L’empreinte carbone d’un vélo intègre les émissions induites sur l’intégralité de son cycle de vie, de la fabrication à son utilisation en passant par son cheminement. Intéressons nous davantage à la première étape : sa fabrication. Est-elle vraiment écologique ? Quels sont les matériaux utilisés ? Comparé à la voiture ?

Il paraît normal qu’un fabricant de vélo prenne en considération l’environnement. Seulement, le font-ils tous ? Certaines marques promeuvent leur assemblage en France ou vantent leur succès dans la réduction des déchets d’emballage. La marque Trek, elle, a sorti un rapport en fin d’année 2021 en analysant l’empreinte carbone de ses vélos ainsi que des solutions ambitieuses pour pallier au non-respect de l’environnement. Un bel exemple que nous prendrons pour appui dans cet article.

La fabrication d’un vélo rime-t-elle vraiment avec développement durable ?

Vélo « classique » vs vélo électrique, quel projet est le plus écolo ?

En France, nous sommes loin d’être un bon exemple rien qu’en matière de pratique du vélo au quotidien comme mode de transport. C’est moins de 5% des français qui l’utilisent tous les jours, contre 30 % aux Pays-Bas et 13 % en Italie. Soyons positifs, cette courbe progresse depuis 2019. Et pour cause, il y a eu une explosion des ventes de VAE en France. Une pratique d’autant plus boostée avec le bonus écologique du gouvernement. Mais le vélo électrique est-il aussi écologique qu’il n’y paraît ?

De manière générale, l’empreinte carbone d’un vélo, quel qu’il soit intègre alors les émissions induites sur l’intégralité de son cycle de vie, avec :

  • Sa fabrication : Ici, la batterie avec notamment la batterie qui requièrent l’extraction de métaux parfois rares, l’approvisionnement en énergie des vélos à assistance électrique pèse lourd dans la balance : 16 g de CO2 par kilomètre.
  • Son acheminement : de son lieu de production à son lieu d’utilisation (avion, camion)
  • Son utilisation : de la fréquence d’usage et la manière d’en prendre soin (réparations, etc).

En prenant en considération la production, la maintenance ainsi que l’énergie liée à l’utilisation, le vélo électrique émet 50% plus de CO2 qu’un vélo mécanique. (100kg de CO2 contre 165kg de CO2). En effet, c’est la batterie qui fait monter l’impact écologique du vélo électrique. Ceci étant, vous pouvez toujours réduire l’empreinte carbone de cette dernière en la recyclant. Et oui, c’est bel et bien possible de recycler une batterie de vélo.

>>> A LIRE AUSSI : Quelle prime pour obtenir un vélo électrique ?

Le vélo contre voiture, faire du vélo n’aurait-il pas que des avantages ?

Si le vélo électrique est légèrement plus polluant que le vélo « mécanique », il reste une alternative très pertinente aux moyens de transport urbain classiques comme la voiture.

Qu’elle soit thermique ou électrique, la voiture émet alors entre 5500 kg et 8500 kg de CO2. Pour résumer, la production d’une voiture électrique (la moins néfaste pour l’environnement in fine) équivaut à créer 50 vélo classiques. Une comparaison incomparable ? Pourtant, ça en vaut la peine. Le vélotaf (trajet domicile-travail) n’est pas encore ancré en France. Et cela, malgré les aides à l’achat du gouvernement pour les cyclistes, la mise en place de l’indemnité kilométrique vélo et le fameux plan vélo pour les collectivités territoriales.

Alors en plus de désengorger les routes de véhicules motorisés aux carburants polluants, de pousser à pratiquer une activité physique, de réduire le nombre d’accidents de la route ou encore la nuisance sonore, de minimiser la dégradation de la planète, (nous sommes sures que vous en avez d’autres), la fabrication du vélo électrique ou pas est très largement moins émetteur de CO2 que la voiture.

Est-ce qu’il y a un type de vélo qui pollue plus à la fabrication ?

