énergie) ?
« Le programme Objectif Employeur Pro-Vélo est une solution proposant un accompagnement technique et financier vers l’obtention du label Employeur Pro-Vélo. Ce programme encourage la pratique du vélo qui, in fine, permet d’obtenir des économies d’énergies. À titre d’exemple, un Vélo à Assistance Électrique permet en moyenne d’éviter 1656,6 km par an en voiture selon la mise à jour de 2021 du diagnostic d’évaluation des services vélo. »
Le programme est-il accessible sur toute la France ?
« Le programme est accessible en France Métropolitaine et dans les DROM-COM.»
Comment est financé le développement du label Employeur pro-vélo ?
« OEPV est financé par les Certificats d’Economie d’Energie. Ce dispositif oblige les énergéticiens à financer des actions visant à réaliser des économies d’énergie. »
>>> A LIRE AUSSI : Notre interview d’une experte de l’ADMA