« Faire du vélo en ville, c’est dangereux ! » C’est souvent le discours que l’on entend du côté des non-cyclistes et des automobilistes. Mais ce qui est dangereux, c’est surtout de ne pas être vu par les automobilistes. Pour être bien visible par les autres usagers de la route, il existe quelques accessoires incontournables pour les cyclistes, et notamment le gilet de sécurité. Mais qu’en est-il exactement ? Quand un cycliste doit-il le porter et dans quelles conditions ? On fait le point sur le gilet réfléchissant.
L’intérêt de porter un gilet de sécurité
Au-delà d’être devenu un symbole de contestation sociale en France, le gilet fluorescent, de sécurité ou haute visibilité, plus couramment appelé « gilet jaune » est, bien que peu esthétique, avant tout un équipement de protection. Généralement de couleur fluorescente jaune pour permettre une visibilité maximale, il est également doté de plusieurs bandes horizontales rétro réfléchissantes. Le tissu jaune fluo permet d’être bien visible à la lumière du jour. Les bandes réfléchissantes quant à elles sont particulièrement visibles la nuit sous l’éclairage des phares.
Comment ça marche ?
Le gilet jaune fonctionne par rétro réflexion. Éclairé par une source lumineuse, comme les phares d’une voiture, le gilet renvoie la lumière en direction de cette source. Le conducteur d’un véhicule doté de phares dirigés en direction du cycliste pourra donc identifier la présence d’un autre usager, et adapter sa conduite en conséquence. Mais le gilet ne se contente pas de renvoyer la composante jaune de la lumière. Il absorbe le reste de la lumière dont il convertit une partie en lumière jaune supplémentaire qui est également renvoyée. Ainsi éclairé, le gilet apparaît plus lumineux qu’un objet blanc, mais seulement dans la couleur jaune.
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Pour comprendre le fonctionnement du gilet de sécurité, vous pouvez faire une petite expérience. Suspendez un gilet réfléchissant à un portemanteau, les bandes réfléchissantes bien en évidence. Éloignez-vous de quelques mètres et éclairez-le à l’aide d’une lampe torche. Vous pourrez alors constater à quel point vous brillez lorsque, vêtu de votre gilet jaune à vélo, vous brillez sous les phares d’une voiture.
Gilet sécurité vélo : ce que dit la loi
Dans quels cas le gilet fluo vélo est-il obligatoire ?
Au sujet du gilet réfléchissant, le Code de la route est clair. L’Article R431-1-1 définit précisément les conditions du port obligatoire du gilet jaune :
« Lorsqu’ils circulent la nuit, ou le jour lorsque la visibilité est insuffisante, tout conducteur et passager d’un cycle doivent porter hors agglomération un gilet de haute visibilité conforme à la réglementation. »
Autrement dit, la loi oblige les cyclistes à porter un gilet fluorescent lorsqu’ils pédalent hors agglomération et lorsque la luminosité est faible. La notion de « visibilité insuffisante », bien qu’elle soit difficile à définir précisément, fait surtout appel au bon sens. Dès la tombée de la nuit, il est évident que la visibilité diminue. D’autant plus que l’éclairage public n’est pas aussi étendu en dehors des villes qu’en plein centre-ville. Le gilet permet donc au cycliste d’être bien visible par tous aux heures où la luminosité est la plus faible. Toutefois, peu importe l’heure de la journée, la visibilité peut aussi être réduite par d’autres facteurs : brouillard, pluie, neige… Même en plein jour, le gilet fait aussi effet et ses couleurs vives permettent d’interpeler l’œil des autres usagers.
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Bien évidemment, la non-obligation de porter un gilet réfléchissant en dehors de ces conditions ne signifie pas qu’il ne faut pas en porter. Quelle que soit la situation, il est vivement conseillé aux cyclistes, pour leur propre intérêt, de se vêtir de manière à être vus. Un cycliste visible, c’est un risque d’accident en moins. L’automobiliste qui voit un cycliste adapte naturellement sa conduite à la présence du vélo. S’il ne le voit pas, en revanche, il risque de ne rien changer à sa conduite. Outre l’importance primordiale des aménagements cyclables, en étant visibles, on diminue les risques à vélo.