Du vélo de route au VTT ou encore vélo électrique, ont-ils tous la même empreinte carbone ? En s’appuyant sur le rapport effectué par la marque de vélo Trek, on s’aperçoit rapidement que les matériaux du vélo jouent un grand rôle dans l’impact de l’industrie du vélo sur l’environnement. Globalement, quel que soit le type de vélo, le cadre reste la partie du vélo engendrant le plus de CO2.

Si, sur un VTT classique, l’assemblage du cadre représente 17% des émissions de CO2 de l’intégralité du vélo. Du côté d’un vélo de course, l’étude Trek nous montre que cela peut monter à 29%. Pas étonnant quand on sait que les cadres de vélo de route sont de plus en plus réalisés en carbone. Une source 3 fois plus polluante que l’aluminium. Ce matériau moderne sert aussi pour les roues avant et arrière des vélos de routes qui représentent alors 36% de 197kg de C02, l’émission totale du modèle Madone chez Trek.

En parallèle, le VTT, même tout suspendu, est relativement moins polluant dans sa production. Si le cadre arrive aussi en pôle position pour ce type de vélo, les suspensions ont aussi leur part de responsabilité. Enfin, l’étude de Trek confirme bien les autres rapport au sujet du vélo électrique. Sa production est alors supérieure à un vélo classique. Le modèle Rail représente alors 229 kg de CO2 à sa production dont 15% de batterie. Par conséquent, le rapport prouve aussi que chaque « avancée » technologique ajoutée à un vélo (roues en carbone, changement de vitesse électronique, ajout d’un moteur) a un coût environnemental.

Finalement, vous avez pu constater que le type de vélo pouvait influencer l’empreinte carbone. Qu’en est-il de l’usage ? Des vélos proposés par une marque comme Trek sont faits principalement pour du loisir et non pour un usage quotidien. On peut alors se demander si tous ces types de vélos sont une réelle alternative aux voitures.

>>> A LIRE AUSSI : Mobilités douces et le climat, le vélo pour sauver la planète.

Comment réduire l’impact carbone de la fabrication d’un vélo ?

Professionnels ou particuliers : les bienfaits de la location de vélo

Et bien, si déjà les déplacements à vélo sont votre quotidien, vous en faites déjà beaucoup pour la planète à votre niveau de cycliste. Vous souhaitez faire encore plus ? Mais pouvez-vous faire réellement quelque chose à votre échelle de cycliste, consommateur ? La réponse est oui ! Et la solution se trouve dans votre façon de consommer.

En effet, la location de vélo est l’une des solutions pour réduire les émissions de gaz liées à leur production. En effet, selon les habitudes ou la localisation, vous n’utilisez pas votre vélo toute l’année mais uniquement 6 mois par an. Alors que pensez-vous de louer un ou plusieurs vélos ? L’idée pourrait vous permettre de découvrir de nouveaux vélos éventuellement plus performants. La location de vélo évite de laisser votre vélo au garage le reste de l’année. Puis, de nos jours, elle peut se faire aussi bien auprès de loueurs professionnels que de particuliers. Des plateformes, telles que Trippez existent et vous permettent en plus de rencontrer des sportifs et passionnés comme vous pour échanger quelques conseils.

>> A LIRE AUSSI : Les accessoires vélo peuvent également se louer !

L’achat vélo mais d’occasion et/ou local, une politique mobilité écologique

En parallèle de la location de vélo qui peut revenir à un certain coût si vous avez une pratique régulière. Nous vous conseillons de porter votre attention sur l’origine de votre vélo avant de l’acheter. Comme tout objet, lorsque l’on achète d’occasion, cela permet de réduire notre empreinte carbone. Même malgré l’achat de quelques outils et kit de réparation, votre vélo d’occasion dispose d’une plus faible empreinte carbone.

L’assemblage est un paramètre non-négligeable dans la production du vélo. Si, en plus de l’assemblage, la fabrication même du vélo a été réalisée en France ou dans un autre pays d’Europe faiblement carboné, alors vous aurez un impact environnemental beaucoup plus faible. Vérifiez bien ce critère lorsque vous achetez votre vélo. Pour exemple, encore peu de vélos électriques sont 100% produits hors de l’Asie.

