Aujourd’hui, il est temps de passer aux choses sérieuses. Le conseil des ministres a abordé le sujet du développement de la mobilité active. Sans attendre, les élus du Club des villes et territoires cyclables (CVTC) ont réagi. « Il faut mettre en place une vraie stratégie nationale en faveur du vélo et de la marche« , réclament-ils. Entre autres, faciliter la mise en place de l’indemnité kilométrique vélo dans les collectivités. Mais aussi, instaurer un bonus écologique à l’achat de VAE et redynamiser la PAMA.

Le 3 novembre dernier, le CVTC a émis son avis sur le projet présenté la veille en conseil des ministres. Ce projet est présenté par la Ministre de l’Environnement Ségolène Royal et le Secrétaire d’Etat chargé des transports Alain Vidalies. Il porte sur le développement de la mobilité active. Un communiqué explique les réclamations des élus : mettre en place au plus vite une vraie stratégie nationale. Ils souhaitent qu’elle soit « plus qu’une politique des petits pas« .

« Le développement du vélo et des modes actifs répond à un impératif écologique et de santé publique. Il participe au développement économique et à la cohésion sociale »
(Ségolène Royal et Alain Vidalies)

Vélo solution pour la mobilité activeOnt été détaillées les décisions prises pour favoriser l’usage du vélo comme la PAMA, Plan d’Action Mobilité Active, mis en oeuvre en 2014, et le « lancement d’une concertation avec les collectivités territoriales intéressées par la mise en place d’une indemnité kilométrique vélo (IKV)« .

 

S’en suivent « la mise en place systématique de sas vélos aux feux et élargissement de la signalisation au sol« . Puis, « la reconnaissance du certificat de qualification professionnelle « éducateur mobilité à vélo » pour favoriser son usage dans le cadre scolaire et périscolaire« .

Une véritable stratégie nationale vélo pour la France

Les élus reconnaissent que quelques avancées ont été réalisées. Notamment pour le cas de reconnaissance de la qualification professionnelle Éducateur mobilité à vélo. On estime cependant que l’heure est venue pour la France de se doter d’une « véritable stratégie nationale en faveur du vélo et de la mobilité active« .

Les élus regrettent qu’au lendemain du bilan d’étape établi par Alain Vidalies le 15 septembre 2015, la seconde phase du PAMA n’ait toujours pas été engagée. On estime que la démarche du Plan national d’action, engagée il y a maintenant 3 ans, doit être redynamisée.

Pour cela, « accompagner les efforts des collectivités et mettre en cohérence les actions de l’Etat » est capital, selon les élus. Il expliquent cependant que « le renvoi de l’application de l’IKV aux agents des collectivités en concertation avec les collectivités territoriales intéressées » est loin d’être suffisant. Celles-ci ont exprimé leur volonté de la mettre en œuvre via l’adoption des délibérations et des vœux depuis 2015.

Focus sur le report modal automobile

Projet de stratégie nationale bas-carbone

Les élus rappellent que « la Stratégie de développement de la mobilité propre, dans le cadre de la PPE, prévoit un report modal important de la voiture solo vers les modes actifs« . Le vélo et la marche devraient attendre les 12,5% de part en nombre de déplacement dans les transports de courte distance en 2030. Ils étaient de 2,7% à peine en 2008.

Cependant, « le report de la mise en place de l’IKV dans le secteur public » n’est pas actuellement une réelle priorité, » selon les élus. Ni « le renvoi à une étude d’impact de la création d’un item vélo dans le barème fiscal ». Ni « l‘absence de calendrier et de financement de mesures ». Ni « le développement du gravage des vélos avant mise en vente« . Il faudrait se concentrer sur la stratégie nationale bas-carbone. Pour rappel, celle-ci fixe une baisse des émissions de Gaz à effet de serre dans le secteur des transports. De 2019-2023 cette baisse serait de 10%, et de 21% sur la période suivante. Il faudrait ainsi mettre l’accent sur « la mise en place d’incitations et de véritables leviers« . Les élus du Club sont convaincus du potentiel d’un autre allié : le vélo électrique.

La contribution des vélos à assistance électrique

Enfin, les élus s’étonnent que le gouvernement ne retienne pas leur proposition d’élargissement du bonus à l’achat de vélos à assistance électrique. Il étudie pourtant actuellement la mise en place d’un bonus écologique pour l’achat d’un deux-roues motorisé. Le vélo électrique est « un outil puissant du report modal de la voiture solo vers les modes alternatif« , estime-t-on. D’ailleurs, les parlementaires pour le vélo avaient déjà porté cette demande auprès du secrétaire d’Etat aux Transports.

Vélo électriqueOn avait alors souligné que les ventes de VAE étaient en constante progression avec pas moins de 100.000 unités vendues en 2015. De plus, les parlementaires avaient rappelé une récente étude d’évaluation des services vélos réalisée par l’Ademe. Celle-ci avait démontré que l’aide à l’achat de VAE pouvait entraîner une baisse conséquente de l’usage de la voiture. Cette aide permettrait également d’éviter 650 à 1.400 km parcouru en voiture. Soit l’équivalent de 200 kg de CO2 économisés en moyenne par usager.

Enfin, les élus ont insisté sur le fait que l’assistance électrique contribuerait à une augmentation de la portée du vélo. En effet, la moyenne des distances parcourues peut atteindre 7,6 km pour les trajets domicile-travail contre 3,4 km à vélo standard.

Le vélo, les VAE et la marche constituent un véritable service à la mobilité pour les Français. Ils sont des outils puissants du report modal de la voiture solo vers les modes alternatifs.

À propos de l’auteur : Dera

36 de commentaires

  1. Thierry Le Maitre 19 novembre 2016 at 9 h 52 min - Reply

    Voilà comment connaître la vraie raison du développement des pistes cyclables

  2. Bernard Navet 18 novembre 2016 at 20 h 43 min - Reply

    Il faut des pistes cyclables en bon état, bien entretenues.

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