Aujourd’hui, pour connaitre la pollution atmosphérique, nous pouvons nous référer aux informations données par la plate-forme Prev’air. Mais, comment fonctionne ce système ? Pourquoi y a-t-il des alertes à la pollution de l’air ? Comment chacun peut-il améliorer l’air par ses gestes qutodiens ? C’est ce que nous voyons pour la Journée nationale de la qualité de l’air.

Journée nationale de la qualité de l’air : comprendre la pollution

Le MTES et l’Ademe distribuent un feuillet explicatif sur la pollution atmosphérique à l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air. Nous y apprenons les principales sources de la pollution de l’air. Ce sont les oxydes d’azote NOx, les particules fines et l’ozone. La pollution de l’air provient principalement des émissions de l’industrie, du transport, du chauffage et des pratiques agricoles. Certaines pratiques individuelles sont plus nocives qu’il n’y paraît. Ainsi, brûler 50kg de déchets verts équivaut à parcourir 13 000km en véhicule diésel.

Journée nationale qualité de l'air - équivalences pollution

Comparaison de différentes sources de pollution de l’air © Journée nationale qualité de l’air

Chacune des sources de pollution produit un type de pollution différent. Le climat joue également sur la pollution. Le vent par exemple peut disperser les polluants ou les concentrer dans un endroit. D’ailleurs, la majorité des alertes à la pollution se produisent en hiver, à cause du chauffage et des conditions météorologiques. 70% des altertes surviennent entre janvier et mars.

Journée nationale de la qualité de l'air- sources pollution

Les principales sources de pollution de l’air en France © Journée nationale qualité de l’air

Que faire lors d’une alerte à la pollution de l’air?

Les alertes à la pollution de l’air sont de plus en plus fréquentes et durent de plus en plus longtemps. La plateforme Prév’air les annonce et les associations locales informent le public. Or, la pollution de l’air nuit directement à la santé. Il est donc important d’adapter ses pratiques durant les alertes. Mieux, il faudrait adapter nos comportements pour qu’il n’y ait plus d’alertes du tout. La journée nationale de la qualité de l’air aide à apprendre les bonnes pratiques à adopter lors des épisodes de pollution. D’abord, il faut comprendre les sources de pollution atmosphérique. En ville, le transport est la principale source de la plus grande part de la pollution à l’oxyde d’azote. De plus, 65% des déplacements se font en automobiles. Voilà un comportement à changer ! Prenons donc plus souvent le vélo et les transports en commun, c’est bon pour l’air !

Journée nationale de la qualité de l'air - bons gestes pour l'air

Les bons gestes pour améliorer la qualité de l’air lors d’une alerte pollution © Journée nationale qualité de l’air

En France, un droit à un air de qualité

Depuis 1996, la Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie reconnaît à chacun le droit à un air sain. Ce texte est d’ailleurs intégré à l’article L. 221-1 à L. 221-6 du Code de l’Environnement. Il prévoit une surveillance de la qualité de l’air sur l’ensemble du territoire national ainsi qu’une information du public. C’est le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire (MTES) qui est en charge de de cette surveillance. Pour ce faire, il s’appuie sur un dispositif regroupant 26 Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA), à l’échelle locale. Celles-ci surveillent et informent le public sur la qualité de l’air en région. Notamment en cas d’épisodes de pollution atmosphérique.

En 2003, la plate-forme nationale de prévision de la qualité de l’air Prev’air a été ajoutée à ce dispositif. Depuis, elle diffuse quotidiennement des prévisions et des cartographies de qualité de l’air. Autant pour les professionnels, les scientifiques que pour le public. Elle établit notamment des prévisions des concentrations des principaux polluants réglementés tels que l’ozone, le dioxyde d’azote ou encore les particules PM10 et PM2,5.

>> A LIRE: La pollution aux particules fines : qu’est-ce que c’est ?

Prev’air : Qu’est-ce que c’est ?

Prev’air, c’est donc l’une des composantes du dispositif de surveillance et de gestion de la qualité de l’air en France. Prevair découle d’un consortium intégrant l’INERIS, Météo France, le CNRS et le LCSQA. Sa mission principale est d’informer le public sur la qualité de l’air ambiant. Pour ce faire, elle se base sur le résultat de différentes simulations numériques et d’observations récoltées sur le terrain. Prév’air peut ainsi prédire et cartographier les concentrations de polluants atmosphériques réglementés. Ces prévisions et cartographies de qualité de l’air sont mises à disposition du public tous les jours sur son site.

Comment Prev’air prévoit-elle la qualité de l’air ?

Prev'air : Collecte des données d'entrée pour établir la qualité de l'air

Données d’entrée sur la qualité de l’air © Prev’air

Pour établir ses prévisions, le système Prev’air repose sur une succession d’opérations. Tout commence par un recensement et une compilation de données. Ces données d’entrée servent au lancement des modèles de qualité de l’air. Parmi elles, des données d’émissions par secteur d’activité sont récoltées. Prev’air est alimentée par plusieurs inventaires d’émission. Ceux-ci lui sont fournis par l’EMEP (European Monitoring and Evaluation Programme), le TNO (développé spécialement pour le programme européen Copernicus) ou l’INS (l’inventaire national spatialisé). La plate-forme dispose ainsi des émissions horaires de polluant décrivant l’intensité des rejets de polluant liés aux activités humaines. Des données météorologiques sont également recueillies.

