Voici le témoignage de Cécile, passionnée de voyage à vélo avec un pignon fixe, en compagnie de Marcel (son vélo fixie) et Augustine (sa remorque) ! Cécile nous raconte d’où est née sa passion du fixie et ses envies d’évasion sur les routes des eurovélos.

J’ai commencé à me passionner et à me nourrir de la culture fixie

En 2012, un film a bouleversé ma vie : Premium Rush. C’est l’histoire d’un coursier à vélo, interprété par Joseph Gordon-Levitt, qui roule dans les rues de New-York. On va pas se mentir, le film n’a pas une intrigue de dingue, mais pourtant, c’est le coup de foudre. Non, pas avec Joseph Gordon Levitt (quoi que….) mais avec son vélo. Un pignon fixe (qu’on appelle aussi vélo fixie) d’une pureté incroyable. Vitesse, anticipation, adrénaline, maîtrise de soi et du vélo, pas de freins…. bref, un cocktail qui a fait que quand je suis sortie du ciné, j’ai dit à mes potes « ok, c’est un vélo comme ça que je veux ».

Alors j’ai commencé à en parler à mon oncle qui a une boutique de cycles à Beaugency. Il m’a dit « j’ai un vieux cadre au grenier, je te l’arrange si tu veux ». Une aubaine ! De mon coté, j’ai commencé à me passionner et à me nourrir de la culture fixie. Les critériums, les vélodromes, la mécanique, les pièces et les photos de pignon fixe originaux d’Instagram et Pinterest…. Je voulais que ce type de vélo n’ait plus de secret pour moi, comme pour essayer de le dompter. Quelques mois plus tard, me voilà équipée de mon premier fixie. Les premiers coups de pédales ont renforcé mon avis : ce vélo est fait pour moi, je ne roulerai plus qu’avec ça.

Marcel, le pignon fixe de Cécile

Ah oui, j’ai oublié de préciser : mon autre passion dans la vie, c’est les marinières…

A la poursuite de la liberté en pignon fixe sur La Vélodyssée®

Parce que oui, le mot liberté est celui qui correspond le mieux au sentiment que l’on éprouve lorsqu’on roule en vélo fixie. On fait corps avec sa monture, on s’entraîne mutuellement pour aller plus loin. Plus loin, d’accord mais où ? des envies de voyage à vélo commençaient aussi à me titiller. Anyway, j’en voulais plus. Alors, une drôle d’idée a commencé à germer dans ma tête : pourquoi pas voyager avec mon fixie ?

Nous sommes en 2015 et j’ai changé de monture. Pas par choix, mais tout simplement parce qu’on m’a volé mon premier vélo fixie #tristesse. Voici donc Marcel. Marcel est un pignon fixe blanc cassé originaire de Bordeaux. Je l’ai adopté de suite et il s’est vite adapté aux rues de La Rochelle.

Quelques mois et réglages plus tard, me voilà partie sur La Vélodyssée®, direction Arcachon en 1 semaine. Mal équipée, les douleurs s’enchaînent, mais quel bonheur de découvrir le voyage à vélo et de parcourir l’Eurovélo 1. J’ai enfin trouvé le sentiment de liberté que je recherchais. Il a grandi en moi, et m’a tellement nourrie que je deviens addict de ce type de voyage.

Voyage vélo La Rochelle et La Vélodyssée

Marcel en sortie nocturne dans les rues de La Rochelle (à gauche) – 2015 : 1er voyage sur la Vélodyssée (à droite)

Accélération sur les routes des eurovélos en vélo fixie

Peu à peu, tout s’enchaîne, et je me prévois un a deux voyage(s) par an : La Rochelle/Capbreton, en 2016, puis La Rochelle/ Paris par La Vélodyssée®, La Loire à Vélo et l’Eurovélo 3 en septembre de la même année. Ensuite, un voyage entre copine, en 2017 : Lyon / Carcassonne, par la Via Rhôna et le Canal du midi. Et sur cette dernière portion, on peut clairement parler d’enfer : les routes ne sont pas adaptées à ceux qui voyagent avec une monture type « route ».

Pas question donc d’emprunter les chemins de halage bien trop racinaux pour Marcel et Augustine. Ah oui j’avais oublié, Augustine, c’est ma remorque (Marcel et Augustine… réf à la Gloire de mon père… vous l’avez ?). Parce que qui dit vélo fixie, dit pas de roue libre. Donc, pas de moyeu creux à l’arrière et pas question d’accrocher des sacoches, qui seront trop lourdes pour que Marcel puisse les supporter. J’ai donc opté pour une remorque (un peu lourde à mon goût, mais sympathique) qui se fixe à l’aide d’un bras sur la tige de selle. Elle contient une tente, un matelas, un sac de couchage (la base) et tout le matos de camping pour faire à manger (l’autre base). Et puis quelques affaires de rechange, et du matériel vélo de première réparation : chambre à air, démonte pneu, pompes, clefs etc etc… Coté hydratation, j’ai opté pour le système le plus simple et le plus pratique : le camelbak.