Une contravention en cas de non-respect de la loi
L’Article R431-1-1 précise aussi les sanctions prévues en cas de non-respect de la législation.
« Le fait pour tout conducteur ou passager d’un cycle de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 2e classe. »
C’est-à-dire une amende de 35€ – ou 22 € pour l’amende minorée.
Comment choisir son gilet réflechissant vélo ?
Depuis 2016 et la loi sur l’obligation d’avoir des gilets de sécurité dans tous les véhicules, nombre de commerces proposent des gilets de sécurité de piètre qualité. Matériaux bon marché et peu efficaces, pas forcément esthétiques ni très seyants et peu appropriés à la pratique du vélo.
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Les normes européennes de sécurité
Pour bien choisir son gilet de sécurité, plusieurs critères sont à prendre en compte. En premier lieu, sa conformité aux normes européennes. Le gilet doit répondre à la norme EN 1150, qui régit les vêtements à haute visibilité à usage non professionnel – ou EN 471 qui concerne elle les vêtements professionnels. Cette information est généralement repérable sur une étiquette apposée sur le gilet. Si un mode d’emploi accompagne le gilet, où figurent la mention CE ainsi que les noms et adresses du fabricant et de l’organisme de contrôle, il y a toutes les chances que le gilet soit conforme. À noter que cette norme intègre les gilets de couleur jaune fluorescent mais également d’autres couleurs fluorescentes : vert, jaune-vert, jaune-orange, orange ou rose.
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La qualité du produit
Deuxième critère à ne pas négliger, la matière. Certains gilets de sécurité conçus spécialement pour les 2 roues – vélo et moto sont fabriqués avec une matière extensible qui laisse circuler l’air à travers un tissu respirant. Ils s’ajustent au corps et peuvent et se fermer efficacement grâce à une fermeture éclair conventionnelle. Lavables à la machine, ces gilets de sécurité sont adaptés pour la plupart des sports et activités. Disponible de la taille XS à la taille XXXXL, vous trouverez le gilet à votre taille, pour les petits comme pour les très très grands !
Généralement adaptés aux adultes, des gilets de sécurité pour les enfants de 0 à 6 ans et de 6 à 12 ans sont également disponibles. Ces gilets peuvent être accompagnés d’autres accessoires réfléchissants, comme des brassards auto fixant réfléchissants, des bracelets lumineux ou de serres pantalons réfléchissants. Ainsi équipé, le cycliste pourra circuler serein : il sera vu, et donc plus en sécurité.
La marque belge Wowow notamment est spécialisée dans les vêtements réfléchissants de qualité pour les cyclistes. Elle propose des gilets fluo vélo pour les adultes comme des modèles de gilet de sécurité enfant. Mais aussi d’autres types d’accessoires réfléchissant pour le vélo, comme des housses de sac à dos ou de casque, des bandeaux de tête et même des gants réfléchissants.
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[article publié le 14 octobre 2008 et mis à jour le 6 mai 2020]
Bonjour, je sens dans votre post comme une colère ou une réticence à utiliser ce type de gilet quel que soit son appellation. Personnellement, je roule en vélo urbain et campagne depuis 8 ans très assidument, (je n’ai pas de voiture en propre, j’utilise occasionnellement celle de mes enfants ou de mon épouse). je me sers de mes vélos pour les courses et pour le travail. j’ai longtemps été un « vélotafeur » dans une institution d’Etat qui rendait obligatoire le port du gilet et du casque. j’en ai pris l’habitude. Ensuite, pour illustrer mon propos, qui est de défendre le gilet réfléchissant qu’importe sa couleur, je fus l’acteur involontaire d’une catastrophe évitée. je conduisais un camping-car, c’était 10h du matin en hiver avec un beau soleil, je sortais d’un lavauto soleil face à moi et quelques arbres de l’autre côté, un regard à gauche et à droite, personne et je sors en tournant à gauche, une fois aligné j’entends des coups sur l’arrière du camping-car mais rien dans le rétro et pas de caméra de recul. je m’arrête un peu plus loin à une stop et je me fais copieusement eng…é par une postière en chasuble bleu marine avec des bandes réfléchissantes. Je comprends que c’est la cause des coups et je fais profil bas car je ne l’ai pas vu malgré ma vérification des deux côtés avant de sortir, elle devait être à l’ombre des arbres. Depuis ce jour je suis conforté dans l’idée que l’absence de visibilité d’un cycliste est réelle si on ne porte pas d’équipement visible. l’équipement passif qu’est le gilet haute visibilité pour moi est nécessaire pour ne pas subir de mésaventure ou pire d’accident de la part d’un véhicule plus gros que moi et mon vélo. Que ce soit le jour, la nuit, en ville ou hors agglo, je le porte. Évidemment en cas de visibilité faible (brouillard, pluie, neige et obscurité) je dispose sur mon vélo d’équipement lumineux rechargeable et performant. À propos, il existe des moyeux dynamo qui ne freine pas et qui supprime la question : est-ce que mes feux ont leur batterie chargée ? je pense à enrichir ma garde robe de nouveaux vêtements réfléchissants car tant que le vélo ne sera pas développé comme dans certaine ville de Finlande, des Pays-bas, du Danemark ou …, il est important d’être visible. C’est parfois une question de vie ou de mort. Bonne lecture. Cordialement.
