La France sera-t-elle bientôt une référence en terme de politique cyclable ? Le temps semble être à la transition et à l’éveil des consciences vers une mobilité plus durable. Les résultats du Baromètre des villes cyclables 2017 ont été dévoilés lors du dernier congrès de la FUB le 16 mars 2018. Et ils nous offrent des pistes pour évaluer le développement du vélo en France. Ainsi que du chemin qu’il reste à parcourir !
Un succès populaire pour le Baromètre des villes cyclables
Réunie lors d’un congrès à Lyon, la FUB a dévoilé officiellement les chiffres du vélo en France. Lancée à l’automne, l’enquête nationale du Baromètre des villes cyclables 2017 a recueilli l’avis de 113 000 Français sur leur pratique du vélo au quotidien. Une première dans l’hexagone pour une étude de cette ampleur, qui est également une des plus abouties jamais menées. En effet, cette enquête en ligne proposait de mesurer l’avis des citoyens en s’appuyant sur des données objectives. Chaque participant a donné une note sur 6 à 27 affirmations concernant le climat cyclable de sa ville. Plus de 300 communes françaises ont répondu à l’appel, permettant de dresser un état des lieux relativement fiable et significatif sur le développement du vélo en France.
Et les résultats révèlent un diagnostic plutôt positif. Strasbourg, la « ville vélo » référence en France, obtient la meilleure note dans la catégorie des agglomérations de plus de 200 000 habitants. Le baromètre permet également de mettre en lumière quelques belles progressions. Dijon est certainement le plus bel exemple. En 2000, elle reçoit le prix du « clou rouillé » de la FUB, qui sanctionne les pires aménagements cyclables. 18 ans après, la ville décroche la deuxième place des communes de 100 000 à 200 000 habitants. Signe d’une excellente politique cyclable ses deux dernières décennies. Toutefois, malgré cet exemple encourageant, les politiques cyclables françaises paraissent encore bien loin du compte.
Quelques résultats du Baromètre des villes cyclables 2017 à retenir
De ces résultats du Baromètre des villes cyclables 2017, on retiendra ainsi que 58% des répondants étaient des hommes, 42 % des femmes. Et ceci, même si les femmes font moins de vélo que les hommes. Elles s’intéressent donc autant à l’amélioration de la place du vélo en France. Notons aussi que la tranche des 25 à 44 ans représente 48% des personnes interrogées. De plus, l’enquête révèle que 77% des participants se déplaçaient à vélo au moins une fois par semaine. Pour 71% d’entre eux, ces déplacements se faisaient dans le cadre de trajets utilitaires. Et pour pour 69%, c’était pour aller au travail. Avec ses 113 000 réponses, l’enquête permet réellement d’en savoir plus sur le ressenti et les besoins des cyclistes. Elle montre également que des efforts devraient encore être faits pour améliorer la mobilité vélo en France.
Premier résultat du Baromètre cyclable : améliorer la sécurité à vélo
En matière de sécurité, cette enquête 2017 de la FUB révèle que la sécurité des déplacements reste pour beaucoup un frein important à la mobilité vélo. Effectivement, 41% des personnes interrogées avaient déclaré ne pas se déplacer de vélo à cause d’un sentiment d’insécurité. Seules 37% ont estimé se sentir en sûreté lors de leurs déplacements à vélo. De ce fait, pour plus 80% des répondants il était important de séparer la mobilité vélo du trafic motorisé. Pour 90%, les conditions actuelles ont d’ailleurs été jugées comme non adaptées à la circulation à vélo. Surtout pour les enfants et les personnes âgées. Raison pour laquelle la FUB a proposé à l’Etat de lancer un appel à projet financé pour des territoires pilotes « 100% cyclables ».
Des efforts à faire en matière de cohabitation avec les automobilistes
En outre, l’édition 2017 du sondage sur les villes cyclables montre que seuls 8% des cyclistes s’estimaient respectés des automobilistes. En particulier, la fâcheuse habitude de se garer sur des itinéraires cyclables qui est pointée du doigt par 90% des répondants. Face à ces résultats, la FUB a proposé la systématisation de l’apprentissage de la mobilité vélo à l’école primaire. Elle a réclamé une généralisation de la ville à 30 km/h. Effectivement, un piéton ou un cycliste sur deux décède suite à un accident avec une voiture roulant à 50 km/h. Alors qu’à 30 Km/h, cette proportion chute à 1 sur 20, comme l’explique la Fédération.