La Rochelle et Cap Breton

2016 : La Rochelle / Capbreton

Voyager avec un moyen de transport écologique

Il m’est arrivé de parcourir les routes de France seule. Deux fois pour être honnête : de La Rochelle à Paris et de Montpellier à Carcassonne. Et à chaque fois, c’était à des moments de ma vie où j’avais le sentiment de devoir « régler quelque chose avec moi-même ». Peut-être avais-je besoin d’entrer en introspection, de me dépasser pour savoir de quoi j’étais réellement capable ? Je ne sais pas. Mais voyager à vélo, c’est se rendre compte que vivre lentement est possible. C’est aussi un excellent moyen de découvrir les paysages d’une autre manière, depuis un autre angle de vue. Il y a des endroits que je n’aurais jamais découvert si Marcel et Augustine ne m’y avaient pas emmenée. Et puis, il a le voyage en lui même, et toutes les valeurs qui vont avec : le fait de voyager avec un moyen de transport écologique, de prendre soin de soi en faisant du sport, d’accroître la confiance en soi, de partager et d’avoir des échanges riches avec les locaux, etc, etc.

Le pignon fixe équipé pour le voyage vélo

2016 : départ pour Paris depuis La Rochelle – 962 km.

Boutique cycle Beaugency

2016 : devant la boutique du tonton, à Beaugency

Voyager à vélo est sans doute la chose la plus facile au monde

Vous l’aurez compris, mon dada c’est de voyager avec un pignon fixe. Vous allez me dire, pas très pratique quand le dénivelé s’élève. Oui, je suis d’accord. Mais mon moteur, c’est le challenge ! Cette année, je n’ai pas voyagé. Je n’ai fait que regarder les autres. Parce qu’on en croise de plus en plus, des cyclotouristes avides de liberté. On est tous accros à la même chose : celle de pédaler, de pouvoir s’arrêter où bon nous semble, de profiter de la vue ou de la route, d’échanger avec les autres, de manger et boire ce qu’on veut, quand on veut et surtout, d’aller où on veut, à notre rythme.

Paradoxe quand on sait que le pignon fixe est un vélo dérivé des vélodromes et autres courses sur piste où la vitesse et la stratégie sont de rigueur. Personnellement, je vois ces voyages à vélo fixie comme des performances uniquement quand je les raconte aux autres qui me regardent avec des gros yeux et me disent « ok, je pourrais jamais faire ça ». Et pourtant, si vous saviez comme c’est facile. Voyager à vélo est sans doute le truc le plus facile au monde. Vraiment.

Quoi qu’il en soit, depuis ce jour de 2012 où j’ai visionné Premium Rush, des rêves et des projets autour du vélo ont fleuri dans mon esprit : intégration du staff du Tour de France (ASO si vous passez par là ;)), ascensions des plus grands cols, en particulier le Mont Ventoux, création d’un café vélo, montage d’un pignon fixe spécialement adapté aux voyages, tour du monde, décrocher un emploi dans la promotion des villes et territoires cyclables.

D’ailleurs, Marcel est en pleine révision et préparation physique (puisqu’un de mes jobs consiste à être coursière à vélo pour Wahaliv à La Rochelle) et Augustine dort paisiblement pour passer l’hiver au chaud. Quand à moi, je planifie deux ou trois trucs pour me mettre d’accord avec ma liberté.

Merci à Cécile pour son témoignage. Si comme elle, vous êtes intéressé pour partager votre histoire de cycliste, n’hésitez pas à nous envoyer votre récit à media@citycle.com. Pour tout article publié, un bon d’achat de 40€ chez notre site partenaire Lecyclo.com.

Appel à témoignages cyclistes

À propos de l’auteur : Emilie De Citycle

2 de commentaires

  1. Seb 21 mai 2020 at 11 h 45 min - Reply

    Bonjour
    J’ai réalisé en fixie la Loire à vélo puis virage à gauche et descente de la velodyssée jusqu’à saint jean de luz.
    Ce petit voyage de 700km m’a donné l’envie de recommencer.
    Je devrais prochainement repartir en fixie.
    Donc je te souhaite une bonne préparation de ton futur projet

  2. Pietro 28 mars 2019 at 19 h 00 min - Reply

    BRAVO !!!! Cécile,

    Perso je roule en pignon fixe tout les jours en vélotaf et le W-E pour des randos dans le Véxin au départ de Baillet-en-France. Si tu viens par là un jour fait moi signe on roulera ensemble.

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