Suite à l’appel à témoignages de cyclistes, Frédéric nous raconte son parcours de Paris à Budapest entre envie de découverte, besoin de défi sportif et soif de d’évasion. Son voyage sur l’EuroVelo 6 représente 16 jours de route, 2350 km, camping, hôtels, cols, pistes cyclables le long du Rhin et du Danube. Un voyage à vélo à travers l’Europe qu’il a fait seul et qu’il renouvellerait volontiers accompagné à l’avenir.
Il n’est jamais facile de partir. Pas le bon moment, il reste des choses à faire, pas assez préparé… Bref le départ est toujours difficile et mal venu. Et puis Zut ! 50 ans et pas pris le temps de rouler cette année avec à peine 1000 km mais plein de rêves à réaliser dont celui d’un voyage à vélo. L’envie de défi sportif, valider les valeurs de l’effort et leurs bienfaits, le plaisir de voyager, proche de la nature, en mesurant mon impact écologique, en limitant les dépenses. Il y a urgence à profiter. En solo ? Ce serait mieux à plusieurs mais pas de candidat disponible à ces dates. Alors en route ! N’étant ni athlète, ni un énervé du compteur, reste à trouver un parcours où le voyage, les découvertes et l’itinérance sauront me motiver.
Après de multiples recherches et lectures sur le net, ça sera un voyage sur l’EuroVelo 6 (Nantes – Constantza) qui semble correspondre à mes recherches. Du dépaysement, des pays inconnus mais pas trop et un parcours indiqué et sécurisé sur les pistes cyclables d’Europe. Habitant banlieue EST de Paris, la vallée de la Loire m’étant familière et je décide de couper par les Vosges pour accéder plus vite à l’EuroVelo à partir de Mulhouse.
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Un Parcours à vélo à travers l’Europe de l’est sur l’EuroVelo 6
EuroVelo 6 : de la France à la Hongrie, découverte de six pays à vélo
Sortie de Paris facile et agréable par la piste cyclable des bords de Seine jusqu’aux bords de Marne. Joinville, Noisy le Grand et hop, je prends à droite vers Emerainville où j’accède par des petites routes à la campagne. Pontcarré, Villeneuve le Comte, Faremoutiers, Beton-Bazoches, Villenauxe la Grande en Champagne.
Plein EST restera la direction dominante du reste du voyage, je récupère la piste cyclable à Saint Oulph (Aube) direction Troyes, Lac de la Foret D’Orient puis Lac du Der. Vittel, Epinal, Gérardmer, Parc naturel du Ballon des Vosges, Col de la Schlucht. Petit demi-tour pour prendre la route des Crêtes vers Mulhouse. Paysage grandiose en balcon sur les Vosges. Fin de la partie française.
Frontière Suisse à Bâle, grosse ville, perte du balisage, remontée magnifique de la vallée du Rhin, alternance de nature et sites industriels. Tout le monde se baigne… C’est beau la Suisse ! Visite des chutes du Rhin : spectaculaire ! En route pour le Lac de Constance où belles maisons et affluence me dispensent de pause. Ici tout est cher, je n’hésite pas à faire étape de l’autre coté du Rhin en Allemagne. Fin de la partie Suisse.
Je quitte le Rhin pour récupérer la vallée du Danube et son fléchage (Donauweg) en passant en Bavière et sud de la Forêt Noire. Col à 900m et pourcentages de fou, pointe de vitesse à plus de 70 km/h. Le vélo est stable et bien équilibré, je profite des descentes. Belle surprise, l’EuroVelo 6 nous fait découvrir les Gorges du Danube en alternant bitume et pistes en stabilisé. Tracé sinueux, petits ponts le long du cours d’eau encore étroit.
Les beer garden sont nombreux mais peu compatibles avec mes étapes. Peu de kilomètres sur la carte mais un parcours ludique aux paysages grandioses. Les villages changent d’aspect, les clochers s’allongent ou s’arrondissent, les mats de mai poussent partout, les façades des maisons se colorent, les décorations peintes apparaissent. Les indications, publicités, devantures de magasins sont incompréhensibles. Le voyage prend une autre saveur.
Alternance de passages à travers les champs de maïs, le long du fleuve. Paysages ruraux et plats, sablonneux, souvent irrigués. La campagne est verdoyante et la piste cyclable agréable. Ulm et sa cathédrale, Regensburg puis Passau et ses immenses écluses pour la fin de la partie Allemande.
Espace Schengen oblige, on passe d’un pays à l’autre sans même identifier la frontière, à part lors de la traversée du fleuve. L’Autriche est sans aucun doute la partie la plus agréable du voyage. Qualité du revêtement, méandres encaissés et isolés, petits bacs pittoresques, chaleur de l’accueil dans les campings à la ferme. Linz puis Vienne. De jolies villes plus touristiques mais tout aussi dépaysantes. Multiples ponts, le modernisme de la capitale côtoie des quartiers plus anciens séparés par le majestueux Danube. Fin de la Partie Autrichienne.
