Pierre nous livre le témoignage de son Tour de Bretagne à vélo, son premier grand voyage au-delà de 1000 kilomètres. Sa plus longue distance jusque là ne dépassait même pas 100 kms. Ce voyage a été comme une révélation pour cet amateur très récent de vélo et il en appelle bien d’autres. Durant sa prochaine expédition, il traversera l’Amérique du Sud au Nord puisqu’il ralliera Vancouver depuis Ushuaïa en longeant la côte Pacifique.
Un déclic autour du vélo avant de se lancer dans le tour de Bretagne à vélo
Depuis 2-3 ans, le vélo est entré dans ma vie. D’abord comme moyen de transport pour me rendre au travail puis lors de sorties entre amis sur les routes de Bretagne. Au départ, j’empruntais le vieux vélo de mon père qui reposait au fond du garage mais à force j’ai décidé d’investir dans ma propre monture. C’est à ce moment que j’ai découvert les possibilités qu’offrait le vélo et plus
particulièrement le voyage à vélo.
Pour moi, ça a été comme un déclic. Le voyage à vélo, c’est une quête de liberté, un besoin de se dépasser et de quitter le confort pour laisser place à l’imprévu, au spontané et aux rencontres.
Alors je me suis tourné vers le Triban RC 500, un vélo de route et gravel pour continuer de faire des sorties routes mais également pour voyager en bikepacking et passer partout.
Pour l’aventure, je voulais un défi sportif, prendre le temps de voyager proche de la nature et de manière écologique. Alors ça me semblait comme une évidence, il fallait que j’aille me reconnecter avec ma région natale. Pendant 15 jours, en longeant la côte, je me suis mis en route pour faire le Tour de la Bretagne. De la Côte de Granit Rose au Mont Saint-Michel en passant par le Pays des Abers, la Pointe du Raz, le Golfe du Morbihan, le Pays Rennais ou encore le Cap Fréhel, je partais redécouvrir sa beauté et sillonner des routes qui me sont encore inconnues. Ça serait aussi l’occasion de retrouver pleins d’amis sur la route !
Le matériel pour mon tour de Bretagne à vélo
Le matériel de base pour un vélo fiable
Le vélo : Triban RC 500 / Cadre aluminium type course / Groupe Shimano Sora 2 plateaux / Freins à disque mécanique / Pneu 28 mm en tubeless
Pour un budget serré, le rapport prix/équipement est imbattable (750€). Suffisamment rigide et solide, il peut aussi bien rouler en ville, sur pistes et sur des sentiers type gravel. Et en plus de ça, il est facile d’entretien !
La selle : Brooks B17 en cuir. Après une période de rodage, la selle devient très confortable et ça devient un réel plaisir de s’asseoir dessus.
Les pneus : Pneus Triban Resist+ de 28 mm en tubeless. Aucune crevaison sur tout le trajet.
Des sacoches pour y mettre le matériel de bivouac et les vêtements
Les sacoches : Pour emporter tout le matériel nécessaire à ces 15 jours d’aventure, j’ai décidé d’investir dans des sacoches de voyage. A l’arrière, des sacoches Ortlieb, modèle Back Roller Classic installées sur un porte bagage modèle Zefal. J’y rangeais mes vêtements et la nourriture. Une sacoche de selle pour y ranger mes outils de réparation. Des sacoches de cadre pour y mettre mon antivol, mes papiers et quelques barres céréales. Sur le guidon, une sacoche Zefal F10 Adventure pour ranger mes affaires de bivouac.
Toutes ces sacoches ont été mises à rude épreuve (pluie, vent, poussière). Je peux donc dire qu’elles sont vraiment très solides et étanches. A cela s’ajoute un sac étanche léger me permettant de stocker ma tente sur le dessus du porte-bagage.
Le camping : Pour réduire le coût de l’aventure mais surtout la liberté de s’arrêter quand je veux, j’ai décidé de partir en autonomie totale. Pour la tente, j’ai depuis longtemps opté pour la MSR Hubba Hubba qui est une référence dans le domaine. Le matelas de sol est un Forclaz Trekking ultra léger et le sac de couchage est aussi un Forclaz avec une température de 5° confort pour 0° limite. Pour un voyage en Bretagne en été, cela a parfaitement fait l’affaire.
La nourriture : Pour les repas du midi, je m’arrêtais dans les boulangeries pour prendre des sandwichs. Le soir, j’avais opté pour des lyophilisés, de la nourriture déshydratée qu’il suffisait de chauffer avec de l’eau pour pouvoir manger. J’avais donc un réchaud à gaz, une cartouche et un popote avec couverts.
Les vêtements : L’important ici était d’emporter seulement les vêtements nécessaires. Sur moi la journée, j’avais des chaussures de running, des chaussettes, un cuissard, un maillot de vélo avec poches arrières (pratique pour y mettre son portable et ses affaires importantes lors des visites), un casque, des gants et des lunettes de soleil. Dans une sacoche, j’avais des vêtements de pluie (veste, lycra, manchettes et sur-chaussure) et des vêtements de ville (short léger, t-shirt, tongs, maillot de bains et serviette microfibre).
Affaires de toilettes : Trousse à pharmacie, de toilettes, crème solaire, lingettes bébé. Mais aussi de la crème anti-irritations pour les douleurs de selle les premiers jours.
