Julie, militante de l’association ADAVA Pays d’Aix (Association Droit Au Vélo à Aix), nous explique sa philosophie face à l’usage du vélo et sa volonté de voir sa ville développer et entretenir des aménagements cyclables.
Je milite aujourd’hui pour changer les mentalités
Cycliste depuis toujours, j’ai commencé à 3 roues puis je suis passée à 4 (avec les 2 petites roues) et enfin à 2 roues. Déjà au lycée, je venais à vélo, parcourant plus de 10 km, trouvant là une indépendance que ne pouvait m’offrir « l’offre de transports en communs ». A l’université également je continuais les déplacements à vélo, car ils sont plus sûrs qu’à pied ou en métro et m’assurent de rentrer chez moi sans être harcelée. Il y a un an, une voiture a percuté mon vélo. La conductrice a ralenti puis s’est éloignée jusqu’à disparaître au premier rond-point! C’était un délit de fuite. La violence de cette fuite m’a sidérée. Je n’avais même pas retenu la plaque, persuadée qu’elle s’arrêterait pour le constat.
Étonnée par le réflexe voiture et consciente de l’urgence écologique, je milite aujourd’hui pour changer les mentalités. Le Plan Vélo qui vient d’être voté fin Septembre promet de soutenir une transformation nationale de notre « urbanité ». Je suis inscrite dans une association Droit au vélo à Aix en Provence (ADAVA Pays d’Aix). Nous avons recueilli plus de 800 signatures pour notre pétition en ligne « pro-cyclabilité ». J’aimerais vraiment que la ville se mobilise et vote des budgets pour protéger les cyclistes. Ceci en dessinant des pistes cyclables cohérentes sur un large territoire et en les entretenant. Pour l’instant, mettre Cezanne sur un vélo c’est un véritable chantier! Alors, la mobilisation continue, l’esprit de la vélorution grandit !
Plus récemment, j’ai obtenu l’Indemnité Kilométrique Vélo pour aller travailler. Je compte mes kilomètres tous les mois et arbore mes 140 km mensuels et la facture de 35€. Car j’espère faire des adeptes ! Le vélo ne serait pas seulement gratuit mais aussi lucratif !
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L’usage du vélo était plus spontané dans les années 50 !
Taxés de « trompe-la-mort », de « Warrior », de « sportif », « d’original », de « fou », les cyclistes ne passent pas inaperçus. Et pourtant, quand on voit les publicités des années 50 pour les bicyclettes, on peut se demander si nous sommes bien les modernes de ce temps-là ! On y voit des dames en premier plan sur leur bicyclette, seules, en couple, cheveux au vent de la liberté. L’usage du vélo y était bien plus naturel et spontané qu’aujourd’hui.
Les arguments contre les déplacements à vélo pour aller travailler concernent uniquement l’apparence. On parle de l’impossibilité d’arriver au travail sans transpirer ou de ne pas pouvoir s’habiller chic pour faire du vélo, etc. Mais se déplacer à vélo permet d’aller plus vite et plus loin qu’à pied tout en respectant l’écosystème, l’environnement sonore. La sensation de l’air sur son visage dans ses cheveux. Chanter en dévalant les sentiers permet de rester proche de ses sensations, proche de nous-mêmes et de notre humanité. Les bienfaits sont multiples pour nos cellules. Par exemple, le vélo stimule nos capacités attentionnelles en sollicitant l’équilibre, les coordinations, nos capacités de réflexion. Il fait pousser des cellules nerveuses dans l’hippocampe, détend, etc.
Merci à Julie pour son témoignage. Si comme elle, vous êtes intéressé pour partager votre histoire de cycliste, n’hésitez pas à nous envoyer votre récit à media@citycle.com. Pour tout article publié, un bon d’achat de 40€ chez notre site partenaire Lecyclo.com.