A Marseille, dans l’enthousiasme général, Vélocab une jeune société de vélo taxi avait ouvert ses « portes » le 27 octobre 2009 et révolutionnait déjà les modes de transport et le paysage urbain. Après presque 4 mois d’activité, le phénomène s’arrête brusquement provoquant le chômage de 8 personnes. Que s’est-il passé ? La mairie de Marseille lui aurait verbalement interdit de stationner sur le vieux port en raison de sa prétendue concurrence avec les taxis phocéens.

Vélocab, société de vélo taxi à Marseille

L’aventure extraordinaire que vivaient Jonathan Kharoubi et ses compagnons avait si bien commencé. Ce jeune marseillais à l’origine du concept se réjouissait en déclarant : « Ce système fonctionne déjà à Paris, Lyon et dans toute l’Europe. Ça va donc marcher dans une cité au soleil 365 jours par an ! ». Sa flotte de 8 triporteurs à assistance électrique arpentait les rues de Marseille en quête de piétons désireux d’utiliser ce nouveau mode de transport écolo-chic pour se rendre sur le lieu de leur destination.

Déjà un an avant son arrivée dans l’hyper-centre de la ville, la société avait déposé un dossier auprès de la mairie. Une demande de courtoisie afin de signaler sa future présence dans les rues marseillaises puisque qu’il faut savoir qu’actuellement aucune demande d’autorisation spécifique ne réglemente ce service de transport à la personne. En effet, ce type de service ne fait pas partie de la catégorie des véhicules terrestres à moteur avec ses 250 Watts de puissance électrique. La réponse par e-mail de la ville avait été positive.

Vélocab, société de vélo taxi à Marseille

Une concurrence avec les taxis de la ville

Mais voilà, il y a quelques jours l’adjointe au maire, Madame Caradec, a annoncé à Monsieur Kharoubi que la municipalité lui interdisait désormais de stationner sur le Vieux-Port. Celui-ci déclare que la mairie aurait « cédé à la pression des taxis qui nous accusaient de leur faire une concurrence dont ils ne le veulent pas ». Du côté des taxis, et de l’influent président de l’intersyndicale, Charles Gilardenghi, si on « nie toute menace », on se « félicite » à haute voix que ces « Vélocabs » soient « mort-nés ». « Nous, on se bat pour que notre profession soit respectée. Et non, je ne voyais pas d’un bon oeil l’arrivée de ce concurrent », tonne-t-il. Avant de « remercier encore la mairie » qui a « bien compris que ces gens étaient contre les taxis ».

Les 8 chauffeurs de vélo-taxi qui avaient acquis le statut d’auto-entrepreneurs pour exécuter leur profession se sont donc vus retourner auprès des services de l’ANPE. Quel dommage à une époque où le chômage est l’ennemi public numéro un !

Se voyant refuser le droit d’exercer son activité en tant que transport de personnes, Vélocab rebondit. Cette jeune entreprise prometteuse joue à fond la carte du développement durable et décide de se recycler !

Désireux de rester dans le paysage, le nouveau projet de Vélocab est de se tourner vers les balades, les mariages et les campagnes publicitaires. Jonathan Kharoubi imagine par exemple le vélo taxi comme moyen de déplacement lors de pique-niques écologiques. Quelle bonne idée ! Il se trouve en effet, tant de possibilités de tirer partie du triporteur !

Je l’encourage en tout cas à continuer de faire tourner son affaire qui ouvre le pas vers une nouvelle éco-mobilité.

>>> A LIRE AUSSI : Découvrez Indz la société de coursiers à vélo à Marseille

Sources :

Vélocab
La Provence

À propos de l’auteur : Citycle

7 de commentaires

  1. Laurent LE GALL 15 février 2019 at 19 h 06 min - Reply

    C est juste honteux que l on interdise le droit à l ecologie dans ce pays !!!

  2. GUILLON GERARD 3 janvier 2015 at 18 h 13 min - Reply

    Bonsoir
    Je souhaiterais entrer en contact avec Mr KHAROUBI concernant ces velos taxis MERCI 0615470562

  3. Alain 21 août 2013 at 19 h 09 min - Reply

    J’ invite Jonathan à se renseigner sur le réseau Cycloville (France)
    http://www.cycloville.com

    Bon courage.

  4. jacques 14 février 2011 at 5 h 18 min - Reply

    et après on dit que les jeunes et les gents ne veule plus bosser il y a un problème dans ce pays .courage a tous

  5. chekhab philippe 7 février 2011 at 6 h 34 min - Reply

    cela me fait penser aux syndicat des routiers américain des années trente,une sorte de mafia qui se donne le droit de faire la pluie et le beau temps,plus jamais je prendrais un taxi sur marseille,écoeurant !

  6. Florian 15 mars 2010 at 7 h 27 min - Reply

    Et le droit a la concurrence dans tout ca ??
    Depuis quand les taxis ont le monopole du transport de personne ??
    Ah merci messieurs les chauffeurs de taxis !!

  7. Thierry 12 février 2010 at 19 h 35 min - Reply

    Ecoeurant!!
    Ah, mon brave monsieur, en période d’élection, notre courageuse municipalité ne peut pas se mettre à dos la profession des Taxis.
    Mais voilà, pendant le restant du temps c’est nous, pauvres cyclistes, qui respirons les gaz d’échappement des taxis. Quand arriverons nous à nous grouper pour être suffisamment forts pour contrer ces lobbys.
    C’est toutefois encourageant car, si 8 petits vélos-taxis arrivent à faire caguer dans leur froc les chauffeurs de taxi marseillais, il y a de l’espoir.
    Je souhaite de tout mon coeur que Vélocab puisse survivre. Ce sont eux qui sont dans le vrai.

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