Les actions pour favoriser la pratique de la bicyclette se multiplient en France. À raison, puisque seulement 2% des français optent pour ce transport pour se rendre sur leur lieu de travail. En Bretagne, une association a imaginé un événement sous forme de challenge, pour inciter les salariés à venir à vélo au boulot.
Se rendre « à vélo au boulot », un challenge de 5 semaines
Venir au bureau à vélo pendant 5 semaines, c’est le challenge lancé par l’association Trégor Bicyclette de Lannion, en Bretagne. En partenariat avec Eco-compteur, l’opération « À vélo au boulot » a réuni 350 participants pour relever le défi du 14 mai au 15 juin 2018. Parmi lesquelles une trentaine d’entreprises privées, collectivités et établissements publics de la région.
« À vélo au boulot, ce n’est pas un événement sportif. C’est un challenge qui a pour but de développer le vélo utilitaire, de montrer que l’on peut aller à vélo au boulot »
Raphaël Chapalain, d’Eco-compteur
À la clé, un VAE à gagner pour le vainqueur du classement individuel. Et la possibilité de défendre l’image de son entreprise à travers un classement des structures participantes.
Pour cette 3ème édition du challenge, les participants ont, durant cinq semaines, parcouru un total de 47 393 kilomètres cumulés soit l’équivalent… d’un tour du monde ! Une réussite donc pour cet événement, qui a également permis d’économiser l’émission de plus de 12 tonnes de CO2.
>> A LIRE AUSSI : Aller au travail à vélo, un exercice équivalent à la pratique sportive
Ce que l’on constate surtout, c’est que chaque année voit son lot de nouveaux participants. Avec un nombre assez régulier de novices qui s’inscrivent au fil des éditions.
Un défi pour encourager les salariés à venir au travail à vélo sur le long terme
Le but de l’opération : démontrer qu’aller au travail à vélo est réalisable, et souvent plus facile que l’on pourrait le croire. L’objectif est aussi de créer une certaine habitude, d’initier une pratique qui va pouvoir s’inscrire dans la durée. D’où le choix d’un format de cinq semaines. Une bonne durée pour avoir le temps d’ancrer la pratique du vélo dans le quotidien, comme le précise Raphaël Chapalain.
En effet, de nombreux participants ne rangent pas leurs vélos une fois l’opération terminée. Et continuent de se rendre sur leur lieu de travail à bicyclette toute l’année. Un sondage réalisé après la première édition en 2016 montre qu’un novice sur trois a continué ses efforts après l’opération. Beaucoup se rendent finalement comptent que la pluie bretonne, le dénivelé ou la distance ne sont pas forcément des freins. Certains achètent même des vélos une fois le challenge terminé.
L’association demande toutefois à ce que les structures et les collectivités prennent le relais après l’événement. En effet, outre le côté écologique, l’enjeu de la santé au travail se dessine derrière cette démarche.
« Et c’est tout à l’intérêt de l’employeur d’encourager à continuer après. On remarque que les gens sont en meilleure santé et moins absents au travail. »
Guillaume Leroux de Trégor bicyclette
A LIRE AUSSI : Le challenge Strasbourgeois Au boulot à vélo
Un événement exemplaire parmi les challenges de l’Hexagone
Ce type d’opération se multiplie aux quatre coins de la France. Toutefois, beaucoup d’événements de ce genre ne durent que trop peu de temps, regrette Raphaël Chapalain. « Si l’événement ne dure qu’une semaine, à peine commencé, il est déjà fini. Beaucoup sont sur ce dernier modèle. C’est plus de la communication que de la pratique. »
Néanmoins, ces challenges sont un bon point de départ pour les entreprises qui souhaitent favoriser les déplacements domicile-travail à vélo. Ils permettent de compléter l’accompagnement des salariés qui souhaitent venir au travail à vélo. Et surtout de ceux qui n’osent pas encore franchir le pas. Avec l’indemnité kilométrique vélo, les entreprises françaises ont désormais toutes les cartes en mains pour que la France devienne un pays de vélotafeurs.
>> A LIRE AUSSI : Indemnité kilométrique vélo : comment bénéficier de l’IKV ?