Dans le cadre de notre dossier sur les élections municipales 2020 et le vélo, Grenoble est un incontournable. Au pied des Alpes, le vélo est depuis quelques années devenu une habitude et une évidence dans la capitale iséroise. En effet, pour la bicyclette, Grenoble fait partie des bons élèves de l’Hexagone. Elle compte même parmi ce qu’il se fait de mieux en France. Alors quand arrivent les échéances électorales, la petite reine est souvent au centre du débat. A l’aube des élections municipales 2020 à Grenoble, le vélo garde-t-il toujours une place de premier plan ? On fait le point.
Résultat des municipales 2020 : Grenoble reste verte
Avec 53% des voix au deuxième tour, le maire sortant écologiste Éric Piolle repart pour un nouveau mandat. L’élu pro-vélo, qui a déjà fait beaucoup pour la petite reine dans la capitale iséroise aura l’occasion de développer encore un peu plus le système vélo mis en place dans la ville, et de convaincre ses administrés encore réticents.
Le vélo, une politique en réponse à la problématique environnementale
La « cuvette » grenobloise et les problèmes de pollution
La capitale iséroise n’a pas toujours été une ville vélo-friendly. Si la première ligne de tramway est inaugurée en 1987 sous la mandature du maire de droite Alain Carignon, la voiture garde néanmoins une place privilégiée. La région compte aussi un bassin industriel important, et la ville est de plus en plus polluée.
Lorsque le socialiste Michel Destot arrive à la mairie en 1995 après l’hégémonie d’Alain Carignon, élu de 1983 à 1995, la situation de la ville devient préoccupante. En effet, Grenoble se retrouve confrontée à un grave problème de pollution. Souvent considérée comme une des villes les plus polluées de France, la situation géographique n’arrange pas ses affaires. Enfermée entre les massifs du Vercors, de la Chartreuse et des Alpes, la pollution s’accumule dans la vallée et stagne au-dessus de la ville. Mais la solution est toute trouvée : la bicyclette. En effet, le relief très plat et la taille moyenne de la ville en font un terrain de jeu particulièrement adapté pour la petite reine. Destot convainc alors la municipalité de prendre des premières mesures pour développer les transports en commun et le vélo. Et ainsi réduire la circulation automobile.
En 1998, il missionne l’association vélo locale de gérer un service de location et de consignes vélos pour les grenoblois. La municipalité finance quelques dizaines de places de consigne et une vingtaine de vélos. En 2003, la flotte de vélos en location atteint les 140 bicyclettes. Le service est ensuite délégué à la Métropole, puis à Vélogik en 2015 et devient Métrovélo. 7 000 vélos jaunes et 830 places de consignes sont aujourd’hui disponibles. En 2008, la ville compte déjà près de 160 km de pistes cyclables.
La révolution vélo du maire écologiste Éric Piolle
En 2014, Éric Piolle est élu à la mairie en faisant campagne sur… le vélo. Une première en France ! Il est d’ailleurs le premier écologiste à prendre les commandes d’une grande ville française. Dès son élection, il met en place de nombreuses mesures pour favoriser la pratique de la bicyclette à Grenoble. Création de près de 1000 arceaux vélos dans la métropole, aménagement d’un parking vélo inédit de 1100 places en gare de Grenoble, de parcs à vélos et de consignes individuelles. Les résultats ne se font pas attendre non plus. Entre 2009 et 2016, la pratique de la bicyclette a explosé de 33% dans la capitale iséroise. La ville se hisse également à la première place du premier Baromètre des villes cyclables de la FUB en 2017 dans la catégorie des villes moyennes.
Encore pas suffisant pour la municipalité écolo qui lance en 2017 le projet d’autoroute vélo « Chronovélo ». Une piste cyclable de 4m de largeur exclusivement réservée aux vélos. Et séparée de la chaussée automobile par une bordure en béton de 15cm de haut. Elle se structure en 4 axes reliant les communes de la Métropole et traversant Grenoble de part en part. Vingt kilomètres de pistes ont été construits en deux ans dans le centre-ville. Et 20 km supplémentaires devraient voir le jour d’ici 2022. Le projet d’autoroute vélo va même encore plus loin. En janvier 2020, la première « aire de repos » du réseau autoroutier cyclable a été inaugurée, proposant un banc et une pompe à vélo. Une trentaine d’entre elles devraient être déployées au bord des véloroutes grenobloises d’ici 2022.
Grenoble, un modèle de politique vélo
Les politiques municipales ambitieuses menées ces dernières années ont permis d’ancrer une forte culture vélo dans la ville. Grenoble compte aujourd’hui pas moins de 70 000 cyclistes quotidiennement. On dénombre aussi environ 300 km d’itinéraires cyclables, 5 000 places de parkings et plus de 300 places de consignes. Début 2020, elle conserve également sa place de première moyenne ville cyclable de France au Baromètre des villes cyclables de la FUB. Autant dire que le vélo est une thématique de première importance dans la campagne des élections municipales 2020 à Grenoble.
