Le mercredi 20 décembre dernier, le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin avait remis une note à la ministre Elisabeth Borne. Dans celle-ci, figuraient toutes les raisons de rendre enfin obligatoire l’indemnité kilométrique à vélo (IKV). Ce député de La République En Marche est assisté du Club des villes et territoires cyclables, ainsi que de la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette (FUB).
L’indemnité kilométrique à vélo, obligatoire pour 2018 ?
Aujourd’hui, nous connaissons certainement tous l’indemnité kilométrique à vélo (IKV). Effectivement, cette mesure adoptée par le gouvernement pour favoriser les déplacements à bicyclette avait largement fait parler d’elle. En 2015, elle avait été au centre de toutes les discussions. Finalement, l’IKV avait été mise en place mais de façon facultative. Elle avait alors été un peu mise de côté au profit d’autres mesures proposées par l’Etat. Notamment l’aide à l’achat d’un VAE.
Cependant, il semblerait que l’IKV soit loin d’avoir dit son dernier mot. Ses défenseurs ne l’ont pas oubliée. Toujours aussi motivés à la rendre obligatoire, ils ont donc décidé de revenir à la charge. Mercredi 20 décembre dernier, le Club des villes et territoires cyclables et la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette (FUB) sont passés à l’action. Ces derniers ont remis à Mme Borne un rapport sur l’impact de la généralisation de l’IKV.
Pourquoi ce rapport et de quoi parle-t-il réellement ?
Pour rappel, à l’occasion de la clôture des Assises Nationales de la Mobilité, Elisabeth Borne avait annoncé le lancement d’un plan vélo pour 2018. Comme l’expliquent alors la FUB et le Club des villes et territoires cyclables dans un communiqué, la fiscalité figurait parmi les leviers mentionnés par la ministre. Pour ces ONG, cela laissait donc entendre « une ouverture sur la généralisation et la revalorisation de l’ indemnité kilométrique vélo ». C’est notamment une des raisons pour lesquelles les contributeurs de ce rapport l’ont remis à la ministre. Ils espèrent ainsi rappeler à cette dernière les recommandations à ce sujet déjà faites lors des Assises. Dans ce rapport, la revendication est claire, « il faut généraliser et déplafonner sans délai l’IKV. «
Effectivement, voilà déjà presque deux ans que le décret a été mis en place. Et le résultat a été sans appel. L’IKV a été efficace. « Sa mise en place permet de doubler la pratique en moins d’un an, soit de passer de 3% à 6% de part modale ». De plus, son coût a immédiatement été amorti par les retombées engendrées. « Celles-ci ont été perceptibles notamment sur le plan de la santé publique », explique-t-on dans la note. Car oui, ceux qui vont au travail à vélo sont en meilleure santé. Ils ont 15% d’arrêts maladie en moins. Ainsi, même avec 35 euros d’IKV/mois de la part de l’Etat, ce serait jusqu’à 21 millions d’économies par an qui pourraient être réalisées au niveau de l’assurance maladie. Le rapport parle en outre de 37 millions de gains, dû à la baisse du nombre de voitures en circulation.
>> A LIRE : L’IKV a fêté son premier anniversaire
1,4 million de salariés cyclistes en 2022 grâce à cette IKV
En demandant que l’indemnité kilométrique à vélo soit obligatoire, le rapport explique que le nombre de salariés cyclistes en 2022 pourrait atteindre 1,4 million. Pour rappel, aujourd’hui, ces derniers ne sont qu’au nombre de 700.000. Pour y parvenir, le président du Club des villes et territoires cyclables souligne qu’« il faut que l’IKV donne tout son potentiel. Il faut qu’elle soit obligatoire, généralisée au secteur public et plus incitative ». […] « Il est temps de prendre enfin en compte les bénéfices de la pratique du vélo sur la santé et l’économie et d’accélérer le développement de sa pratique. »
Pour sa part, le président de la FUB a rappelé que sur les 600 candidats qui ont répondu à l’enquête « parlons-vélo » menée à l’occasion des élections présidentielles et législatives, 84% ont promis de revaloriser l’indemnité kilométrique à vélo. Avec plus d’actifs en bonne santé, plus de vélos dans les rues et moins de voitures, ll semble évident qu’une IKV revalorisée et généralisée ne pourrait être que bénéfique. Les avantages seraient nombreux tant au niveau économique, écologique que de santé publique. Reste ainsi à savoir si le gouvernement tiendra compte de cette note. Surtout dans le cadre de loi sur la mobilité prévue pour être présentée en février 2018.
>> A LIRE: Comment bénéficier de l’IKV?
Sources: