Le témoignage de la « maman active à vélo »

‘Voilà 6 mois que j’ai passé le pas, j’y pensais depuis plusieurs mois, santé fragile, enfant, dossiers à transporter tout semblait être un obstacle. Toutefois ce qui me semblait le plus difficile c’était les 4 km de côtes pour aller à mon travail, 7 km au total.

Un voisin et une collègue, depuis un an faisait le trajet domicile-travail à vélo, des exemples à suivre, certainement. J’avais fait du covoiturage pendant un an, mais toujours soumis aux contraintes horaires de l’autre. Difficiles d’avoir les renseignements sur les vélos à assistance électriques que je souhaitais et puis l’occasion d’une prime je l’ai acheté.

A la réception, le poids m’a surpris, je le savais mais j’avais du mal à soulever le vélo. Au bout de quelques semaines et quelques muscles supplémentaires le problème ne se posait plus. Pour transporter mon fils un siège pour enfant, 20 kg en plus sur le vélo, impressionnant mais l’assistance marche bien. Pour transporter les dossiers et les équipements de sécurité des sacoches sur le guidon, à l’avant du vélo. J’appelle mon vélo mon tank car parfois il est bien chargé, mais ça roule toujours.

J’avais repéré le trajet pour le maximum de sécurité, entre piste, voie à 30 et forêt, il n’y a plus qu’une zone délicate – temps de trajet 30 min contre 40 et plus en voiture. Les petits déplacements fait en vélo, plus besoin de chercher de place de parking à la gare, dans le centre ville.

Le surpoids et le manque d’entrainement faisant, j’ai commencé doucement une fois par semaine le premier mois, puis 2 à 3 fois par semaine et jamais quand il pleuvait. A partir, du cinquième mois, tous les jours, première fois sous la pluie et dans le froid, pas très agréable mais l’équipement que j’avais acheté était suffisant, pantalon de pluie, gant, sur-chaussure, anorak, capuche. Enfin, les trajets de nuit dans des zones non éclairées, gilet jaune, bande réfléchissante et achat d’une lampe supplémentaire pour mieux voir et pas de soucis.

Je suis contente de mon achat, ma santé va mieux, j’arrive moins énervée à mon travail, je me détends avant de rentrer chez moi. Mon fils est fier sur le vélo de maman quand je le dépose à l’école, les autres enfants disent à leur parent c’est la maman de Liam. Les gens viennent vers moi pour poser des questions.

L’entretien, et oui je ne savais pas qu’il fallait entretenir le vélo et très régulièrement, resserrer les boulons, gonfler les pneus, graisser chaîne et pièces en mouvement, après quelques hic, mon mari c’est occupé de tous et j’ai trouvé un réparateur à proximité.

Ma voiture, un plein en 3 mois, j’ai calculé qu’en 18 mois d’utilisation j’aurais rentabilisé mon investissement. J’ai perdu 5 kg en 3 mois, retrouvé de l’énergie et surtout un temps pour moi. J’aime mon vélo, je me sens à l’aise et je regrette les jours où je dois prendre ma voiture et ces heures d’embouteillages. Je laisse passer l’hiver pour voir le taux d’utilisation de mon vélo, mais je pense de plus en plus vendre ma voiture et investir dans une remorque et un GPS pour vélo.

L’accident, c’est toujours possible, perso à chaque fois toute seule, car les équipements publics ne sont pas toujours bien conçus, car une voiture peut trop nous serrer, il faut être vigilent comme en voiture, respecter le code de la route et savoir perdre du temps pour se mettre en sécurité. Pour traverser un grand carrefour sur ma route, j’attends l’équivalent de 3 feux tricolores, plutôt que de traverser avec le flux de voitures.

C’est un autre mode de vie, adapté à la ville, c’est un choix et un respect de soi, en tous cas moi je le vie comme ça.

Une maman, active de 33 ans qui sort de dépression. »

>>> A LIRE AUSSI : Témoignage de Cathérine, cycliste urbaine

À propos de l’auteur : Citycle

One Comment

  1. Arnaud 29 janvier 2012 at 16 h 07 min - Reply

    Bravo à la maman active! Nous sommes presque du même âge, et ce qui me surprend c’est la ressemblance entre ton témoignage et ma transition progressive il y a 7 ans vers le vélo électrique: au début on ne sait pas trop si c’est viable, et après on y trouve notre bonheur.
    Moi aussi, je rechigne maintenant à utiliser la voiture. La semaine dernière j’ai dû faire un trajet d’une longueur démentielle en vélo, mais ça aurait été le même temps en voiture avec les bouchons en plus. J’ai pris le vélo, et je ne l’ai pas regretté. Je prends aussi le vélo presque tous les jours, et je fais aussi très rarement le plein de la voiture. Le prix de l’essence augmente? Ca ne me gène pas, j’en ai besoin tellement rarement, et ça me fait sourire discrètement d’entendre les collègues se plaindre du prix de leur plein.
    La pluie, le froid, la transpiration… ce ne sont effectivement que des faux problèmes qui sont facilement résolus. Le vrai problème pour se mettre au vélo utilitaire, c’est de faire abstraction du bourrage de crâne qui nous a fait croire que la voiture c’était la liberté. Peut-être il y a 50 ans. Mais aujourd’hui la liberté c’est le vélo.

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