Comme à chaque élection présidentielle en France, les amoureux de la petite reine choisissent leur candidat préféré. Or quels candidats à la présidentielle de 2022 donnent une place réelle à la mobilité durable et au vélo dans leur programme ?

Le pays du Tour de France est loin d’avoir les meilleures politiques européennes en termes de stratégie vélo. D’autres pays de l’Union européenne, comme l’Autriche, l’Allemagne ou les Pays-Bas, ont des politiques vélo bien plus développées.

Mais la place de la mobilité durable changera peut-être lors des élections présidentielles de 2022. Faisons le point sur le vélo et les propositions des candidats !

Quels candidats à la présidentielle 2022 parlent vélo ?

Malheureusement, la pratique du vélo n’occupe pas une place très importante dans les programmes des candidats à la présidentielle, à quelques exceptions près.

Dans les primaires, Sandrine Rousseau et Delphine Batho, toutes deux éliminées, avaient mentionné la question de la mobilité à vélo. Des nuances différentes qui ont suscité des réactions chez les citoyens. Certes la solution vélo ne peut sûrement pas s’appliquer à tous les trajets. Mais encore trop de courts déplacements s’effectuent en voiture.

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Parmi les candidats à la présidentielle 2022, la question de la mobilité est relativement présente :

  • Jean-Luc Mélenchon (LFI) se limite à dire qu’il repensera la mobilité individuelle. Cela passerait par le développement du covoiturage et des mobilités douces, dont le vélo.
  • Nathalie Arthaud (LO) mentionne la création de pistes cyclables.
  • Fabien Roussel (PCF) veut rendre gratuit le permis voiture pour les moins de 25 ans.
  • Anne Hidalgo (PS) compte installer plus de bornes de recharge pour les voitures électriques. En ce qui concerne les véhicules thermiques, la candidate veut baisser le taux de TVA des carburants.
  • Éric Zemmour (Reconquête!) parle de renationaliser les autoroutes.
  • Marine Le Pen (RN) veut baisser la TVA sur les carburants notamment, et faire appliquer la loi sur l’accès universel aux transports publics.
  • Valérie Pécresse (LR) envisage de transformer les transports en commun polluants.
  • Philippe Poutou (NPA) prône la gratuité des transports en commun.

Ce sont Yannick Jadot (EELV) et Christiane Taubira (Gauche) qui se prononcent le plus sur la mobilité durable. Naturellement, le vélo apparaît comme une solution évidente pour les courts déplacements en ville.

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Présidentielle : les politiques de mobilité durable de Jadot et de Taubira

Favoriser l’usage des transports moins polluants

Les deux candidats intègrent le plus dans leur programme la question des transports et de l’empreinte carbone. Pour l’écologiste, le but est de la réduire de 55 % d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité vers 2050.

Pour ce faire, il faut changer l’usage des transports en France. Non seulement les véhicules à combustion fossile polluent l’atmosphère, mais ils font environ 100 000 victimes annuelles. La première réponse à ce problème est de développer les réseaux des transports en commun. Surtout dans des régions où l’on a encore du mal à se passer de la voiture.

Il compte également mettre en place un forfait mobilité durable obligatoire. Un moyen pour les salariés de toucher à des subventions pour réduire les frais de déplacement quand ils prennent le vélo ou les transports en commun. Le plafond passerait également des actuels 500 € à 1000 €.

Pour la candidate de gauche, cela passerait par la mise en place d’un fonds vélo de 500 millions d’euros.

Les projets vélo du candidat écologiste

Et qu’en est-il des politiques vélo dans la présidentielle 2022 ? Tout comme Taubira, Jadot propose également d’augmenter le « fonds vélo » de 500 millions d’euros par an.

Comme le vélo n’est pas accessible à tout le monde, le candidat de l’EELV propose un système de prêts de bicyclettes. Tous les jeunes pourront donc demander un vélo fabriqué ou réparé en France.

Cet accès aux vélos s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’un « pass liberté climat ». Cette carte universelle dans l’Hexagone pour les jeunes de 16 à 25 ans donnera accès aux transports en commun et aux vélos en libre service.

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La mobilité durable, une problématique citoyenne en 2022

Les Français concernés par la mobilité verte

L’élection présidentielle aura lieu les 10 et 24 avril 2022. À quelques semaines de cela, les cyclistes se manifestent et proposent des solutions pratiques sur le web et les réseaux sociaux. Ce débat s’insère dans le cadre globale de la mobilité en général, un sujet qui touche tous les territoires du pays à leur manière.

L’implication des Français est assez flagrante sur la question de la mobilité durable. Cette problématique générale et quotidienne les touche de près. La mobilité douce est un sujet d’intérêt national. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les chiffres : +28 % de cyclistes en France, +25 % de CA dans la vente de cycles, une participation record au Baromètre des villes cyclables…

En effet, plus la mobilité est chère, moins on a de pouvoir d’achat. Et le prix des carburants n’est pas prêt de baisser ! La population connaît les problèmes de sédentarité et de pollution liés à l’usage répandu des voitures. Sans oublier des questions d’inégalités territoriales et sociales. Les systèmes de mobilité ont encore du chemin à faire avec les zones d’exclusion.

La stratégie vélo, une solution pratique et moderne

Pourtant, développer des stratégies vélo pourrait favoriser un meilleur état de santé et de bien-être ainsi qu’un environnement moins pollué. En effet, si on change les pratiques de transports actuelles, on diminue fortement les émissions de gaz à effet de serre.

Développement du tourisme, un marché avec un fort potentiel, un meilleur cadre de vie, une mobilité peu coûteuse… Voilà ce que demandent les cyclistes pour moderniser la France.

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L’Alliance, une initiative de la FUB pour la présidentielle 2022

Dans le cadre de la présidentielle 2022, les associations des usagers de vélos ont créé une Alliance qui s’est donnée pour but d’interpeller les candidats. Elle est conformée par la FUB, le CVTCM, l’USC et l’APIC. Leur mission est de généraliser et de faciliter l’accès à la bicyclette.

Cette Alliance pour le vélo s’est lancée dans la rédaction d’un Livre Blanc « Faire du vélo un atout pour la France ». On y trouve dix mesures concrètes pour favoriser la mobilité à bicyclette. Parmi elles, l’Alliance propose :

  • d’atteindre les 100 000 kilomètres de pistes cyclables au cours du prochain quinquennat,
  • de promouvoir l’usage du vélo auprès de tous les publics et notamment des enfants,
  • de rendre les villes et les villages plus ergonomiques pour les déplacements à vélo.

Les idées ne manquent pas… Et pourtant peu de candidats proposent des stratégies qui répondent aux besoins des Français qui se tournent de plus en plus vers cette forme de mobilité douce.

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À propos de l’auteur : Frédéric Urrutia

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