Après la Slovénie, me voici en Autriche. C’est aussi le moment redouté; il faut traverser les Alpes pour atteindre l’Allemagne. Je suis une piste cyclable bien indiquée. Le soir venu, il y a un gros orage. Étant en pleine campagne, il n’y a pas d’abri. Je me mets donc sous un arbre et sors vite ma bâche. Je m’installe sur mon vélo couché avec ma bâche dessus et attends… 30 min plus tard, ça s’est arrêté. Je range vite ma bâche et repart sur la route mouillée. Mais moi, je suis tout sec.

Voyage à vélo à partir de l’Autriche, Kötschach-Mauthen

J’arrive à Kötschach-Mauthen (Autriche), je me dirige vers Lienz. Mais il se met de nouveau à pleuvoir averse. Je fais donc demi-tour pour trouver un bon abri. Je m’abrite sous l’avancée d’un magasin. L’averse ne passe pas. Je vais m’installer à une table abritée devant un café fermé. J’en profite pour manger et regarder mes cartes. Au début, je pensais monter vers le Nord jusqu’à Salzbourg. Mais les routes ont l’air trop dangereuses et j’ai peur d’être coincé par un tunnel interdit aux vélos. Je regarde donc le relief et décide de suivre la rivière Gail vers l’Ouest. Mais pour ce soir, il faut que je trouve un endroit pour dormir. Sur le parking, il y a une cabane de jardin pas fermée. C’est là que je passerai la nuit après avoir bien couvert mon vélo.

Il pleuvra très fort toute la nuit. Je devrai me lever plusieurs fois pendant la nuit pour soulager ma vessie. C’est fatiguant, il faut que je sorte de mon sac de couchage, mette mes chaussures et sorte de la cabane sous la pluie, et inversement pour me recoucher.

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On continue vers Innsbruck au Nord

Le lendemain, je pars donc vers l’Ouest, il pleut toujours un peu. C’est une petite route vraiment tranquille mais ça n’arrête pas de monter et descendre. Avec la pluie et la nuit que j’ai passée, c’est vraiment pas le top. Je suis équipé contre la pluie à vélo. Mais j’ai bien peur de l’avoir durant toute ma traversée des Alpes. Des averses, c’est supportable mais de la pluie des jours durant, c’est très dur. J’ai déjà donné en août 2010 en Allemagne. Tout était trempé, je ne pouvais pas faire sécher mes affaires et la pluie me fouettait le visage. Heureusement, le soleil fait son apparition le midi. Je suis bien soulagé que la pluie se soit arrêtée.

En Autriche aussi, il y a le bal des pompiers. Le 14 juillet, également. Les Autrichiens mettent leurs habits traditionnels. Ce soir-là, je m’arrête dans un camping 4 étoiles. J’en profite pour faire une lessive dans une machine à laver du camping. Je n’ai justement plus de sous-vêtements propres et secs. Un coup de sèche linge et c’est bon. Je remonte ensuite vers Innsbruck au Nord. Il y a plein de motards ici, ils adorent les Alpes. Voici une fontaine d’eau potable comme on en trouve beaucoup près de cette piste cyclable.

Cyclotourisme autour des Alpes

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Les pistes cyclables le long du Rhin

J’ai beaucoup de chance, de Brunico à Brennero, j’ai que des pistes cyclables. J’arrive à Brennero (frontière entre l’Italie et l’Autriche) vers 21h, je me ravitaille en eau et dois chercher un endroit pour dormir. Je continue donc et espère trouver un endroit sympa au bord d’une piste cyclable. Problème : je suis sur la route qui descend vers Innsbruck. Je ne trouve la piste cyclable. Ça descend bien, je descends donc dans le noir à une quarantaine de km/h, éclairé par mes feux de vélo, cette route qui serpente le long d’une rivière encaissée dans une vallée. Dommage, je n’ai pas profité du paysage. :(