Bonjour et merci de votre témoignage !
Un gilet réfléchissant oui, mais à condition de ne pas masquer les bandes fluo du dos avec un sac à bretelle.
Oui, en effet. Ou alors en ajoutant une housse de sac réfléchissante. Soyez prudents sur la route. Merci de votre commentaire
J’en ai marre qu’on appelle ça un « gilet de sécurité ». C’est très à la mode, les gadgets de « sécurité ». Portez le, et d’un coup vous êtes protégés. C’est de la pensée magique.
C’est un gilet de signalisation. La sécurité, c’est ce qui découle du comportement des automobilistes quand ils vont vous voir. La sécurité, ce sont des comportements qui consistent en ce que les personnes les plus dangereuses prennent des mesures de sauvegarde à l’égard des personnes les plus vulnérables, pas des gadgets, pas des grigris, pas des talismans. Gilet ou pas, si les voitures ne ralentissent pas et ne se décalent pas, vous mourrez quand même.
L’obligation du port du gilet hors agglomération est une idiotie et un aveu d’impuissance. Les feux blanc à l’avant et rouge à l’arrière sont déjà obligatoires depuis longtemps, mais pratiquement personne ne les utilise. Donc en désespoir de cause, on impose le port du gilet magique.
Combien de fois j’ai manqué de m’emplafonner un autre cycliste frontalement, sur piste cyclable non éclairée de nuit, simplement parce qu’il n’était pas éclairé… Habituellement, c’est mon phare de vélo qui se reflète dans les catadioptres de leurs pédales au dernier moment (sous réserve qu’elles soient propres), qui évite la catastrophe. Des coursiers à vélo Uber Eat et Deliveroo, des enfants non accompagnés d’adulte… C’est totalement naïf de penser le danger cycliste seulement sous l’angle voiture vs vélo. Le danger vélo vs. vélo et vélo vs. piéton est aussi une réalité.
Le gilet n’est pas une solution puisqu’il est un dispositif passif, et qu’il faut que quelqu’un vous éclaire dans la bonne direction pour que les bandes réfléchissantes s’activent. De plus, la hauteur des feux des voitures fait que vous êtes éclairé sous les fesses, donc il vaudrait mieux des bandes réfléchissantes sur les jambes ou sur le cadre du vélo, car le gilet est trop haut par rapport au faisceau lumineux. Ça veut dire que les voitures ne vous verront pas avant que vous soyez bien positionné dans le faisceau de leurs phares, donc trop tard, et les autres cyclistes ainsi que les piétons ne vous verront simplement pas du tout.
Utilisez des phares, point. Les gilets devraient être réservés aux piétons. Quand tout le monde sur la route sera jaune fluo, on ne sera pas plus avancé, parce que ça banalisera un truc qui doit au contraire alerter. Les phares avant et arrière sont la seule solution pour être vu de loin, par tout le monde, et la seule solution pour savoir dans quel sens vous vous déplacez. Avec les LED et les batteries lithium qu’on a maintenant, on a du matériel léger, performant et à grande autonomie, il n’y a plus d’excuse.
Le « gilet de sécurité » est un cache-misère inventé par des technocrates pour se donner bonne conscience.