Suite de notre dossier sur les itinéraires vélo en France et direction aujourd’hui le Massif Central pour un cyclovoyage nature étonnant sur la Via Fluvia. Des volcans endormis du Velay à l’Ardèche en passant par les monts du Pilat, découvrez des paysages apaisants dans une région marquée par son passé industriel. Au détour d’une ancienne voie de chemin de fer, le moment est venu de se détendre. À vos guidons !

Immersion dans le Velay sauvage et l’Ardèche

La Via Fluvia est longue de 100 km. Le parcours de Lavoûte-sur-Loire à Annonay est en grande partie tracé sur une ancienne voie de chemin de fer. Après un passage ressourçant en Loire sauvage, l’itinéraire traverse les étonnants paysages des Sucs du Velay. Derrière un volcan endormi, le fantôme d’une ancienne locomotive à vapeur guide le cyclovoyageur sur les traces du passé ferroviaire de la région. La dernière partie du voyage propose un parcours provisoire dans les monts vallonnés du Pilat, dernière étape avant d’atteindre la douce et lumineuse Ardèche.

Carte de l'itinéraire Via Fluvia

© Via Fluvia

Une véloroute accessible mais escarpée

Traversant successivement les Monts du Velay puis ceux du Pilat, la Via Fluvia est assez vallonnée. Elle reste toutefois assez facile. Le dénivelé moyen est de moins de 3%. Deux grosses portions sont en montée : le début du parcours de Lavoûte-sur-Loire à Bessamorel puis de Versilhac à Raucoules. Si vous n’êtes pas certain de votre condition physique, opter pour le vélo électrique sera un gage de tranquillité.

Un voyage à vélo idéal pour l’été

Compte tenu de la fraîcheur de la région, le temps sur Via Fluvia est optimal de juin à septembre. Avec des températures dépassant rarement 24°C, l’été est une saison idéale malgré des précipitations plus fréquentes que le reste de l’année. D’octobre en avril en revanche, il peut faire assez froid sur le Velay.

Côté activités, ne ratez pas le marché d’Yssingeaux tous les jeudis matins, le plus important du département. Pour les amateurs d’humour, la ville accueille également le Festival du rire au mois octobre.

Un itinéraire encore inachevé

L’ensemble du parcours sera à terme balisé par des panneaux signalétiques aux couleurs et logo de l’itinéraire. De Lavoûte-sur-Loire à Saint-Julien-du-Pinet, le revêtement est assez irrégulier et déconseillé aux vélos de route, rollers et trottinettes. Jusqu’à Riotord en revanche, puis de Saint-Marcel-lès-Annonay à Annonay, le tracé alterne entre véloroute et voie verte en bel état. Vous trouverez également des aires de pique-nique, bancs et toilettes le long du parcours.

Petit bémol, l’itinéraire est encore provisoire et non balisé sur 31km entre Riotord Maisonneuve et Saint-Marcel-les-Annonay. Il emprunte des routes départementales à fortes circulations, en attendant l’aménagement de la voie ferrée et du tunnel du Tracol – qui permettra d’éviter son ascension. Une extension jusqu’à Serrières, jonction avec la ViaRhôna, est aussi prévue.

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La Via Fluvia, entre trains et volcans

Balade en Loire sauvage

Le Chateau de Lavoute sur la Via Fluvia

© MOSSOT – Wikimedia Commmons – Château de Lavoûte-Polignac dominant la Loire

Le départ de cette veloute est donné à Lavoûte-sur-Loire dans le Velay. Un charmant petit village lové au bord d’une Loire sauvage qui s’est frayé avec le temps un chemin à travers la terre volcanique de la région. Ne ratez pas le majestueux château de Lavoûte-Polignac qui domine le fleuve depuis son éperon rocheux. La route quitte ensuite le fleuve et s’élève doucement en direction de Beaulieu puis de Rosières. Vous passerez à proximité du ravin de Corbœuf parfois appelé le Colorado Auvergnat, un fragile canyon d’argiles multicolores coincé entre les volcans et les gorges de la Suissesse. Les passionnés d’artisanat pourront également faire le petit détour jusqu’aux moulins de Blanlhac à 3 km de là qui vivent encore au rythme de l’eau.

Vous entrez ensuite dans la vallée de la Suissesse. Le long de la rivière, la vélouroute s’élève de nouveau en direction de Saint-Julien-du-Pinet. Profitez d’une petite pause au Moulin du Pinard, un site surprenant où un moulin à blé du XIXème siècle cohabite avec une locomotive à vapeur restaurée. Sur la route de Bessamorel, le détour par la Chapelle de Glavenas perchée sur un piton rocheux à 979 m vaut aussi le coup de pédale. Vous atteindrez ensuite Yssingeaux, la charmante sous-préfecture de la Haute-Loire.

