Fondé en 2013 à Nantes, Ecovélo a pris le temps de développer son modèle basé sur la publicité avant de se tourner vers le vélo électrique en libre-service. Présentation de cette start-up française dont l’ambition est d’ancrer la bicyclette sur le territoire à moindre coût.

De l’entreprise qui « paye pour faire du vélo »

Sébastien Bourbousson, ingénieur de formation, vient de s’installer dans la région nantaise quand il décide de lancer Ecovélo. Son idée est simple, mettre de la publicité sur des vélos et proposer aux cyclistes qui le souhaitent d’utiliser ces montures pour leurs déplacements quotidiens contre rémunération. Chaque bicyclette dispose de 2 m² d’espace pour les annonceurs. Les cyclistes de leur côté, sont rémunérés à hauteur de 200 € par mois au maximum en fonction de leur géolocalisation dans trois zones de rémunérations. Plus la zone sera fréquentée, plus le cycliste sera payé. Une idée qui s’inscrit aussi dans une démarche sociale puisque le montage et de la distribution des vélos est confié à un centre d’insertion sociale nantais.

À « l’écomobilité partagée et sponsorisée »

Le tournant 2018 chez Ecovélo

En 2018, Ecovélo pivote pour axer son développement sur la conception de vélos électriques en libre-service. En utilisant son savoir-faire déjà acquis en matière de communication sur le vélo, l’entreprise souhaite désormais participer à la croissance du marché du vélo en France. Elle garde l’option du sponsoring publicitaire pour réduire les coûts et participer au financement de la pratique cycliste tout en proposant de nombreuses innovations technologiques pour optimiser les usages. Loin de s’opposer à la location de vélo longue durée, l’idée est de compléter l’offre de transport sur le créneau de la micromobilité urbaine, en proposant des vélos en libre-service électriques pour des courts trajets.

« Nous utilisons notre réseau d’Annonceurs pour sponsoriser les vélos en libre-service, ce qui nous permet de capitaliser sur notre histoire »
Sébastien Bourbousson, fondateur d’Ecovélo

VLS électrique français à Marseillan

Les VLS électriques Ecovélo de Marseillan – © Ecovélo

Dans la course à la mobilité libre-service que se livrent les entreprises dans les rues françaises depuis quelques mois, difficile parfois d’y voir clair. Sébastien Bourbousson a vu l’arrivée du free-floating – vélo et trottinettes – comme positive et négative à la fois. D’une part, elle a permis un coup de projecteur incroyable sur l’enjeu des déplacements urbains de moins de 7 km. Montrant au passage la place des déplacements à vélo dans l’optimisation et la rationalisation de ces déplacements. D’autre part, elle a montré ses limites en laissant croire que ces services pouvaient être rentables et gratuits pour la collectivité. En prouvant aussi que faire cavalier seul ne permet pas de régler une problématique globale où l’articulation et la complémentarité des solutions doit être prise en compte.

« Nous sommes convaincus de la pérennité de notre approche et avons, grâce aux erreurs du free-floating, eu la preuve que nous faisions bonne route ».

Ecovélo mise sur le développement local et territorial

Collectivités, entreprises, promoteurs immobiliers… Ecovélo se positionne aujourd’hui sur le marché français du VLS, mais se veut au service des territoires. Sa volonté est claire : permettre aux citoyens des petites et moyennes villes de développer leur pratique du vélo et de leur faire gagner en efficacité sur les déplacements de moins de 7 kilomètres. Et de les faire petit à petit abandonner la voiture sur les trajets courts.

Sa solution de vélos électriques en libre-service se veut être un maillon complémentaire pour que les agglomérations arrivent à consolider leurs réseaux de transports en commun grâce au vélo libre-service. Disponible 24h/24 et 7jours/7, il représente en effet souvent le seul service de transport de nuit disponible sur les territoires de petite et moyenne taille.

Déjà installés à Reims, Bourg en Bresse, Agen, Niort, Marseillan, Amboise, Arcachon-Nord ou encore La Baule, l’entreprise nantaise déploiera son système dans une dizaine de villes de l’Hexagone en 2020. Et souhaite devenir un acteur incontournable de la mobilité douce dans les villes françaises de moins de 300 000 habitants.

Le VLS électrique français, un argument de poids pour les entreprises

Pour les entreprises aussi, la démarche peut être intéressante. Il est possible de développer un vélo habillé aux couleur de son entreprise et ainsi allier mobilité douce, communication, santé et ponctualité. Un moyen de faire de la publicité à moindre frais. Tout en développement une image de marque éco-responsable et respectueuse de l’environnement.