La piste passe en partie sur les digues, le vent à dominante ouest, peut être favorable, parfois pas. L’absence de road book et de préparation me contraignent à un arbitrage aléatoire du parcours. Le décor est somptueux jusqu’à Bratislava, capitale de la Slovaquie, ville moderne en cours de construction. Fin de la partie Slovaque.
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L’entrée en Hongrie se remarque rapidement. Indications plus aléatoires, tracé dans les champs sur les chemins pour tracteurs, sable, dalles de béton mal jointées, petites nationales… Le parcours est plat et assez exposé aux vents. Je dois changer de l’argent, ici pas d’euro mais le Forint. Les prix baissent, une nuit d’hôtel tout confort au bord de l’eau me coûte 34 euros.
Je découvre Esztergom, ancienne capitale de la Hongrie, et sa cathédrale magnifique. Arrivée sur Budapest, galère des grandes villes, trafic, voies rapides, zones industrielles ou commerciales, l’EuroVelo est introuvable et les routes du bord du fleuve sont abimées. A l’approche du centre ville, Budapest se révèle, jolie, animée, avec des bâtiments remarquables. Une belle surprise pour cette dernière étape hongroise. Je réserve un hôtel proche de la gare routière pour facilité le départ du lendemain à 7 heures avec Flixbus direction Paris. 24 heures de voyage avec un changement à Prague. Mon vélo m’accompagne non démonté sur un porte-vélo à l’arrière du bus. Fin de la partie Hongroise et fin du voyage sur l’EuroVelo 6.
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Un long retour en bus avec le vélo non démonté
Le choix du bus me semble le plus simple et le plus propre, mais c’est aussi le plus long. J’ai rencontré pas mal de problèmes pour l’organisation du retour avec le vélo.
Expérience Flixbus : A partir de l’application, rapide à télécharger, on peut savoir quelles sont les lignes qui prennent les vélos. J’ai lu beaucoup de choses erronées sur l’usage du bus. Le vélo emballé et démonté est considéré comme un bagage encombrant à déclarer au service client (par téléphone) après avoir pris le billet. Les bus 2 étages ne prennent pas les encombrants en soute.
Dans l’application Flixbus sur la première page, on rentre le parcours et la date. Dans la rubrique « passager », en laissant le doigt appuyé sur passager, l’application vous propose le choix concernant adulte, enfant et VELO ! C’est à partir de là que vous pouvez voir si le parcours que vous envisagez permettra de prendre le vélo. Les bus disposent d’une prise secteur, du Wifi, de sièges inclinables. Ecouteurs et bouchons d’oreilles indispensables. Les arrêts sont fréquents, avec une rotation des voyageurs qui perturbe le sommeil.
Coût du voyage retour Budapest – Paris : 110 € plus 9 € de vélo.
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Le matériel nécessaire pour deux semaines de voyage à vélo
Matériel bikepacking pour le vélo et le cycliste
Vélo : J’utilise un vélo de gravel, en guise de randonneuse. Specialized Diverge de 2018 ; Cadre alu type course renforcé équipé de portes-bagages avant et arrière Tubus, garde boue alu, groupe Tiagra 2×10 vitesses 48×32, cassette 11×32, frein à disque commande par câble. Ce choix de vélo s’avère satisfaisant dans un budget maitrisé (1200 €). Suffisamment rigide, solide, manœuvrant en ville et sur pistes, d’un niveau d’équipement correct et fiable d’entretien facile.
Selle : Trek gel de la marque SMP, très confortable et d’un bon rapport qualité prix.
Pneus : Schwalbe 700 x 32 marathon, c’est la référence absolue en matière de voyage. Aucune crevaison et peu d’usure. Largeur minimale pour les parties en piste.
Sacoches bikepacking : 2 arrières en toile et 2 avants « étanches » de chez D4 à 25 €. Répartition équilibrée des poids, permet de monter en danseuse.
GPS : Garmin Edge Explore avec cartographie Europe. L’utilisation n’est pas si simple avec de multiples bugs et l’EuroVelo est trop souvent absente des parcours proposés. Il évite de se perdre trop longtemps mais il me parait indispensable de partir avec la trace réelle ou les road book allemands. Pour diminuer la consommation du GPS, j’ai gardé mon compteur à pile ce qui permet d’éteindre le GPS lorsque la route est indiquée ou explicite.
Camping : Le choix du camping est délibéré. Plaisir de dormir dehors, liberté des arrêts, maîtrise du budget. La contrainte du poids est réelle. La récupération est un peu moins bonne mais rien n’est parfait. La tente est un bivouac premier prix upgradé avec arceaux et sardines en alu. Duvet (même en été la température est descendue à 8° le matin), tapis de sol gonflable pour améliorer le confort, réchaud à gaz. Le poids total de ces équipements est de 5 kg. Lorsque la pluie est annoncée je dors à l’hôtel pour un total de 4 nuits sur 16 lors de ce voyage.
Vêtements de route : Cuissard court, maillot respirant, maillot court de vélo avec poches arrière couleur claire et chaussettes. Je prends tout en double et je roule avec une tenue pendant que l’autre sèche suite à la lessive de la veille. Casque fluo, lunettes, gants et chaussures à cales Shimano route.
