Abus nous a ouvert les portes de son siège et de ses usines en Allemagne. L’experte de la sécurité à vélo Abus, qui fabrique notamment des antivols vélo et des casques pour les cyclistes ne badine pas avec la qualité de ses produits. Plongée au cœur d’une entreprise familiale à la découverte d’un savoir-faire d’excellence et d’une organisation minutieuse.

De la petite société familiale de la Ruhr à la conquête de l’Europe

Une entreprise familiale avant tout

Situé à Wetter, quelque part entre Düsseldorf et Dortmund, le siège social d’Abus nous accueille. Un campus qui n’a rien à envier à ceux des plus grands groupes de la Silicon Valley. Terrain de beach-volley, babyfoot siglés du logo rouge et blanc de la marque, terrain de pétanque, mini-golf… Abus prend soin de ses employés. D’un côté, un bâtiment flambant neuf qui regroupe les bureaux commerciaux, les cafétérias (dont une spéciale pour les invités), un showroom et un musée. De l’autre, un entrepôt dominé par le bureau du big boss du cadenas vélo, qui n’est autre qu’un descendant du créateur de l’entreprise… August Bremicker.

La siège d'Abus à Wetter en Allemagne

© Jean-Baptiste Lasserre

Fondée en 1924 par ce dernier, Abus est un acronyme qui en dit long sur la philosophie de l’entreprise. August Bremicker und Söhne. Littéralement « August Bremicker et fils ». À l’heure actuelle, Il s’agit de la 4ème génération Bremicker à la direction de l’entreprise familiale allemande. Autre particularité assez peu commune de nos jours, Abus est totalement autofinancé par le chiffre d’affaire qu’elle génère. Dans cette petite ville industrielle de la Ruhr, pas question de parler d’actionnaires.

Un géant mondial du marché

Aujourd’hui, l’époque de la petite entreprise familiale où madame Bremicker vendait les cadenas au porte à porte est bien révolue. La marque est désormais présente dans toute l’Europe et dans le monde entier. Abus compte 3 500 employés, dont 72 en France, répartis dans 19 branches et des filiales aux Etats-Unis, au Canada et même en Asie. Et s’appuie sur un réseau de distribution de 106 distributeurs officiels à travers le monde.

Le premier atelier d’August Bremicker, le fondateur d'Abus

© Jean-Baptiste Lasserre

Une histoire de clés

Le spécialiste de la sécurité à vélo

Publicité pour un antivols vélo Abus

© Jean-Baptiste Lasserre

« Rendre la vie des hommes plus sûre ». Telle était la vision d’August Bremicker. D’abord spécialisé dans le cadenas domestique, Abus se tourne vers le vélo au début des années 1990. De son premier cadenas vélo en 1989 à son premier casque vélo pour enfant commercialisé en 1994, la marque allemande s’est aussi un temps essayé à la sacoche vélo. Avant de se recentrer vers son cœur d’activité : la sécurité.

Abus propose une large gamme de produits dédiés à la sécurité à vélo. Des cadenas vélo bien-sûr, mais aussi des antivols pour selles et roues. Ainsi que des casques : enfant, urbain, route et sport comme le Air Breaker, qui équipe les cyclistes professionnels de la Movistar, et bientôt VTT.

La marque allemande mise désormais sur le développement d’accessoires connectés pour faire évoluer ses produits deux-roues. Son futur antivol connecté sans clé par exemple sera le premier du genre sur le marché. Elle prévoit aussi un casque connecté d’ici 2020 avec appel d’urgence automatique, des casques urbains plus design avec lumières intégrées.

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Un savoir-faire unique

La marque allemande propose aujourd’hui des solutions de matériel mécanique, électronique ou intelligent dans 3 domaines. Avec toujours la sécurité comme dénominateur commun. Sa gamme Security at home se positionne dans le secteur de la sécurité du domicile avec des cadenas pour les portes et fenêtres. La sécurité au travail est aussi un cheval de bataille important pour Abus qui propose dans sa gamme Security at work consignes et vidéo-surveillance pour industriels et entreprises. Enfin, elle joue aussi un rôle majeur sur le marché de la sécurité sur deux-roues avec sa section Mobile security. En France sur la partie vélo, 85% de l’activité est dédiée aux antivols vélo. Les casques vélo Abus, moins connus sur le marché français, représentent les 15% restants.

Abus, une histoire de clé

© Jean-Baptiste Lasserre

Mais le cœur de métier de la marque reste avant tout les clés et les cylindres. Abus offre notamment la possibilité de faire du sur-mesure avec son système YourPlus™. Grâce à ce savoir-faire, vous pouvez ouvrir à l’aide d’une clé unique toutes vos serrures de maison – portes, fenêtres, véranda – mais aussi de cadenas et d’antivols vélos. Une clé permettant de déverrouiller jusqu’à 2 000 cylindres.

Autre chose à savoir, si vous perdez ou vous faites voler la clé d’origine de votre antivol, il est possible de reproduire la clé à partir du code du cylindre indiqué lors de l’achat du cadenas.