Des mini-volcans au passé ferroviaire

Paysages de sucs dans la Velay

© Marie-Lan Nguyen – Wikimedia Commons- Suc des Ollières dans la région d’Yssingeaux

Changement de décor après Yssingeaux, où vous entrerez dans le domaine insolite et unique des Sucs. Le trajet vers Versilhac est sculpté par les dômes de ces anciens volcans endormis. Malgré la côte, vous atteindrez rapidement Grazac et son magnifique prieuré clunisien. Puis le village de Lapte, dont le sommet du clocher de l’église, le plus haut de la Haute-Loire (51 m) offre une vue panoramique imprenable sur les monts du Velay. En faisant un petit détour de 5 km, vous pourrez profiter d’une pause fraîcheur au lac de Lavalette, où une base de loisir a été aménagée avant le village de Verne. Vous rejoindrez ensuite Raucoules et la gare d’Oumey, point de départ du train à vapeur Velay-Express qui permet de rejoindre la Dolce Via à Saint-Agrève.

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Locomotives et gorges de La Dunières

Cette partie du parcours vous plongera dans le patrimoine ferroviaire de la région. Vous traverserez d’abord Montfaucon-en-Velay, riche d’une collection 12 tableaux flamands du XVIe puis rejoindrez Dunières et son église romane du XIIème siècle. Juste après le village, troquez votre bicyclette contre… un vélorail, un chariot circulant sur les rails d’une voie ferrée à la force des jambes. Sur réservation, découvrez les anciennes lignes de chemin de fer réhabilitée par Vélorail du Velay. Après avoir fait le plein de sensations, vous reprendrez la route le long des gorges de La Dunières. Vous y découvrirez de superbes ouvrages tels que le Viaduc de Faurie ou le Viaduc de Sarcenas. Et rejoindrez le village de Riotord qui signe la fin de la véloroute balisée et aménagée.

Troquer votre vélo contre le vélorail

© Vélorail du Velay – Facebook

Direction le Rhône sur un itinéraire provisoire

Voie verte le long dela Deume vers Annonay

© Sarang – Wikimedia Commons – La Deûme au bord de la Via Fluvia du côté d’Annonay

Sur des petites routes vallonnée, vous franchirez d’abord le col du Tracol, porte d’entrée dans le Parc naturel régional du Pilat. La descente vous mènera vers Saint-Sauveur-en-Rue puis Bourg-Argental à travers des forêts et des prairies verdoyantes. Après Saint-Julien-Molin-Molette, vous quitterez les Monts du Pilat pour entrer en Ardèche. Vous franchirez le Barrage du Ternay avant d’arriver à Saint-Marcel-lès-Annonay où vous retrouverez la véloroute balisée. Une belle voie verte qui longe la Deûme en douceur en passant par Boulieu-lès-Annonay, village médiéval au pied de la petite montagne du Colombier. Puis par Davézieux, village natal des créateurs de la montgolfière. Quelques derniers coups de pédales et vous atteindrez enfin Annonay, point d’arrivée de la Via Fluvia. Encore quelques instants pour flâner dans la ville et partir à la découverte de son patrimoine industriel papetier et du cuir avant la fin du voyage…

Détails pratiques : accès et hébergements sur la Via Fluvia

L’accès à la véloroute peut s’effectuer depuis Lavoûte-sur-Loire où s’arrête la ligne TER Le Puy-en-Velay – Saint-Etienne. Vous pouvez également rejoindre la Via Fluvia en gare d’Oumey à Raucoules par le train touristique du Velay-Express (sur réservation). En bus, il est aussi possible de relier Annonay depuis Lyon ou Yssingeaux depuis Saint-Etienne. Si vous optez pour la voiture, vous trouverez de nombreux parkings réservés aux cyclovoyageurs de la Via Fluvia tout au long du parcours.

Vous trouverez 5 hébergements (gîtes, hébergements collectifs et hôtels) labellisés « Accueil Vélo » le long de l’itinéraire. Pour dormir, privilégiez toutefois les grandes villes du parcours comme Yssingeaux ou Annonay où les offres sont plus nombreuses. Plus loin des villes, des campings et des accueils à la ferme sont listés, pour les amateurs de bivouac.

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À propos de l’auteur : Jean-Baptiste

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