Aujourd’hui, il est indéniable que le vol de vélos est l’un des principaux obstacles au développement de la pratique. Mais en fait, pourquoi ces vols freinent autant le développement de ce mode de transport pourtant si vertueux ? Retour sur quelques points et les statistiques sur les vols de vélos de 2016.
En ville, un cycliste sur deux s’est déjà fait volé son vélo ! En 2016, selon les statistiques sur les vols de vélos, ce sont donc près de 500 000 bicyclettes qui ont été dérobées dans l’Hexagone. Malheureusement, il s’agit-là d’une bien triste réalité. Effectivement, trente-cinq secondes, c’est le temps qu’il faut pour scier un antivol à la disqueuse. C’est ce qui est ressorti d’une expérience réalisée par l’association Guidoline à Rouen. Bien qu’un antivol puisse généralement dissuader les voleurs, bon nombre d’entre eux, surtout les mieux équipés parviennent donc à leur fin. C’est ce qui explique entre autre que les vols de vélos ne cessent de se produire, et même d’augmenter.
Bien que la pratique du vélo en ville attire de plus en plus de monde, la recrudescence des vols continue de ce fait d’être un obstacle important à l’essor de ce moyen de transport. Simon Larchevêque, président de l’association Guidoline, en a d’ailleurs témoigné. Il a notamment rappelé que de nombreux adhérents à son association s’étaient déjà fait voler leur bicyclette. Et ce, à trois ou quatre reprises. Au final, beaucoup d’entre eux ont fini par renoncer à racheter une nouvelle monture. Selon une enquête du CNRS, près de 80 000 cyclistes renonceraient ainsi chaque année au vélo, à cause du vol.
>> A LIRE : « Le vol de vélos, un fléau dans mon garage collectif »
Un phénomène largement sous-estimé
Avec près de 500 000 vélos déclarés volés en France, toujours selon les statistiques sur les vols de vélos, ce seraient ainsi 1 369 vélos par jour qui auraient disparu dans l’Hexagone en 2016. Toutefois, bien que ces chiffres soient déjà très alarmants, il s’agirait là de données bien en dessous de la réalité. En effet, il faut savoir que beaucoup de cyclistes, victimes d’un vol de bicyclettes, ne l’ont jamais déclaré. Une autre raison de cette sous-estimation serait par ailleurs la non-déclaration des vols aux assurances. Pourquoi ? Le plus souvent, les clauses proposées par les assureurs sont trop restrictives, surtout en matière de remboursement de vélo. Le vol de cycles serait ainsi un phénomène à l’ampleur bien sous-estimée.
Statistiques sur les vols de vélos : les chiffres à retenir
- 95% des cyclistes utilisent un antivol de mauvaise qualité
- 50% ont été victimes de vols
- 30% n’attachent pas leur vélo à un point fixe
- 50% des victimes de vols ne portent pas plainte et 20% renoncent au vélo
- 50% des vols de vélos surviennent dans des lieux privés
Des solutions pour lutter et se prémunir des vols de vélos
Que l’on se rassure toutefois, car face à ce fléau, de nombreux acteurs ont décidé de prendre des mesures. Il a ainsi été constaté que la communauté cycliste s’était organisée. Sur les réseaux sociaux par exemple, des pages «vélos volés» ont commencé à voir le jour. Sur ces dernières, nombreux ont été les internautes à publier des annonces et des photos de leur vélo dérobé. Grâce à ces pages, augmenter les chances de retrouver son vélo a alors été rendu possible. Par ailleurs, dans le cadre de cette lutte contre les vols, les villes, de plus en plus conscientes de l’enjeu de la bicyclette dans les transports, ont elles aussi commencé à réagir. Ce fut notamment le cas à Rouen où des parkings à vélo sécurisés ont commencé à être créés. En outre, en plus des antivols sans cesse améliorés par les fabricants, plusieurs innovations ont été proposées pour mieux se protéger.
>> A LIRE : Les parkings vélos obligatoires dans les lieux publics et professionnels
De nombreuses innovations pour se prémunir des vols
Parmi ces innovations : la géolocalisation des vélos. Actuellement, ce système relié à une application permet de « tracker » nos bicyclettes. Il fonctionne grâce à des puces Bluetooth ou NFC pouvant être placées sous la selle ou le guidon des bicyclettes. Une fois en place, ces puces envoient alors au propriétaire les coordonnées de son vélo, dès lors qu’une autre bicyclette qui en est équipée passe à proximité. Ce concept de trackeur se retrouve notamment dans des accessoires tels que le guidon connecté proposé par Velco. En plus de cette géolocalisation, les cyclistes peuvent en outre désormais faire graver leur vélo.
Pour ce faire, le marquage Bicycode est proposé. Il consiste à graver sur le cadre des vélos un numéro unique et référencé dans un fichier national disponible en ligne. Aujourd’hui, il s’agit du seul dispositif reconnu par l’Etat dans le cadre de la lutte contre le vol de vélos et leur restitution. Ce marquage peut aisément se faire auprès des opérateurs Bicycode repartis dans de nombreuses villes. Il ne coûte qu’entre 5 et 10 €.
Source : Le Parisien