L’association uN p’Tit véLo dAnS La Tête à Grenoble
Créée en 1994, l’association uN p’Tit véLo dAnS La Tête vise à promouvoir la pratique du vélo à Grenoble comme moyen de déplacement quotidien et l’aide à l’entretien et à la réparation des vélos. Bien qu’elle n’ait pas lancée de campagne particulière pour ces élections municipales 2020 à Grenoble, l’association reste un acteur important de la vie politique grenobloise, et saura défendre ses valeurs et maintenir la pression sur le prochain ou prochaine maire de Grenoble.
Les candidats aux élections municipales 2020 à Grenoble et le vélo
Les candidats ouvertement pro-vélo
Éric Piolle, le maire sortant EELV est de nouveau à la tête d’une liste rassemblant écologistes et plusieurs partis de gauche pour prétendre à sa propre succession. Sur la question de la bicyclette, il a déjà promis « d’aller plus loin » s’il est réélu. Il souhaite en effet arriver à 100 km d’autoroutes vélo – les chronos-vélos – d’ici la fin du prochain mandat, tout en renforçant le maillage des pistes cyclables existantes. Il ajoute ne pas chercher « à supprimer la voiture » mais à améliorer la cohabitation entre piétons, cyclistes et automobilistes, en sanctionnant notamment les infractions commises par les vélos.
Olivier Noblecourt, candidat PS, a quitté sa mission de délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté pour entrer dans la course à la mairie de Grenoble. Sur la question du vélo, il propose l’apprentissage du vélo en milieu scolaire et périscolaire et la poursuite du maillage sécurisé des pistes cyclables. Des pistes vélo qu’on retrouve déjà dans la loi LOM adoptée par ce même gouvernement…
L’ancien maire de Grenoble Alain Carignon, candidat LR, qui avait dû quitter l’Hôtel de Ville suite à une condamnation dans une affaire de corruption, retente sa chance. Même s’il critique le mandat du maire actuel, et notamment de sa politique anti-voiture qui a eu selon lui des « conséquences catastrophiques » sur l’attractivité du centre-ville et l’emploi, il souhaite « privilégier les modes doux à l’intérieur de la ville » en mettant en place une « desserte voiture limitée pour les familles, les professionnels et les consommateurs ». De la même façon, celui qui revendique être à l’initiative du développement des premières pistes cyclables dans les années 80 veut « assurer la continuité des pistes cyclables » grenobloises, « de façon ordonnée et raisonnable ». Tout en rendant sa place à la voiture dans le centre-ville, « à vitesse très limitée », bien-sûr.
Les candidats peu favorables à la petite reine
Du côté de la candidate LREM Émilie Chalas, le temps est à la redynamisation des commerces du centre-ville. Bien qu’elle souhaite développer les parkings relais aux entrées de la ville, elle propose également remettre des places de stationnement automobile en centre-ville et de rouvrir le boulevard Agutte-Sembat aux voitures. Le vélo semble être le grand absent de son programme de ces élections municipales 2020 à Grenoble.
✔️Favoriser l’accès au centre-ville et donner envie de venir découvrir nos commerces de proximité
Damien Berthélémy, le candidat RN semble avoir axé sa campagne sur l’insécurité et l’immigration, mais rien sur le vélo. Même son de cloche du côté de Mireille d’Ornano, candidate sans étiquette, ex-Front National qui revendique pourtant une « une écologie constructive ». La candidate Lutte ouvrière Catherine Brun ne s’est pas non plus prononcé à ce sujet, mais il ne semble pas qu’il figure parmi ses priorités. Enfin, Bruno de Lescure, tête d’une liste « démocratique » propose une mystérieuse « rupture écologique » sans plus de précisions…
A noter également la candidature quelque peu décalée et anticonformiste de Lisa Poget, dite Popo, pour le Parti popolitique. Sous couvert d’humour, elle n’aborde pas directement le sujet de la bicyclette. Mais affirme toutefois que « la plupart des rues finiront piétonnisées par la force des choses et les gens seront incités à circuler sur la chaussée même et non le trottoir ». Tout en limitant la vitesse « à quatorze kilomètre-heures en ville et quarante sur les grands axes ». Un programme pas si absurde quand on s’intéresse de plus près à certaines propositions des candidats « premiers degrés » de ces municipales grenobloises…
Vous organisez une activité vélo dans votre ville ? Faites-le savoir en l’ajoutant à l’Agenda du vélo Citycle. Si ce n’est déjà fait, vous devrez créer votre compte gratuit.
La circulation en vélo ,c’est bien mais éduquer les cyclistes(y compris VAE et trottinettes) pour qu’ils respectent les sens de circulation sur les pistes cyclables,ne grillent pas les feux rouges ,en un mot n’oublient pas que le code de bonne conduite doit être respecté de tous et cela participera à une bonne entente entre cyclistes et automobilistes.
La circulation en vélo ,c’est bien mais éduquer les cyclistes(y compris VAE et trottinettes) pour qu’ils respectent les sens de circulation sur les pistes cyclables,ne grillent pas les feux rouges ,en un mot n’oublient pas que le code de bonne conduite doit être respecté de tous et cela participera à une bonne entente entre cyclistes et automobilistes.