Les Pédaleurs : un documentaire sur l’émergence de la culture vélo

Strasbourg est devenue en quelques dizaines d’années la capitale française de la petite reine. Mais comment la ville alsacienne en est-elle arrivée là ? Le documentaire « Les Pédaleurs » s’attarde sur ce lien fort, presque insensé, qui unit les cyclistes strasbourgeois à leurs vélos. Et cherche à comprendre comment Strasbourg a réussi à faire émerger une culture vélo unique en France. Un moyen-métrage de 52 minutes qui met en lumière ces femmes et ces hommes pour qui le vélo est bien plus qu’un simple moyen de transport.

La culture vélo à Strasbourg à travers le regard de ses habitants

Mathieu Leclerc et Jérémie Gentais, les deux réalisateurs du film, s’interrogent sur le rapport des strasbourgeois avec le vélo. Ils nous amènent dans les rues de Strasbourg, et au-delà, à travers des interviews, des scènes de vie quotidienne et des documents historiques. Des documents qui nous offrent de superbes plans de drones de l’Alsace. Le documentaire se déroule autour du témoignage de quatre cyclistes strasbourgeois. Simon, l’acharné du pignon fixe, Fanny, l’infirmière écolo, Benjamin, l’architecte voyageur et Alexis, l’amoureux des vélos vintage.

LES PEDALEURS – DOCUMENTARY from ALPAGA films on Vimeo

Plus que de simples témoignages de pratique cycliste, le film interroge sur la place du vélo dans notre société. Il invite à considérer le vélo sous tous ces angles. Moyen de transport, outil professionnel, c’est aussi un véritable mode de vie. Une culture à part entière avec ses codes et son langage. Mais le vélo, c’est aussi un objet écologique et politique. Tout au long de son déroulement, « Les Pédaleurs » démontre que la pratique du vélo est bien plus qu’un simple véhicule. Qu’il sous-entend et touche de nombreuses problématiques. Et aide à mieux comprendre comment Strasbourg est devenu la capitale incontestée du vélo en France.

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De l’évasion au partage. Le vélo comme un sujet social à part entière

Les thématiques abordées dans ce documentaire sont nombreuses. Derrière chacune des multiples utilisations possibles de la bicyclette, la question sociale, philosophique et politique se pose.

Le vélo permet de s’évader, à travers le voyage. D’explorer la ville et la nature en mouvement, partir à la découverte de nouveaux territoires. Ce qui, lancé dans l’inconnu, signifie souvent partir aussi à la découverte de soi-même. Le vélo est un moyen de liberté et de réflexion. Dans sa pratique sportive, le deux-roues est également un instrument qui permet de se dépasser. Le temps, la distance et le dénivelé deviennent des défis personnels, des objectifs. La recherche de la performance se fait seul. Avec à l’arrivée, la satisfaction d’avoir repoussé ses limites. Le vélo serait donc une quête personnelle, qui nous donne les moyens d’accéder à un autre niveau de réflexion. Ne serait-il pas finalement qu’un prolongement de nous-même, un reflet de notre personnalité ?

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Mais la réflexion ne s’arrête pas là. Le documentaire montre que le vélo, c’est aussi du partage. À travers une communauté qui se retrouve dans cette pratique et partage les mêmes valeurs. Parmi lesquelles, le respect, au sens large du terme. Le respect de la nature déjà, puisque le vélo maintient le pédaleur en harmonie avec les lieux qu’il traverse. Le cycliste s’intègre dans le paysage à la ville comme dans la nature. Doux, silencieux, responsable et respectueux de l’environnement, il y a une sorte de revendication du respect du monde. La communauté se montre engagée, dans un militantisme à peine implicite. Le vélo comme instrument de paix est une marque d’appartenance. Ici, on touche du doigt la politique.

Une expérience web en prolongement du documentaire Les Pédaleurs

Le projet va encore plus loin que le simple film documentaire. À l’occasion du bi centaine de l’invention de la draisienne, une plateforme web amène les spectateurs à poursuivre l’expérience. Très intuitive, parfois surprenante et bien documentée, elle invite à redécouvrir l’univers du vélo à travers le regard de différents passionnés. Sportifs, voyageurs, militants écologistes, collectionneurs, designers, tous ont leur place.