Les villes cyclables 2017 et les stationnements vélo
Les résultats du Baromètre des villes cyclables 2017 nous apprenent en outre qu’il est difficile de stationner son vélo. Effectivement, seuls 20% des répondants ont déclaré qu’il leur était aisé de garer leur vélo. En particulier près des gares ou stations de transports en commun. De plus, ils étaient 92% à juger que les vols de vélos étaient toujours aussi fréquents. En grande partie faute de parkings sécurisés. Pour faire face à ce problème, la FUB a ainsi réclamé la mise en place d’un plan de stationnement intermodal sécurisé. Dans les gares, la FUB propose la création de 200.000 places de stationnement sécurisées. La FUB souhaite aussi un plan de lutte contre le vol de vélos.
Des freins ralentissent encore le développement du vélo en France
Malgré des données positives du baromètre, la France est encore largement à la traîne en terme de développement vélo. Sur les 316 villes ayant eu suffisamment de réponses pour être comptabilisées, seulement 21 ont obtenu la moyenne. De plus, seulement trois villes françaises obtiennent un avis favorable sur leur climat vélo.
Mais le baromètre est également une excellente base de données. Il permet de cerner certains freins au développement du vélo dans les régions et d’entrevoir des solutions. À la grande majorité, 79% des citoyens interrogés réclament un réseau cyclable complet et sans coupure, et des itinéraires rapides et directs (52%). ce qui est encore loin d’être le cas dans la plupart des villes françaises. Le manque de stationnements adaptés et sécurisés est aussi un frein majeur pour 31% des répondants. D’autres pistes sont aussi à explorer pour favoriser le développement du vélo en France. Comme la limitation du trafic motorisé ou la mise en place de systèmes de locations de vélos en libre-service ou de longue durée.
>> A LIRE AUSSI : Les chiffres de l’année 2018 à vélo en France
Vers une prise de conscience des pouvoirs politiques ?
La mobilisation suscitée et le poids de cette enqête vélo pourraient influencer les dirigeants politiques à prendre de vraies décisions. Les résultats du Baromètre des villes cyclables 2017 prouvent une nouvelle fois que le vélo est un sujet sérieux. De son côté, la FUB attend un plan vélo sincère et financé de la part du gouvernement. Les décideurs doivent maintenant bien prendre en compte la mesure des enjeux que cela implique. Effectivement, un plan vélo à l’échelle nationale pourrait bien être moteur pour les collectivités et les régions.
Une volonté qui semble avoir été entendue. Lors de l’ouverture de la journée d’étude du congrès le 16 mars, Elisabeth Borne, la Ministre des transports, a annoncé le lancement d’un plan vélo « sincère, structuré et financé » pour 2018. Il permettrait de multiplier par 3 la part modale du vélo dans 10 ans, en s’attaquant à la lutte contre le vol ou à la construction de nouveaux itinéraires sécurisés cyclables. Ces deux points étant les principaux obstacles qui ressortent de l’enquête.
Ces résultats du Baromètre des villes cyclables 2017 révèlent la perception qu’ont les citoyens de leur territoire. Et de ce fait, il permet de comprendre certains freins au développement du vélo et comment ils peuvent être dépassés. Mais en pleine tempête de la réforme ferroviaire, quelle est la place du vélo dans le débat médiatique et politique ?
Sources :
J’apprécie ce commentaire, j’approuve parfaitement. A quand une grande campagne pour dire aux automobilistes: la transition écologique se fera aussi par l’utilisation du vélo en ville. Alors, STOP Messieurs et Mesdames les automobilistes, CESSEZ DE M’AGRESSER lorsque je ralentis votre progression sur un pont, sur un rond point, sur un rétrécissement.
Je veux aussi préciser que si à Bordeaux, les pistes cyclables existent réellement, il n’en est pas de même dans les villes moyennes. J’habite Epernay. Monsieur le Maire moyennant quelques subventions, a fait tracer n’importe comment quelques lignes au sol. Conclusion, c’est la peur au ventre que je prends mon vélo et bon nombre de sparnaciens laisse son vélo au garage .
A quand, le contrôle de la pseudo création de piste cyclabe .
Bordeaux est une des villes les plus dynamiques sur l’aménagement des pistes pour nous cyclistes. Mais aujourd’hui le plus important est de sensibiliser les automobilistes. Reste aussi a trouver un bon atelier de réparation vélo bordeaux pour pomponner nos bicyclettes comme il se doit.