« Vous n’avez rien à faire ? Alors vous pouvez passer quelques minutes à lire ce qui suit. C’est le partage de ce que l’on peut faire en une semaine de vacances à vélo : un tour à vélo de 700 km de l’Essonne à l’Indre-et-Loire et retour avec un VAE. Vous savez, cet appareil qui atteint l’équilibre quand on appuie sur une pédale, une fois à gauche, une fois à droite et qu’on recommence. Surtout, il faut recommencer ! Et puis, cela me ferait plaisir de vous donner l’envie : je rêve de moins de voitures » (Denis).
Ayant supprimé la voiture (sauf pour des locations) et roulé depuis 3 ans à vélo (presque 20 000 km), je me suis dit que les vacances méritaient le même moyen de transport. En sachant que je ne suis pas sportif. Mon vélo est un moyen de transport qui m’amène au travail – hiver comme été, rapporte mes courses, livre les légumes de l’AMAP, m’emmène visiter. A aucun moment, je ne m’entraîne. Il y a seulement accumulation de kilomètres.
Les vacances à vélo, ça se prépare !
La préparation était drôlement bien organisée. Une carte mentale commencée une semaine avant m’a permis de tout noter, d’éliminer, d’ajouter des choses. Ce qu’il fallait faire avant, ce qu’il fallait emporter. Tout était pensé ! En plus avec la carte mentale, on peut regrouper les objets. Comme ça, avant de charger le vélo pour le voyage, chaque sacoche était déjà remplie : outils, vêtements, batterie, eau. Le jour du départ, en aller et venues entre l’ordinateur et le vélo, en moins d’une heure, tout était chargé et je suis parti à l’heure prévue.
A 15 heures, vers Pithiviers-le-vieil, j’ai découvert que j’avais oublié mon casque…
Je bois pour oublier… que j’ai soif quand il fait chaud. C’est-à-dire souvent. Il m’a fallu au moins quatre litres d’eau par jour pour éponger le soleil et la chaleur. Mais pas de courbatures ! J’avais lu ce conseil et il est bon. Le soleil était au rendez-vous. J’ai mis quelques jours à comprendre que rouler au zénith était très bon pour décoller la peau du crâne (absence de casque ?) et celle du nez. Et les nuages n’arrivent de préférence qu’en fin d’après-midi quand le soleil décline.
Durant mes vacances à vélo, la pluie a été très bien organisée. A chaque fois que je suis passé à Tours, il a plu – jamais longtemps. Ailleurs, c’est grand beau, vent parfois, mais pas de pluie. Donc, chaque fois que je me suis trouvé suffisamment rafraîchi, j’ai quitté Tours et trouvé le soleil.
Comme la pluie n’était pas suffisante (Tours est une ville sympa mais ce n’est pas là que je voulais rester), j’ai trouvé une autre solution. Il y a des gens qui se sont réunis sur une application (j’ai utilisé Airbnb) et qui proposent une douche chaque soir. En effet, le vélo est un appareil bizarre. Le matin, vous montez dessus, vous êtes fades. Quel que soit le temps, le soir, vous êtes salés.
Comme en plus, ces gens ont mis un lit – avec des draps frais – juste à côté, c’est vraiment le pied pour récupérer. J’ai rencontré plein de gens super sauf dans un cas où je ne les ai pas vus. Et puis, il y a le dîner ou pas, mais toujours le petit déjeuner (tristement continental, mais bon !).
Les routes prises sont celles de mes choix
Voici mes villes-étapes : Ormoy, Rebréchien, Moquebaril, Pontlevoy, Veigné, Beuxes, Mazières de Touraine, Meung sur Loire, Ormoy. Et voici une illustration de mes vacances à vélo par les chiffres :
- 680 km à 20 km/h de moyenne. Cela a pris 17% de mon temps. C’est peu.
- Plus courte étape : 50km – Plus longue : 132km.
- 1/3 du trajet (plus de 200 km !) a été dû à des kilomètres en plus, ce qui donne une mesure de mes erreurs de parcours et surtout de ma curiosité.
- En voiture, selon Google Maps, j’aurais roulé 4% de mon temps, consommé 100€ de carburant et pas vu / rencontré ce(ux) que j’ai vu(s). Je n’aurais pas respiré. N’aurais pas vu les nuages. Pas fait de photos. Pas gagné avec mon vélo. Pas… (pas encore convaincu ?)
Je reviens sur l’utilité de l’assistance électrique du vélo
Le vélo emporte du poids. Celui du vélo dont on parle le plus et celui du cycliste. Sur le vélo, au retour, j’ai trouvé plein de choses inutiles, en particulier du côté des vêtements. On pourrait considérer le papier comme inutile mais ça je ne sais pas faire : je suis revenu avec plus de livres qu’emportés ! Fruits de la visite de la maison natale de François Rabelais. En plus, mon vélo à assistance électrique a un moteur, une batterie et donc un chargeur ! Avec les bagages, un casse-croûte, je suppose que cela devait donner dans les 30 kg.
Il faut ajouter mes 20 000 jours (je les ai passés le 14 juillet) d’accumulation de nourritures. 88 kg de bonhomme ! Dans ce petit périple à vélo, j’ai rencontré Georges qui m’a parlé de ses routes vers la faïence hollandaise, celle qu’il préfère : un vélo de 9 kg + 1 kg de bagage pour quelques jours. Spartiate mais très léger. Et nous avons évoqué le vent ou les descentes qui montent quand on n’est pas dans le bon sens… En gros (ou plutôt en maigre), Georges emmène deux tiers de moins que moi en poids de matériel.
Mais j’ai apprécié l’assistance électrique du vélo par grand vent, en fin de journée ou sur les raidillons inattendus. Mais l’écart de poids reste impressionnant. Et puis pour faire 90 km assistés, il faudrait plus d’une batterie; ça devient lourd… Durant mes vacances à vélo, j’ai passé la moitié du temps à rouler à la main, au pied, plutôt. Ce soir, après une journée de repos, je n’ai pas de réponse sur le choix entre assistance électrique ou pas.
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Intermodalité train / vélo
Pour réussir à rentrer mes vacances à vélo dans le timing, d’Orléans à Meung-sur-Loire, j’ai décidé de prendre le train avec mon vélo. Avant, je suis allé en gare de Tours chercher un renseignement… avec mon vélo. Les affichettes Vigipirate sont partout. J’ai accroché mon vélo à un banc et ai « laissé mes bagages sans surveillance » et « sans étiquette sur mes bagages». Sans aucune conséquence.
J’ai pris le train à 15h. La SNCF conseille le milieu d’après-midi. C’est gratuit pour le vélo. Sur les 9 gares, j’ai vu passer dans le compartiment une vingtaine de personnes avec vingt vélos. Il y a 3 places prévues pour suspendre les vélos. A un moment, il y en avait 8. C’était l’été, il y avait de l’entraide mais il n’y avait plus de place ! Avec quelques heures de recul, finalement, ce n’est pas si difficile de rouler à vélo !
Passer un cinquième du temps de ses journées pour voir autant de paysages, rencontrer autant de monde, prendre du recul, réfléchir, chanter : tout cela peut se faire sur un vélo et c’est enrichissant ! Commencez par appuyer sur la pédale de gauche, puis celle de droite… Et recommencez !
La prochaine fois, vous venez aussi ?
Merci à Denis pour son témoignage. Si comme lui, vous êtes intéressé pour partager votre histoire de cycliste, n’hésitez pas à nous envoyer votre récit à media@citycle.com. Pour tout article publié, un bon d’achat de 40€ chez notre site partenaire Lecyclo.com.
Sympa comme récit :)