Divers équipements supplémentaires
Électronique : Pour le GPS j’avais le Garmin Edge 530 avec une cartographie Europe. L’utilisation est assez simple quand on a bien préparé les tracés des étapes avant de partir. Il suffit de suivre le compteur tel un GPS de voiture. Pour trouver les boulangeries, les campings, les lieux à visiter, de bivouac et pour faire les photos, j’avais mon smartphone Samsung S10e. Mais GPS et téléphone nécessitent une recharge quotidienne. J’avais donc emporté une batterie externe de 20 000 mAh.
Divers : Outillage, chambre à air, pompe, huile pour entretien de la chaîne, antivol.
Au total, le vélo avec l’équipement pesait un peu moins de 30 kg. En plus de cela, il faut rajouter 2 litres d’eau.
Tour de Bretagne à vélo : récit d’aventure
La Bretagne à vélo ça vous gagne
Pour mon itinéraire, je suis parti de Lannion en direction du Finistère. Je m’y attendais mais en Bretagne, ça monte et ça descend constamment. Et rapidement, je prends alors conscience du poids à porter. Mais la sensation de liberté ressentie surpasse ce pénible moment. Arrivé au port de Brest, je traverse la mer pour me rendre sur la presqu’île de Crozon, surnommée le “bout du monde”. Ici, le dépaysement est total. Composée de falaises et de criques aux eaux turquoises, cette presqu’île est pour moi synonyme d’une Bretagne sauvage et authentique. A la pointe du Raz, à l’extrême Ouest, je prends la direction de l’Est et du Morbihan. Au bout d’une semaine à rouler, j’ai prévu de retrouver des amis au festival interceltique de Lorient. C’est aussi ça le voyage à vélo : arriver à des évènements par la force de ses mollets et ressentir le devoir accompli.
Puis je reprends ma route en traversant les alignements de Carnac, le Golfe du Morbihan et la Roche Bernard où j’entame ma remontée vers Rennes. En longeant le canal de Nantes à Brest puis la Vilaine, je laisse derrière moi les côtes bretonnes. En période de canicule, la chaleur se fait nettement plus ressentir. Mes deux bidons d’eau se vident alors rapidement. Pour cela, j’allais principalement dans les cimetières, dans les toilettes publiques des villes traversées ou directement dans les bars pour effectuer le rechargement. C’est dans ce genre de moment qu’on prend conscience de la rareté de l’eau et qu’en France, nous avons la chance de pouvoir boire de l’eau potable librement et à tout moment. Après avoir passé Rennes, j’atteins mon 1000ème kilomètre lorsque j’arrive devant le Mont Saint-Michel, merveille de l’occident faisant partie intégrante de l’Histoire de France.
L’esprit cycliste, entre rencontres et retrouvailles
En démarrant ce voyage à vélo, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Ma plus longue distance jusqu’à là n’était en effet que de 60 km !
Alors en franchissant ce nombre à 4 chiffres, je vois enfin tout le chemin parcouru. Le Mont Saint Michel est un tournant dans ce périple. C’est maintenant la tête guidée vers le soleil couchant de l’Ouest que j’entame la dernière ligne droite avant de boucler la boucle. C’est en suivant la Vélomaritime que je franchis les remparts de Saint-Malo, le Cap Fréhel, Saint-Brieuc, les falaises de Plouha, Paimpol et enfin la magnifique côte de Granit Rose avant de revenir à mon point de départ, à Lannion. 15 jours, 1300 km et 12 000 m de D+ plus tard.
Je retiendrais de belles journées de pédalage à mon rythme, des paysages magiques et variés, des efforts mais surtout des rencontres et des retrouvailles. En partant faire ce tour de Bretagne à vélo, j’étais parti dans l’idée de faire l’intégralité des nuits en bivouac. Mais finalement, j’ai pratiquement effectué la majorité de mes nuits chez des amis de longues dates qui me suivaient sur les réseaux sociaux ou des rencontres à l’improviste. Des amis qui m’ont aussi accompagné en vélo pendant quelques kilomètres voir quelques jours pour certains. Ces nuits et ces douches étaient les bienvenues après une journée de vélo. Le fait de ne pas rouler seul m’aidait aussi moralement !
Ce que je retiens le plus avec les paysages, c’est le respect mutuel entre cyclistes. De tout âge et tout voyage, j’ai reçu un signe affectif à chaque cycliste croisé. Un salut de la tête, un levé de mains ou encore une phrase sympa, le monde du vélo est vraiment unique et je suis fier d’y être entré.
Je me rappelle aussi de la curiosité dans les yeux des personnes rencontrées sur le bord de la route. C’est peut-être insignifiant mais voyager à vélo, c’est se mettre à la hauteur d’homme. De ce fait, on est plus ouvert aux autres et on attise alors la curiosité, le respect et la sympathie. Le fait d’être libre sur mon avancement me permettait de m’adapter à chaque rencontre, à de nombreux environnements. Avec mon vélo, je pouvais me permettre de m’aventurer dans des endroits inaccessibles, de m’éloigner des grands axes, de sortir des sentiers battus, d’avancer à mon rythme, de prendre le temps d’admirer les paysages et de m’arrêter si un lieu me plaisait !
Le voyage à vélo fait maintenant partie de moi. J’ai hâte de repartir sur les routes du monde pour de nouvelles aventures.
Retrouvez les aventures de Pierre sur ses réseaux sociaux, sur Instagram, Facebook et Youtube.
>> A LIRE AUSSI : Découvrez toutes les plus belles balades bretonnes avec Petit Futé