Un vélo libre-service électrique de fonction aux couleurs d'une entreprise

Le VLS peut s’habiller aux couleurs d’une entreprise – © Ecovélo

Quelques grandes entreprises françaises et groupes immobiliers ont déjà opté pour la solution Ecovélo. Ainsi qu’un grand nombre de TPE et PME qui s’équipent de vélos de fonction habillés à leur image.

>> A LIRE : Flotte de vélo pour les salariés en entreprise, quel bilan ?

Ecovélo veut aussi faire gagner de l’argent aux cyclistes

Toutefois, Ecovélo n’a pas non plus tiré un trait définitif sur sa première activité. La start-up propose toujours des campagnes de communication destinées à rémunérer des cyclistes ou à leur faire remporter un vélo. En contrepartie ces cyclistes roulent avec des vélos habillés aux couleurs de l’annonceur, qui décide de les rémunérer soit en fonction du nombres de kilomètres parcourus et des heures de stationnement, soit en leur offrant les vélos habillés aux couleurs de leur entreprise. Le cycliste peut gagner jusqu’à 60 euros pour un mois de campagne.

Un service de vélo électrique en libre-service d’un nouveau genre

Le VLS électrique français et économique

Presque tout dans les Ecovélo est « local », ce qui est aussi bon pour l’écologie. Ce sont de véritables VLS électrique français. Les montures, développées en partenariat avec Arcade-Cycles qui fabrique ses vélos en Vendée, fonctionnent avec ou sans borne de stationnement. En effet, la technologie de verrouillage et de gestion des bicyclettes permettant de louer le vélo est directement embarquée sur le vélo. Il s’agit d’un boitier alimenté par des panneaux solaires embarqués sur le véhicule. Il est d’ailleurs lui aussi développé par une entreprise locale, le nantais Tronico-Groupe Alcen. L’installation des bornes et du parc de bicyclettes ne nécessite donc pas de travaux de génie civil – tranchées, électrification – comme les systèmes de VLS classiques les plus répandus. Au-delà des économies, cela permet une installation rapide. Ainsi que plus de flexibilité dans le déploiement puisqu’il est très facile de rajouter ou de déplacer des stations.

« Nous avons toujours cherché à innover et montrer que l’usage du vélo est bon pour la santé, le portefeuille et l’environnement »

VLS Ecovélo à Reims

Ecovélo se déploie à Reims – © Ecovélo

La batterie quant à elle, fabriquée par le poitevin Forsee Power est amovible et peut être louée par les usagers. Les utilisateurs disposent alors de leur propre batterie qu’ils insèrent eux-mêmes sur le vélo. Ce dernier peut donc fonctionner de manière classique ou avec assistance électrique.

Les vélos Ecovélo offrent également de nombreuses fonctionnalités. Tracking GPS, suivi des niveaux de batterie, fonction « caddie » qui permet d’accrocher les vélos entre eux en cas de station pleine, chaine pour les arrêts minutes stations éphémères pour les évènements…

>>> A LIRE AUSSI : les vélos sans chaîne, à cardan et à courroie

Un vélo simple d’utilisation

Le VLS électrique français Ecovélo ne nécessite pas de borne

Une borne de VLS électrique Ecovélo – © Ecovélo

Pour louer un VLS, il suffit de créer un compte. Vous aurez alors la possibilité de louer votre vélo via l’application dédiée, le site internet, par SMS ou encore grâce à un badge ou votre carte bleue sans contact. Une fois la location enclenchée, la chaine du vélo se débloque et vous pouvez l’utiliser en toute sérénité. Pour rendre le vélo, il suffit de le ramener en station et de le rattacher sur la borne prévue. Ou sur un autre vélo s’il n’y a plus de place grâce au mode caddie. Un suivi de l’historique des locations, des factures ou des trajets est également disponible.

Le coût de l’abonnement et de la location dépend des collectivités. Elles proposent en général des des abonnements à la journée, au mois ou à l’année. La première demi-heure est gratuite et un supplément est facturé au-delà du dépassement.

Ecovélo déploie aujourd’hui près de 300 bicyclettes électriques à travers la France. Une solution à mi-chemin entre le VLS classique et la flotte d’entreprise qui semble se montrer durable et efficace.

Pour en savoir plus sur l’entreprise nantaise EcoVélo.

[article publié le 26 novembre 2013 et mis à jour le 2 décembre 2019]

À propos de l’auteur : Jean-Baptiste

16 de commentaires

  1. gomit 4 juin 2014 at 10 h 34 min - Reply

    J’aimerais avoir des precision sur le fonctionnement merci

    • Cédric Attali 4 juin 2014 at 10 h 39 min - Reply

      Bonjour,

      Pour avoir plus de précision sur le fonctionnement d’Écovélo, je vous invite à les contacter directement vers leur page de contact que vous trouverez via l’adresse suivante :
      http://www.my-ecovelo.fr/#colophon

      Cordialement,
      Citycle

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