Quand on se penche sur la question de la mobilité dans les territoires ruraux, on voit que la voiture domine sur tout autre moyen de déplacement. Pas de doute là-dessus : l’accès aux transports publics est limité et les longues distances empêchent très souvent l’usage du vélo ou d’autres mobilités douces. Or, le potentiel du vélo pour les trajets quotidiens en milieu rural est énorme. Il suffirait peut-être de mettre en place des solutions qui existent déjà et d’inciter les habitants à adopter ce moyen de transport écologique. Aller au supermarché, au travail, à l’école… Quid sur la question du vélo comme moyen de connexion des territoires ruraux !

L’utilisation du vélo sur les territoires périurbains et ruraux en France

Loin d’être utopique, faire ses trajets quotidiens à vélo en territoire rural ou périurbain est tout à fait possible. Mais il faut nuancer ce propos en regardant de plus près les différents facteurs qui déterminent l’emploi de la bicyclette dans les régions peu denses.

La disparité des territoires ruraux

Les territoires ruraux présentent en fait une grande diversité d’échelles et de typologies. Leur nature politique et territoriale n’est pas toujours la même : des départements (comme la Mayenne), des communautés de communes (la Plaine de l’Ain ou la Saône Beaujolais, par exemple), des organisations supra-intercommunales (comme le Sud Ardèche), des Parcs naturels régionaux (PNR du Verdon, par exemple)… Cela fait que les politiques vélo à appliquer et les stratégies à suivre doivent s’adapter à la complexité administrative et aux moyens de chaque entité.

D’autre part, quand on parle de territoire rural ou périurbain, les distances entre les communes ou le temps d’accès aux services peut varier fortement. Quelques dizaines de minutes pour certains, plusieurs dizaines de kilomètres pour d’autres.

Mais il existe plusieurs leviers d’action pour encourager les déplacements à vélo et les mobilités douces dans les territoires ruraux. Développement de services, manutention de pistes cyclables, création et promotion de voies vertes… La liste est loin d’être exhaustive !

Les principaux freins à l’utilisation du vélo en milieu rural

Si l’utilisation du vélo, une forme de mobilité durable, est adapté à un usage quotidien, cela ne veut pas dire que ce soit le mode le plus commode. Il existe de nombreux freins à l’utilisation du vélo sur les territoires ruraux. En tête de liste, c’est le climat et les conditions météorologiques aléatoires ou défavorables.

Ensuite, les distances parfois excessivement longues empêchent les personnes âgées de se déplacer. Il faut également compter la population avec des immobilités chroniques et des handicaps. Certains trajets exigent de véritables aptitudes physiques !

Si les territoires mènent des travaux d’aménagements pour le vélo, ils sont encore insuffisants. En plus du manque de services ou des stationnements sécurisés pour vélos.

Le besoin de services et d’aménagements vélo pour les habitants

Mais une grande partie des freins mentionnés ci-dessus ont des solutions. Mais comme toujours, il faut du temps et des moyens. Il faut proposer des services et faire des aménagements pour répondre aux besoins des populations.

Au-delà d’une pratique touristique du cyclisme, il existe des moyens d’encourager les gens à utiliser le vélo au quotidien. Par exemple, la SPL (Société publique locale) qui œuvre en Savoie propose la location de différents types de vélos sur des périodes plus ou moins longues. Cela permet aux personnes de tester différents types de vélo (VAE, cargo, vélo de route) pour qu’ils puissent trouver ceux qui leur conviennent le mieux pour leur utilisation.

Communiquer, accompagner et sensibiliser la population

En parallèle à la mise en place des aménagements, il faut mener des campagnes de communication qui sensibilisent les néophytes. Sans oublier d’apprendre les bonnes pratiques cyclistes et routières aux publics de tous les âges.

Tout comme le service de location de Savoie, les territoires ruraux doivent mettre en place des dispositifs qui aident les nouveaux pratiquants dans le choix du vélo. Leur faut-il forcément un vélo électrique pour couvrir de courts trajets ? Quel matériel choisir pour son vélo ? Quelles sont les options selon les budgets et à quelle distance se trouvent les ateliers de réparation les plus proches ?

Or, le vélo n’est parfois qu’un des engrenages de la mobilité sur les territoires ruraux. S’il lui est parfois impossible de couvrir l’entièreté du trajet, l’intermodalité peu développée des transports en commun empêche de bouger à vélo au quotidien.

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Pourquoi les transports collectifs sont-ils moins utilisés dans les zones rurales ?

Les transports en communs sont souvent peu utilisés dans les zones rurales, au détriment de la voiture. Cela s’explique par une desserte souvent déficitaire, voire absente. Le maillage des lignes, la basse fréquence et les horaires contraignants ne s’adaptent pas toujours aux besoins de la population.

Il ne faut pas oublier non plus la distance qui sépare les foyers des arrêts. Or, les mobilités douces dans les territoires ruraux (vélo, trottinette, les navettes électriques) pourraient relier les zones plus isolées aux axes de transport. Mais encore faut-il que les bus soient prêts à accueillir ces véhicules… D’où l’importance de repenser le réseau de transports et pour rendre les mobilités plus efficaces.

Comment favoriser des mobilités efficaces, durables et douces dans les territoires ruraux ?

Malgré les lacunes, on peut apporter des solutions et favoriser l’intermodalité. Si elle est très développée en zone urbaine, en milieu rural, l’éloignement des services de transport pousse les gens à prendre la voiture.

Voici quelques pistes pour favoriser la mobilité durable et réduire l’utilisation de la voiture :

  • développer les réseaux de mobilités douces avec des pistes cyclables qui réduisent le risque d’accident,
  • proposer plus de transports en commun et à la demande dans les territoires ruraux,
  • accompagner et sensibiliser les gens sur les bienfaits de la pratique sportive au quotidien.

D’un point de vue social et écologique, cela n’apporte que des bénéfices. Favoriser la mobilité des gens à travers les territoires ruraux leur permet d’accéder à plus d’emplois. Le tout en réduisant les émissions CO2 des voitures !

À propos de l’auteur : FredericU

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