Ces dernières années, pour promouvoir le vélo, différentes politiques cyclables ont vu le jour. Mais ont-elles été efficaces ? Peut-on dire qu’il y a du mieux depuis leur mise en place? Quels sont les progrès à faire en terme de services vélo ? Pour répondre à ces questions, le Club des villes et territoires cyclables a réalisé des enquêtes. La dernière s’est déroulée du 4 octobre au 9 décembre 2016. Les résultats font état d’un bilan plutôt positif !

Depuis quelques années, le Club des villes et territoires cyclables suit l’évolution des politiques cyclables et piétonnes dans différentes villes et agglomérations françaises. Dans le cadre de l’Observatoire des mobilités actives, il effectue régulièrement des enquêtes. Son objectif est de dresser un état de la situation, dans un environnement se voulant de plus en plus favorable au vélo. En 2007, 2011 et 2013 trois enquêtes ont été réalisées. La dernière s’est déroulée du 4 octobre au 9 décembre 2016, avec 165 collectivités sollicitées pour un taux de participation de 36%. Les résultats obtenus ont permis au Club de dresser un bilan à la moitié de la mandature municipale 2014-2020. Ils ont également permis de faire un point d’étape. De quoi connaitre les avancées réalisées et surtout les efforts à fournir pour espérer atteindre les objectifs fixés pour 2020.

Des politiques cyclables plutôt efficaces !

Suite à l’enquête, sur la période 2015-2016, il a été constaté que la pratique du vélo avait progressé à la première moitié du mandat municipal. En effet, les résultats ont mis en évidence une consolidation des politiques cyclables dans la période 2013-2016. L’enquête a notamment confirmé la poursuite d’une dynamique des villes dans la mise en œuvre d’une politique d’aménagement et de promotion des modes actifs. Il est, par exemple, apparu que la part de la voirie aménagée pour le vélo avait augmenté (+26% par rapport à 2013). Même constat pour le budget vélo moyen par an et par habitant. A cela s’ajoute une hausse des offres de stationnement.

Des politiques cyclables efficacesA Grenoble, les voiries aménagées aux cyclistes sont effectivement passées de 25% à 59%, suite à la généralisation du 30 km/h. Dans la ville de Sceaux, elles sont désormais de 94%. Les villes de Lanester et de Lorient en offrent 85% et 83%. Par ailleurs, il a été remarqué que les aménagements cyclables n’étaient plus majoritairement constitués d’aménagements séparatifs sur voirie à 50, 70 ou 90 km/h. En parallèle, le nombre de zone 30 a lui aussi connu une augmentation. Celui des zones de rencontre a également progressé. Une hausse de + 103%  a été relevée dans ce domaine. Pour rééquilibrer l’espace public au profit des modes non-motorisés, les collectivités ont été nombreuses à déployer les moyens nécessaires. Zones de circulation apaisée, réduction du nombre de files de circulation, ou encore suppression de carrefours à feux. Tout semble avoir été fait pour que les mobilités actives soient favorisées.

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Les villes se veulent plus « cyclables »

Les double-sens cyclables en hausseEn outre, mis à part les moyens cités ci-dessus, d’autres mesures ont largement été adoptées par les villes. Par exemple, la mise en place des double-sens cyclables a progressé de 26% a été dans les communes et les agglomérations ayant déjà adopté la mesure. De nouveaux territoires l’ont eux aussi déployé. C’est le cas notamment à Limoges qui est passée de 4 à 46 km de double-sens cyclables. D’un autre côté, l’utilisation des sas cyclistes a, elle aussi, connu une nette augmentation. Leur nombre a progressé de 160% entre 2013 et 2016. En ce qui concerne le cédez-le-passage cycliste au feu, la mesure a largement été appliquée au cours des dernières années. La moitié des collectivités qui ont répondu à l’enquête ont affirmé l’utiliser.

Pour ce qui est du stationnement intermodal, le nombre de places a connu une progression de 19%. Les arceaux représentent toujours l’offre la plus déployée. Cependant, l’enquête a également relevé une hausse concernant les autres solutions de services vélo proposées. Pour les garages à vélo en gare, l’offre est passée de 29,2% à 37,3%. Même chose pour les locaux sécurisés dans les parcs de stationnement auto qui ont progressé de 5 points. A noter que le budget annuel moyen consacré aux politiques cyclables à lui aussi augmenté en conséquence. Il est désormais de 7,7 euros/an et par habitant contre 5,8 en 2013. A Lyon celui-ci était même de 17 euros/an et par habitant. Qui plus est, une forte croissance a aussi été remarquée dans la mise en place d’observatoires locaux d’évaluation des politiques cyclables. Celle-ci est passée de 38 à 50% dans les collectivités de plus de 250 000 habitants.

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Services vélo : des efforts restent à faire malgré tout

Des efforts restent à faire en matière de services vélo et politiques cyclablesMalgré ce bilan plutôt positif, le Club des villes et territoires cyclables estime que des efforts restent à faire. « La seconde moitié du mandat municipal devrait être l’occasion pour les collectivités d’agir sur tous les fronts« , explique-t-on. Celles-ci devraient continuer à utiliser tous les leviers possibles pour réaliser le système vélo ! Des améliorations peuvent encore être réalisées concernant les infrastructures, les aménagements de voirie, stationnement et autres services vélo, souligne le Club. Les incitations économiques et les actions d’accompagnement du changement de comportement de mobilité ne doivent également pas être oubliées.

Durant les 3 années restantes de la mandature, toutes les collectivités devraient ainsi penser à se doter d’un chargé de mission. Effectivement, pour un déploiement efficace du vélo (et de la marche) dans les politiques publiques, une vraie expertise reste nécessaire. Les collectivités devraient en outre continuer de renforcer leurs dispositifs de concertation et d’information à destination des usagers. Toujours selon l’enquête, ceux-ci ont tendance à régresser, surtout dans les grandes collectivités. Il reste également une marge importante de progrès à faire en ce qui concerne la mise en place d’un plan de déplacement d’administration pour les agents des collectivités. Même chose pour la mise à disposition de vélos pour les agents, bien que cette pratique ait connu une nette progression par rapport à 2013.

Enfin, pour atteindre les objectifs fixés, les différents services vélo ne doivent pas être négligés. Qu’il s’agisse de la location longue durée de vélos et de VAE, de l’aide à l’achat de VAE, des vélo-écoles ou des services vélo en entreprise, tous sont de puissants leviers, aptes à accélérer les dynamiques de transfert de la voiture vers des solutions 100% vélo ou intégrant du moins une composante vélo.

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Source:

CVTC – Enquete nationale 2016-Resultats synthetiques

À propos de l’auteur : DeraV

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