Lyon est la première ville de France à avoir proposé un service de vélos en libre service à ses habitants. C’est en 2005 que Velo’v, géré par la société JC Decaux, a vu le jour dans la cité des Gones. Mais si Velo’v est aujourd’hui un grand succès, le service de VLS lyonnais a connu des hauts et des bas. Retour sur les années phares du Vélo’v, présentation des abonnements et mode d’emploi du petit vélo lyonnais rouge et gris.
Vélo’v, le succès du vélo en libre service lyonnais
Suggérée par la métropole du Grand Lyon, l’idée d’un vélo en libre service pour les lyonnais nait en 2004. A l’époque, le contrat de mobilier urbain de la ville arrive à échéance. JCDecaux, le géant de la publicité urbaine, propose, en échange de l’exploitation des panneaux et des abribus de la capitale des Gaules, la gestion de vélos en libre-service. Vélo’v voit alors le jour en 2005. Et Lyon devient ainsi la première grande ville française à accueillir un tel service de VLS à grande échelle.
2000 vélos et 175 stations sont mis en service en mai 2005. Le Vélo’v lyonnais compte même 29 000 abonnés la première année.
Les 8 ans de Vélo’v marqués par le vandalisme
Cependant, tout n’a pas toujours été aussi rose pour le VLS lyonnais. Vélo’v a connu des hauts et des bas avec notamment un épisode assez pénible en 2013. Une année marquée par un niveau de vandalisme jamais atteint. Avec des dégradations et des vols des montures en nette progression. Entre janvier et août 2013, le nombre de vélos volés à la borne avait augmenté de 133% !
« En temps normal, entre 50 et 60 vélos disparaissaient chaque mois. Mais en juin, juillet et août, 240 Vélo’v par mois en moyenne ont été arrachés. »
– Gilles Vesco, vice-président du Grand Lyon.
Les vélos sont retrouvés dans 85% des cas. Abandonnés dans les rues, dans une cave ou encore dans l’un des deux fleuves passant dans la ville. Malheureusement, une fois récupéré, le vélo n’est pas forcément en état de marche. Le cadre a généralement été arraché causant, dans certains cas, la perte du vélo.
JCDecaux avait alors décidé de prendre des mesures pour stopper cette vague de vandalisme. Le système d’attache des roues a été renforcé et les stations qui subissaient 7 vols en une semaine étaient fermées pendant les 15 jours qui suivent.
« C’est un service précieux, gratuit, qui profite à 30 000 personnes par jour. Il faut que le civisme revienne. »
– Pascal Chopin, directeur régional de JCDecaux.
Une fête en l’honneur des 8 ans de Vélo’v s’est toutefois déroulée en juin 2013. L’occasion pour la ville de réaliser une manifestation festive et une liaison en Vélo’v de deux endroits emblématiques de la ville : le quartier du Vieux Lyon et la basilique de Fourvière. Un parcours très court d’à peine 1.2 km mais qui a mis à rude épreuve les cuisses de participants avec une pente moyenne de 12% !
2014, l’année record
Malgré une année 2013 assez difficile, pas moins de 8 300 000 locations de Vélo’v ont été enregistrées en 2014. Soit un Vélo’v utilisé toutes les cinq secondes ! Un record sans précédent pour le VLS lyonnais, avec un taux de fréquentation en hausse considérable de 17 % par rapport à 2013. Une belle progression à la fois pour les abonnements de longue durée (+19%) et de courte durée, de un jour à une semaine (+14%) .
Gilles Vesco, conseiller délégué aux nouvelles mobilités urbaines, déclarait d’ailleurs dans un communiqué de la Métropole : « Vélo’v a su transformer le vélo en véritable mode de transport et réalise aujourd’hui le plus fort taux d’augmentation annuelle dans les transports partagés au bénéfice de ses utilisateurs comme de tous les habitants et usagers de la ville ».
En 2014, un Vélo’v changeait de main en moyenne 6 fois par jours. Lorsque le beau temps était au rendez-vous, des pics à 10 utilisateurs quotidiens par vélo pouvaient même être atteints.
Vélo’v, élu Service Client de l’année en 2016
En 2016, Vélo’v remporte haut la main le prix du « service client de l’année » dans la catégorie « Transport individuel de personnes ». Durant 10 semaines, 225 tests ont été menés sur le principe du client mystère – un faux client chargé de tester la qualité du service. Les appels téléphoniques, les e-mails, la navigation sur Internet et sur les réseaux sociaux : tous ces domaines ont été testés. D’autres critères de qualité entrent aussi en jeu comme les compétences relationnelles, la disponibilité, la qualité des réponses apportées et les qualités humaines.
Décerné par un organisme indépendant, il récompense la qualité du service client et l’engagement et le professionnalisme des collaborateurs de Cyclocity, la filiale de JCDecaux qui exploite le VLS pour satisfaire les utilisateurs.
2018, le Vélo’v nouvelle génération
Le contrat de redevance publicitaire signé entre JCDecaux et la ville de Lyon arrive à son terme en 2017. Mais après avoir perdu l’exploitation du Vélib’ à Paris, JCDecaux conserve le Vélo’v lyonnais. Il renouvelle son contrat avec la cité des Gones pour une durée de 15 ans, et prévoit de remplacer les vélos par un Vélo’v nouvelle génération. En effet, plus de 10 ans après le lancement du service, il était enfin temps pour Vélo’v de changer de modèle, et de mettre à disposition des usagers une bicyclette plus pratique.
Le parc de Vélo’v est entièrement changé dans la nuit du 17 au 18 juillet 2018. Près de 4000 Vélo’v nouvelle génération, plus modernes, légers, résistants, confortables et plus sécurisés remplacent les anciennes bicyclettes rouges et grises. Principale nouveauté : un système antivol situé sur le cadre du vélo pour les arrêts temporaires en dehors d’une station.
Suite à l’installation de ces nouveaux vélos, le nombre d’abonnement à bondit de 10% en 2018. Et atteint aujourd’hui presque 80 000 abonnés.
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Quel Vélo’v pour demain ?
En attendant les premiers vélos en libre service à assistance électrique, Vélo’v propose d’ores et déjà un VAE mais pour l’instant uniquement pour une location à longue durée. Un système pour pouvoir déposer un vélo même si la station est pleine, le service Overflow, est quant à lui prévu pour la rentrée 2019. Il permettra de garer son Vélo’v hors station dans un périmètre défini.
Au programme pour 2020, l’ouverture du Velo’v dans 21 communes supplémentaires, soit 80 stations et 1000 vélos supplémentaires.
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Dégradation et détournement, les limites du bien public en libre service
Un quart des Vélo’v serait aujourd’hui hors d’usage pour cause de vandalisme. Ces dernières semaines, près de 1200 bicyclettes sur une flotte de 4 000 vélos sont inutilisables ou disparues.
Il n’est pas rare non plus de croiser des Vélo’v détournés. Dénués de leur châssis de base, la lame a parfois été arrachée et certains habitants s’en servent comme vélos personnels.
Vélo’v pratique : guide d’utilisation
Tarifs et formules
Vélo’v propose 3 formules, pour un usage occasionnel afin de découvrir le service ou explorer la ville ou pour une utilisation quotidienne. La formule Vélo’v « À l’occasion » permet à n’importe quel utilisateur d’emprunter une bicyclette pour un trajet pour 1,80 euros ou pour la journée pour 4 euros. Les 30 première minutes gratuites. Le tarif est ensuite progressif pour chaque demi-heure supplémentaire : 0,05 euros, 0,10 euros, 0,15 euros…
L’abonnement annuel Vélo’v « Au quotidien » vous coûtera 31 euros par an. Les tarifs sont les mêmes que pour la formule quotidienne au-delà de la première demi-heure qui est gratuite. Il existe des tarifs adaptés jeunes et solidarité pour les abonnements à l’année. Enfin, l’offre longue durée « MyVélo’v » permet de mettre à disposition de l’usager un VAE neuf et entretenu pour 50 euros par mois.
Mode d’emploi
Pour utiliser un Vélo’v, trois moyens de déverrouillage sont disponibles : directement depuis la borne, depuis l’application mobile ou sur le site internet. Il vous faudra avant toute chose créer un compte. Vous pourrez ensuite vous identifier et sélectionner une formule. Si vous avez un abonnement, présentez votre carte à une borne Vélo’v pour vous identifier. Choisissez ensuite un Vélo’v et libérez-le de son point d’attache. Vous pouvez alors rouler ! Lorsque le trajet est terminé, raccrochez votre Vélo’v en enfonçant la lame jusqu’au fond du point d’attache en soulevant le vélo par la selle. Vous pouvez ensuite donner votre avis sur la bicyclette et laisser une note.
L’application Vélo’v pour smartphones
Le VLS lyonnais fonctionne aussi grâce à une application dédiée, Vélo’v officiel. Disponible sur iPhone et Android, elle vous permettra de créer votre compte, de choisir votre formule ou votre abonnement, de payer directement depuis votre téléphone. Mais aussi de localiser la station la plus proche, de consulter le nombre de vélos et de places disponibles en temps réel. Et bien-sûr, de déverrouiller un Vélo’v depuis votre écran.
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Les autres moyens de déplacement lyonnais en libre service
Au même titre que la capitale parisienne, Lyon a vu ses trottoirs envahis de nombreux véhicules en libre service. Des vélos dans un premier temps, dont les seuls Indigo weel semblent avoir survécus. La marque met, par ailleurs, à disposition des lyonnais des scooters électriques en libre service.
Mais ce sont surtout les fameuses et controversées trottinettes électriques en libre-service qui ont marqué de leur présence les rues de la capitale des Gaules depuis quelques mois. À l’heure actuelle, on dénombre pas moins de 5 000 trottinettes Lime, VOI, Tier, Wind, Flash, Bird et Dott. Le Chinois OFO s’est, quant à lui, récemment retiré du marché de la ville. Un chiffre qui devrait toutefois doubler dès l’été avec l’arrivée de nouveaux opérateurs, dont Uber.
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[Article publié le 14 décembre 2015 et remis à jour le 24 juin 2019]