Depuis juillet 2019, le vélo en libre-service lyonnais a fait son apparition sur l’application GPS du géant américain. Avec une simple recherche, il est désormais possible de repérer les stations Velo’v à proximité directement depuis Google Maps. Gadget ou réelle utilité, on s’est posé la question en interrogeant quelques lyonnais.

Google, le géant du web se lance dans le recensement de VLS

En avril 2019, Google faisait apparaître pour la première dans son application cartographique des vélos en libre service, les Citi Bike bleus de la ville de New-York. Depuis juillet, le géant américain du web a  intégré les VLS de 23 nouvelles villes à travers le monde.

En Europe, Lyon a été choisi aux côtés de Barcelone, Berlin, Bruxelles, Budapest, Dublin, Hambourg, Helsinki, Londres, Madrid, Vienne, Varsovie et Zürich. On retrouve également les VLS de Chicago, Dublin, Kaohsiung, Los Angeles, Mexico, Montréal, Taipei, Rio de Janeiro, San Francisco, São Paulo et Toronto.

Une fonctionnalité simple mais limitée

Il suffit de taper « velo’v » dans la barre de recherche pour que les stations apparaissent sur Google Maps. En cliquant sur la station, il est possible de voir le nombre de vélos disponibles.

Recherche velo'v sur Google Maps

Détail d'une station Velo'v sur Google Maps

L'application cartographique de Google affiche les stations Velo'v

 

Au-delà de pouvoir repérer les stations et le nombre de vélos disponibles, cette nouveauté permettra de s‘intégrer dans la recherche de trajet. Ainsi, en recherchant un itinéraire sur l’application à réaliser en vélo, Google Maps pourra indiquer la station de VLS la plus proche et les conditions de trafic en temps réel.

Dans les faits, cette fonctionnalité se heurte à quelques limites. Il semblerait que de nombreuses stations Velo’v manquent pour l’instant à l’appel, notamment autour de l’Hôtel de Ville, bien que certaines stations apparaissent en zoomant. Deuxième gros frein, il est impossible de débloquer un vélo’v depuis Google Maps. Enfin, l’application ne propose toujours pas de solution d’intermodalité. Dans une recherche d’itinéraire, elle ne propose pour l’instant pas de changement de moyen de transport et aucune alternative bus, tram, métro, voiture ou même marche. L’application dédiée au VLS est par exemple bien plus simple à utiliser.

La cartes des stations vélo'v à Lyon

Velo’v sur Google Maps, les Lyonnais plutôt favorables

Une aide supplémentaire pour les touristes et les nouveaux arrivants

Si le dispositif est encore peu connu des Lyonnais, ces derniers semblent lui trouver un certain intérêt.

Philippe vient d’arriver à Lyon et ne possède ni vélo ni trottinette. Il va sans doute utiliser cette nouvelle fonctionnalité car « le vélo est un mode de transport intéressant », lui qui utilise déjà Google Maps au quotidien pour se déplacer et « même pour chercher un restau le midi ». Plus pratique, elle pourrait également « intéresser les utilisateurs car Google centralise tout et encourager le vélo car elle rend l’accès au vélo’v beaucoup plus simple pour tout le monde ».

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De son côté, Sophie ne l’utilisera pas. Cette lyonnaise ne prend que les transports en communs. Mais elle y trouve quand même un certain intérêt, surtout pour les touristes car « tout le monde utilise déjà Google Maps pour chercher ses trajets ». Odile non plus. Elle fait tous les jours le trajet en transport en commun depuis la banlieue lyonnaise et ne fait pas de vélo. Mais cette fonctionnalité peut encourager l’usage du vélo, surtout de la part des touristes « qui utilisent beaucoup Google à l’étranger, quelque chose qu’ils connaissent déjà contrairement à TCL ou même Velo’v »

Les cyclistes lyonnais peu concernés

Du côté des cyclistes lyonnais, l’avis est aussi positif. Pour Tanguy, abonné au service Vélo’v, la fonctionnalité ne changera pas son quotidien. « Dans la mesure où j’ai 3 vélos, je ne pense pas que je m’en servirai. La dernière application Velo’v fonctionne bien, j’ai l’habitude de prendre ça. En plus, je n’ai pas spécialement envie de soutenir Google ». Toutefois, le Velo’v sur Google Maps n’est pas une mauvaise idée. « Après, c’est toujours mieux de tout centraliser sur un seul et même endroit. Pour les nouveaux utilisateurs, et notamment les jeunes qui arrivent sur Lyon, je pense que c’est bien ». Morgane, qui réalise tous ses trajets quotidiens à bicyclette est plutôt du même avis. « Personnellement je ne serais pas susceptible d’utiliser cette fonction car je n’utilise pas Google Maps mais je pense que ça peut servir, voire encourager l’usage du Vélo’v ».

Même son de cloche du côté de Jean-Baptiste, un habitué du VLS qui utilise le Vélo’v au quotidien pour la plupart de ses déplacements. « Dans les faits, ça pourrait me servir même si pour les déplacements en ville j’utilise plutôt Citymapper ». Il soulève également le problème de l’accès au vélo libre service. « Je pense que c’est un point positif, mais dès que les gens vont se confronter au déverrouillage de Vélo’v ils vont abandonner ».

De l’avis des lyonnais, cette fonctionnalité semble avoir une réelle utilité. Mais elle serait plutôt destinée aux touristes ou aux voyageurs de passage.

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Bientôt la guerre de la mobilité ?

Avec cette fonctionnalité, Google, qui fait ses premiers pas dans la mobilité, se dote surtout de données supplémentaires. La question de la mobilité est en effet un enjeu de taille pour l’industrie du web. Et générera dans les années à venir un marché colossal.

Le géant américain est encore loin de ses concurrents. Uber, par exemple mise de son côté tout sur le MaaS, la centralisation et l’unification des services de mobilité. Avec peut être à terme une application unique pour acheter ses tous billets et louer un VLS…

Dans le même temps, JCDecaux qui exploite le VLS lyonnais a également annoncé en juillet 2019 un partenariat avec l’application Geovelo. L’idée est de proposer à terme des itinéraires – sécurisés, rapide ou balade – pour les cyclistes directement sur l’application Vélo’v ainsi que sur le Bicloo nantais.

La guerre de la mobilité ne fait que commencer…

À propos de l’auteur : Jean-Baptiste

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