Sommes-nous accros à la voiture ? Le rapport « Décarboner la mobilité dans les zones de moyenne densité » du think thank The Shift Project pose la question. Il pointe du doigt le bilan carbone des habitants des zones périurbaines, encore très dépendants de la voiture. Il chiffre également les avantages offerts par des alternatives comme le vélo ou le covoiturage. La balle est désormais dans le camp des décideurs.

Les mauvais chiffres de la mobilité

Depuis une décennie, la voiture recule dans les hypercentres. Mais, selon le think thank The Shift Project, en périphérie des villes – là où les transports publics sont quasiment inexistants -, le taux de motorisation reste particulièrement élevé; de l’ordre de 80 voitures pour 100 habitants. C’est là que les émissions de C02 liées à la mobilité sont les plus fortes. Et ce avec 1,6 à 1,8 tonne de C02 par habitant et par an, contre 400 kg à 1,5 tonne ailleurs. Or, les zones périurbaines concentrent 43 % des Français, soit 27 millions de personnes. Ces chiffres sont d’autant plus alarmants que la population de ces territoires augmente d’environ 1 % par an.

The Shift Project souhaite révolutionner la mobilité

The Shift Project, logo et projet

Dans un récent rapport, le think thank The Shift Project propose plusieurs pistes pour réduire le nombre de déplacements en voiture dans les zones périurbaines. Si elles étaient appliquées, elles pourraient réduire jusqu’à 70 % les émissions de gaz à effet de serre dues à la mobilité locale d’ici 10 ans. Comment ? En développant simultanément le covoiturage, le télétravail, les transports publics express, la distribution à domicile des achats et l’usage du vélo. Les membres du groupe de travail, des spécialistes des transports, se sont notamment appuyés sur les chiffres de l’INSEE, de l’ADEME (1) ou du CGDD (2) pour réaliser un travail de prospective qui ouvre d’autres possibles que la voiture autonome.

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Le vélo, un moyen de transport prometteur

Vélo sur piste cyclable pour révolutionner la mobilité

Le think thank préconise de construire un réseau cyclable en périphérie des villes françaises. Cette infrastructure réduirait de 33 % les émissions de CO2 dues à la mobilité en 10 ans, si la part du vélo dans les transports était de 36 %. Selon le chiffrage du rapport, le coût d’un équipement de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres serait de 16 milliards d’euros répartis sur 10 ans, soit de 700 euros par habitants des zones de moyenne densité. À titre de comparaison, les 200 km de métro du projet Grand Paris Express coûteraient environ 23 milliards d’euros. Soit 1 900 euros par habitants de l’Ile-de-France. L’investissement est bien inférieur à celui nécessaire à l’utilisation de la voiture. Pour les experts du Shift Project, sans mesures fortes, la France pourrait ne pas atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé, réduire de 29 % les émissions de CO2 dans les transports d’ici 2028.

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Sources :

TheShiftProject


(1) Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
(2) Conseil général de l’environnement et du développement durable.

Rédigé par Sébastien Arnold

À propos de l’auteur : Citycle

One Comment

  1. Marc 17 février 2018 at 9 h 14 min - Reply

    « en périphérie des villes – là où les transports publics sont quasiment inexistants -, le taux de motorisation reste particulièrement élevé »: ce n’est pas l’offre en transport public qui compte vraiment, tant que la circulation est fluide les gens ne font pas l’effort d’utiliser les transports en commun car la voiture demeure plus rapide dans ce cas.
    Ce n’est qu’en rendant la circulation routière pénible que les gens commencent à réfléchir à utiliser d’autres modes de transport.

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