Ces données proviennent pour leur part de centres météorologiques comme Météo-France ou ECMWF (centre européen de la prévision à moyenne échéance). Ces prévisions météorologiques couvrent les différentes périodes de prévision. Grâce à elles, la plate-forme peut alors prendre en compte les phénomènes de transport et de dispersion des masses d’air. Elle peut également considérer les transformations chimiques qui influent sur les concentrations de polluants.

Parmi les données d’entrées, Prev’air prend aussi en compte les « conditions aux limites ». Ce sont les concentrations atmosphériques à l’extérieures de l’espace géographique français. Prev’air les étudie et les quantifie. La plateforme détermine et renseigne ainsi les concentrations en question aux frontières du domaine de modélisation. Les modèles méthématiques intègrent alors les données de climatologie ou de prévisions à l’échelle globale.

Enfin, la base de données nationale, alimentée en temps réel par les AASQA, récupère des observations terrain plusieurs fois par jour.

Prév’air utilise des calculs mathématiques précis pour ses prédictions

Exécution des modèles de chimie-transport CHIMERE et MOCAGE de Prev'air

Modélisations de la qualité de l’air © Prev’air

Après avoir obtenu toutes ces données, Prev’air procède donc au lancement de codes de calcul régional et tridimensionnel. CHIMERE et MOCAGE sont les deux logiciels de calcul. Ces deux modèles mathématiques de chimie-transport simulent les processus de formation des polluants. Ils permettent de calculer à différentes échelles leurs concentrations dans l’atmosphère et leurs évolutions. Ainsi, la plate-forme peut déterminer heure après heure les concentrations des polluants atmosphériques sur chaque point des maillages géographiques. En France ou pour l’Europe on obtient alors quatre jours de simulation (du J-1 au J+2). Quotidiennement, le système Prév’air établit plus d’une douzaine de prévisions.

Prev'air traitement des informations produites

Diffusion des prévisions de pollution © Prev’air

Bien évidemment, avant de les diffuser, ces prévisions passent par d’autres étapes. Prevair effectue un traitement statistique pour corriger les sorties brutes des modèles. Cela permet de fournir des résultats plus pertinents et précis. Pour la prévision J+0 à J+2, Prev’air utilise par exemple une méthode d’adaptation statistique. Elle calcule une correction des concentrations pour plusieurs polluants sur la base d’erreurs déjà rencontrées sur les modèles passés. Les résultats de la modélisation sont enfin comparés avec des données provenant des réseaux des AASQA. Ensuite, la base de données nationale gérée par le LCSQA regroupe et traite l’ensemble de ces données.

Au final, les résultats sont rendus public via le site de la plate-forme Prev’air. Ainsi chacun est sûr de disposer de données précises sur la qualité de l’air sur l’ensemble du territoire national. Prév’air donne aussi les alertes pollution, durant lesquelles la vigilance est de mise.

>> A LIRE: L’exposition à la pollution de l’air à vélo

Journée nationale de la qualité de l’air : quand, comment participer ?

Toutes ces informations confirment l’importance de lutter contre la pollution. Cette journée nationale cherche à mobiliser les collectifs et les individuels pour une meilleure qualité de l’air. En effet, la journée nationale de la qualité de l’air veut sensibiliser aux bonnes pratiques pour contrer la pollution atmosphérique. Durant cette journée, découvrez ce que vous pouvez faire de plus pour améliorer l’air près de chez vous. On vous informe aussi sur les causes de la pollution grâce à plusieurs supports informatifs. Ils sont distribués gratuitement sur le site de l’évènement. Le site de l’évènement répertorie également les activités proposées : conférences, débats publics, expositions, etc. Vous pouvez y effectuer une recherche par zone géographique pour localiser ce qui est prévu dans votre région. Il est aussi possible de rechercher selon le type de pollution de l’air : soit pour l’air ambiant, soit pour l’air intérieur des bâtiments. Différents acteurs participent et planifient les activités : individuels, collectifs, municipaux, régionaux ou étatiques. Il y a sûrement une activité de la journée nationale de la qualité de l’air qui vous intéressera. Cette journée nationale existe en France depuis 2015. Elle se tient en 2019 le mercredi 18 septembre.

Un nouvel indice de pollution pour la Journée nationale de la qualité de l’air

Le mercredi 18 septembre 2019, la ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne, annonce la création d’un nouvel indice de la pollution de l’air. Ce nouvel outil de communication sur la qualité de l’air prend en compte les micro-particules fines de moins de 2,5 micron. L’indice précédent prenait en compte les particules fines de 10 microns seulement. Rendez-vous prochainement sur Prev’air pour voir l’indice de qualité de l’air bonifié.

Sources :Journée nationale de la qualité de l'air - roulez à vélo
PREV’AIR

Journée nationale de la qualité de l’air 2019

[article publié le 12 avril 2017 et mis à jour le 17 septembre 2019]

À propos de l’auteur : Fannie

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