Je fais ainsi 35 km dans la nuit et arrive à Innsbruck. Il est tard, ça va être compliqué de trouver un endroit tranquille dans cette grande ville. Je vais donc continuer à rouler pour en sortir et aller dans un camping à 5 km de là. Je ne visiterai donc pas Innsbruck :(

La traversée des Alpes est finie. Me voici dans le centre de Vaduz au Liechtenstein. Ce n’était pas sur ma route, mais ça me faisait pas un gros détour et ça me fait un quatorzième pays étranger visité à vélo à mon actif. Il y a énormément de touristes asiatiques. Ils veulent, bien sûr, me prendre en photo et même poser avec moi. Je fais demi-tour vers le Nord et reprends une des deux pistes cyclables le long du Rhin en direction du Lac Bodensee à la frontière entre l’Autriche, la Suisse et l’Allemagne. Je rattrape deux cyclistes suisses avec qui je roule à 33 km/h environ, je m’amuse un peu avec eux et augmente le rythme. A 45 km/h ils lâchent :). Faut avouer que, bien qu’étant chargé, j’ai un gros avantage d’aérodynamisme avec mon vélo couché. Et avec plus de 2 semaines de vélo, j’ai aussi des bonnes cuisses.

Je m’arrête dans un camping près de ce lac. J’y rencontre beaucoup de cyclo-campeurs, souvent en couple ou en famille, avec un ou deux enfants, sur leur vélo ou dans une remorque suivant leur âge, parfois même avec un bébé.

Sur les traces de l’eurovélo 6

Le lendemain, je le longe jusqu’à Constance (Allemagne). J’arrive à faire 150km dans la journée malgré le fort vent de face. D’ailleurs je vois beaucoup de véliplanchistes et kite-surfeurs sur le lac. Je m’arrête dans un camping vers Waldshut-Tiengen. J’y rencontre un groupe de 10 cyclistes français qui vont à Ulm (Allemagne) en suivant les pistes cyclables de l’Eurovélo 6. Ce sont des amis de longue date. Deux couples voyagent en tandem. Certains ne sont pas habitués à faire du vélo. A tour de rôle, deux personnes font l’étape dans le camion avec les bagages et le chien, font les courses et préparent le repas du midi. Au petit matin, je ne trouve plus mes sacs de nourriture laissés sous l’auvent de la tente. En cherchant du regard, je reconnais un de mes sacs à 50 m de ma tente. Il manque deux paquets de gâteaux. Une tranche de pain a été picorée, ainsi que toute ma tablette de chocolat. En faisant un tour, je trouve un autre de mes sacs encore plus loin. Je suis un peu affecté par ce vol. En effet, des oiseaux sont venus chercher, pendant la nuit, mes sacs de nourriture sous mon auvent. Du coup je pars le ventre vide et fais des courses quelques kilomètres plus loin. J’y achète un croissant à la crème de nougat pour me consoler et rachète les mêmes gâteaux qu’on m’a volés. Le croissant à 0,50 € n’a rien à envier au croissant français bien au contraire. En plus c’est plus de deux fois moins cher qu’en France.

Je continue à longer le Rhin, j’arrive à Bâle (Suisse) puis Saint-Louis. Et, je suis bien content de retrouver la France. Je vais à la gare pour prendre un billet de train avec mon vélo à partir de Mulhouse. J’obtiens un billet pour dans 2h30. Il ne faut pas traîner, Mulhouse est à 30 km. Il se met à pleuvoir quelques gouttes. J’arrive finalement sans encombre avec 1h d’avance.

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J’arrive à Paris sous le soleil à 20h30. Ce voyage est fini, vivement le prochain…

À propos de l’auteur : Cédric

One Comment

  1. Matthias 21 octobre 2012 at 20 h 50 min - Reply

    Bonjour,

    Pour moi c’est plus du déplacement que du voyage, alors je te féliciterai pour ce beau et (trop) rapide déplacement.

    Matthias

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