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Abus, la précision et la qualité allemande au service de la sécurité

Un processus de production rigoureux et exigeant

Une organisation rigoureuse

© Jean-Baptiste Lasserre

Direction Rehe pour la suite de la visite. Dans ce petit village enneigé au sud de Cologne sont situés l’usine et le centre recherche et développement d’Abus. Tous les antivols de la marque sont fabriqués ici. La production de casque est, quant à elle, délocalisée en Italie pour les modèles haut de gamme et en Chine pour les autres. Chaque mois dans cette usine, près de 20 tonnes de métal brut sont transformés en cadenas.

Ici, le « Made in Germany » ne déroge pas à la règle. Et Abus confirme un peu plus le cliché de la fameuse Deutsche Qualität. À première vue, la fascinante propreté de l’usine peut troubler l’observateur français. Une autre chose dénote dans cette usine : la fidélité de ses employés. Certains travaillent là depuis près de 40 ans. Et n’ont jamais envisagé de partir ailleurs.  « C’est cool de bosser ici chez Abus, c’est comme une famille » nous lâche un employé, vêtu en Abus de la tête au pied. Il a fait son apprentissage dans l’usine allemande et y a depuis fait toute sa carrière. Mais en se baladant à travers les différents ateliers, c’est véritablement la rigueur de l’organisation et la qualité des « process » de production qui éveillent l’attention.

Une organisation infaillible

Les clés et les cylindres, colonne vertébrale des produits Abus, sont d’abord découpés dans des machines. Les anses des cadenas sont également pliées à la chaîne par des machines.

Seule la première partie de l'assemblage est automatisée

© Jean-Baptiste Lasserre

Des caisses d'anses prêtes à être assemblées

© Jean-Baptiste Lasserre

 

Des machines conçues ici même, dans l’usine, où toute une équipe travaille sur le développement d’outils et d’appareils de production. Tout est ici confectionné par Abus pour garder les secrets de fabrication. Il est même possible pour les professionnels d’acheter certaines machines et outils. Un pôle atelier s’attelle également exclusivement à la réparation des outils de l’usine, mais également de ceux qui ont été vendus.

Ensuite, l’assemblage est fait à la main. L’organisation est bien rodée. Une seule personne commence et termine le produit en se déplaçant dans les ateliers. 5 étapes sont par exemple nécessaires pour la fabrication d’un Bordo, l’antivol pliable star de la marque.

L'assemblage des antivols vélo est fait à la main

Assemblage d'un antivol U vélo

Dernière étape, l'emballage et le conditionnement

© Jean-Baptiste Lasserre

Une fois assemblée et packagée, la production retourne au siège à Weter puis est distribuée dans les différents pays.

L’obsession de la qualité

Série de crash test pour les produits

© Jean-Baptiste Lasserre

Au département qualité, l’intransigeance est aussi de rigueur concernant la qualité des matériaux. Test de corrosion où les antivols sont plongés dans des bains salés, test de résistance sur l’acier cémenté, test sur les produits de la concurrence, test des supports d’antivol… Tout est mis en œuvre pour sélectionner les matériaux les plus résistants en amont de la production.

Direction ensuite la « salle de torture », où les produits assemblés passent ensuite une batterie de test pour obtenir les différents labels de qualité comme le Sold Secure Gold, CE, NF, Label ART ou encore Classe SRA. Les contrôles stricts sont élaborés de manière à répondre à la plupart des certifications européennes mais aussi du marché nord-américain. Plongés dans des bains à -40°C pour tester leur résistance au froid, les antivols sont ensuite soumis à des coups de 6kg puis à des tractions allant jusqu’à 6 700 kg de pression – soit plus du double que la norme. L’acier cémenté utilisé pour certains antivols vélo résiste même jusqu’à 12 tonnes de pression.

Dans un petit bâtiment à l’écart des chaînes de production, un nouveau laboratoire de test et d’expérimentation est dédié au développement de futurs produits. La petite équipe de chercheurs d’Abus qui a investi les lieux a carte blanche pour expérimenter de nouvelles matières et de nouveaux produits, du design au crash test en passant par le contrôle de la densité des matières.

Mais l’usine Abus renferme aussi des secrets de fabrication bien gardés. Impossible par exemple d’accéder à la salle de production du nouvel antivol connecté… Autant dire que les secrets de l’expert du cadenas resteront encore longtemps sous clés.

>> A LIRE AUSSI : zoom sur l’antivol U Bordo X-Plus Abus et zoom sur le Bordo Granit X

À propos de l’auteur : Jean-Baptiste

One Comment

  1. René Tomolillo 23 avril 2019 at 18 h 06 min - Reply

    Inutile de chercher une telle entreprise en France où seul le pain du matin et les armes militaires sont encore fabriquées sur place. Vive nos voisins allemands qui eux n’ont pas (encore) succombé aux sirènes du toujours plus de benefice….

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