Vêtements de pluie : Veste fluo jaune, lycra long pour les jambes, sur chaussure et tour de cou. Je roule normalement sous la pluie avec cet équipement.
Vêtements de ville : short léger, maillot et chaussures ultra légères premier prix D4 et tongs. Maillot de bain pour les multiples pauses baignades et serviette micro fibre.
Gestion de l’énergie : GPS et téléphone nécessitent une recharge tous les soirs. Parfois, c’est la galère dans les campings fréquentés. J’avais emporté une batterie de secours que je n’ai pas utilisée.
Divers : Outillage, chambre à air, pompe et huile pour entretien journalier de la chaîne. Visserie d’avance, lien nylon type collier électricien.
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Trucs et astuces et indispensables de sécurité
Comme pour tous les autres voyages, j’effectue une copie des mes documents personnels et cartes de crédit que je m’envoie ainsi qu’a mes proches par mail. En cas de vol, je peux récupérer ces
documents à distance de n’importe quel PC ou téléphone. J’utilise 2 cartes de crédit une visa, une master, une toujours sur moi, une cachée avec le vélo. Attention aux frais bancaires à l’étranger. J’ai fais une liste des numéros de téléphone des personnes à contacter en cas d’accident. La Carte Nationale d’Identité suffit à traverser tous les pays du parcours. Je porte systématiquement des gants et un casque vélo équipé d’une LED rouge que j’allume sous la pluie.
- Une corde à linge de 10m pour facilité le séchage, linge, tente, serviette, gants, chaussures, duvet…
- Boire de l’eau : 5 à 8 litres par jour
- Usage d’une crème antifriction (D4) contre les douleurs de selle
- Maillot cycliste avec poches pour toujours avoir ses papiers et son téléphone sur soi. De la piscine aux toilettes
- Flixbus pour rentrer avec son vélo non démonté et sans être abimé
- Google maps pour trouver les campings alentours
- Booking pour réserver les hôtels proches.
Le budget
Il faut compter entre 8 et 24 euros la nuit en camping. Entre 34 et 70 euros pour des hôtels premier prix au confort correct. (Ces prix sont facilement doublés en Suisse). Pour ce voyage, j’ai dépensé 900 euros pour 17 jours, retour et bières compris. Soit environ 53 euros par jour.
Etapes et kilométrages
En tout 2350 km parcourus en 16 jours (plus 1 jours de bus) soit 147 km de moyenne journalière pour ce voyage sur l’EuroVelo 6. Plus petite étape : 128 km, plus longue : 168 km pour une moyenne de 19.80 km/h (la moyenne est particulièrement affectée par la recherche de la route, le revêtement, le parcours, la quête d’eau potable). Je roule entre 23 et 26 km/h sur le plat. Poids du vélo complet chargé : 29.8 kg. Durée de selle moyenne : 7h30 par jour.
1 journée ou la température a atteint 38.2 °.
Choses à retenir pour le prochain voyage à vélo
- Meilleure préparation physique pour encore mieux profiter du voyage.
- Une destination où je parle la langue pour plus d’échanges
- Meilleure préparation du parcours et téléchargement des traces GPX à partir du site Cycle.Travel
- Etude de différentes options de retour en bus
- Des bouchons anti bruit pour mieux dormir dans le bus
- Organiser une étape en famille ou avec des amis pour couper la solitude du voyage
- Partir de Nantes plutôt que de chercher à dépasser Budapest pour un voyage sur l’EuroVelo 6
Une fabuleuse balade, facile, au gré des fleuves, avec juste ce qu’il faut d’aventure. Une vraie invitation à reconduire une expérience équivalente l’année prochaine.
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Merci à frédéric pour son témoignage. Si comme lui, vous êtes intéressé pour partager votre histoire de cycliste, n’hésitez pas à nous envoyer votre récit à media@citycle.com. Pour tout article publié, un bon d’achat de 50€ chez notre site partenaire Lecyclo.com.
Bonjour Frédéric
Je lis et relis votre parcours bale Budapest
Nous souhaitons partir nous époux et moi faire ce parcours seulement nous sommes pas tout jeune nous avons 68et 69 ans cela est il possible avec des vélos
Assistance électronique
Pour le retour en bus ou train
Merci si vous avez le temps de nous répondre
Coucou. Je pars de Mulhouse le 1 er juin et je me demande si je prends mon vae en prévision de montées ou si ma randonneuse est mieux ( je l’adore) quitte à pousser un peu. J’ai 77 ans et envie de rouler mais pas de souffrir. Ca monte beaucoup ? Merci pour ton récit
Bonjour, Où allez-vous depuis Mulhouse ? Paris ou Budapest ?
Bonjour
Est-il possible de rentrer en contact avec Frédéric.
Son récit de voyage est très enrichissant mais il me reste des questions.
merci
Super ! J’ai mis la page en favoris ????.
Cela fait un petit moment que j’y pense (en partant d’un peu plus au nord est, genre Besançon, et jusqu’à Budapest également). Donc si j’ai bien compris pas avec un vélo de route car quelques pistes le long du Danube.