>>> A LIRE AUSSI : Pourquoi choisir le vélo pour circuler en centre ville ?

Le bon choix : choisir des marques de vélo qui prêtent attention à l’environnement

Les fabricants de vélo implantés en France ce n’est pas ce qu’il manque. Seulement, cela ne signifie en aucun cas que toute leur production est réalisée en France. La marque française Origine implanté sur le marché du grave vante les mérites d’un assemblage en France et des peintures respectueuses de l’environnement. Pour les vélos électriques, la marque Moustache implantée dans Les Vosges confirme sur son site que « la pièce maîtresse de nos vélos dont la qualité est essentielle, qui sont fabriqués pour nous à Taïwan ». Tandis que ces deux marques cherchent pourtant à avoir une image écologique en réalisant d’autres actions comme l’assemblage en France, le recyclage des batteries.

Le fabricant Trek a su mettre en avant des idées novatrices pour stopper les effets dévastateurs du vélo sur l’environnement :

  • Réduire l’utilisation du fret aérien
  • Regrouper les envois aux détaillants
  • Accroître la dépendance à l’égard des énergies renouvelables
  • Réduire les voyages d’affaires
  • Augmenter l’utilisation de matériaux alternatifs
  • Supprimer les déchets d’emballage
  • etc.

Nous vous conseillons de prendre le temps de regarder ce type d’informations généralement inscrites sur le site officiel de la marque ou dans la description produit des revendeurs comme LeCyclo.com .

Cet article n’est pas là pour brimer les automobilistes. En effet, nous sommes conscients que toute activité ou production humaine comporte par nature des aspects négatifs sur l’environnement. Nous pensons simplement qu’il est important d’agir en connaissance de cause.

>> A LIRE AUSSI : les vélos, victimes de l’obsolescence programmée ?

À propos de l’auteur : MarineH

6 de commentaires

  1. philippe 15 juin 2022 at 17 h 00 min - Reply

    @PG non pour le vélo ce n’est pas 100 kg de CO2 par km mais 100 kg de CO2 en tout pour assurer la production du vélo. il faut le comparer à 9000 kg de CO2 pour produire une voiture et non à sa consommation au km

  2. Greg 6 février 2022 at 18 h 34 min - Reply

    165kg de CO2/km pour un vélo électrique. 5,5T de CO2/km pour une voiture électrique… Vous avez trouvé où ces chiffres ? Ce ne serait pas plutôt par an?

    • Quentin Cornuault 7 février 2022 at 10 h 49 min - Reply

      Bonjour,

      Merci de votre remarque. Ces chiffres ne sont par par an ni par km, c’est tout simplement les émissions lors du processus de fabrication d’un vélo, au-delà du nombre de kilomètres parcourus. Ainsi, la fabrication d’un VAE Trek engendre une émission moyenne de 165kg de CO2.
      Ces données proviennent du rapport de durabilité de la fabrication des vélos Trek.

      Bonne journée.

      Bonne journée !

  3. Christian FRUME 3 février 2022 at 8 h 15 min - Reply

    J’ai du mal à croire que l’empreinte carbone d’un vélo électrique ne soit QUE 50% supérieure à celle d’un vélo musculaire … Par contre je comprends que pour l’environnement il vaille bien mieux prendre un VAE qu’une bagnole même électrique

  4. pg 2 février 2022 at 22 h 29 min - Reply

    Bonjour,
    Auriez vous des sources pour vos valeurs. 100kg de CO2/km ça semble farfelue… les voitures thermiques sont parfois à moins de 100g CO₂eq/km.

    • Quentin Cornuault 7 février 2022 at 10 h 46 min - Reply

      Bonjour,
      Il s’agit effectivement d’une coquille, la valeur est tout simplement 100kg de CO2. Ces données proviennent d’un rapport Trek sur l’impact de la fabrication de leurs vélos.

      Bonne journée !

Laissez un commentaire

Autres articles que vous pourriez aimer