Faire du vélo est bon pour la santé. Pourtant, nous pouvons nous poser la question de la viabilité des bénéfices santé du vélo lorsque nous pédalons en ville au milieu d’une circulation automobile dense. Des études ont ainsi été menées pour déterminer le degré d’exposition du cycliste à la pollution urbaine ainsi que sur l’influence des voies cyclables sur la qualité de l’air à vélo. A savoir que selon une étude réalisée sur Paris, 2009 a enregistré une stabilité des niveaux de pollution chronique par rapport aux années passées. Cinq polluants restant problématiques à des degrés divers et ne respectent pas plusieurs réglementations : le dioxyde d’azote, les particules (PM10 et PM2,5), l’ozone et le benzène.
A vélo, on respire un air moins pollué !
A la demande de l’Afsset, Airparif avait mené en 2007 une étude exploratoire avec 150 franciliens volontaires dont 37% habitaient Paris, 34% en petite couronne et 29% en grande couronne. Les volontaires portaient des colliers équipés d’échantillonneurs pour mesurer notamment l’exposition au dioxyde d’azote et au benzène, caractéristiques du trafic routier. Les volontaires ont été répartis en 4 catégories selon leurs modes de déplacements : cyclistes, automobilistes, usagers des transports en commun et sédentaires. Les résultats obtenus ne sont pas uniquement représentatifs du mode de transport puisque les colliers étaient portés pendant 12h. Conclusion : Les automobilistes sont plus exposés au benzène, un polluant cancérogène, que les cyclistes et piétons : 4 micro grammes par mètre cube contre 2,4 le 13 février 2007 et 3,2 contre 2,5 le 12 juin.
A vélo, l’air respiré est inhalé bien au dessus du niveau des pots d’échappements alors que la ventilation d’une voiture aspire l’air à proximité du pot d’échappement de la voiture précédente. Le filtre de ventilation des voitures n’arrête pas tous les polluants, qui s’accumulent alors dans l’habitacle. Certes, l’effort physique fourni par le cycliste exige qu’il inhale plus d’air mais celui-ci est moins concentré en polluants.
Le docteur Jean-Luc Saladin, médecin généraliste au Havre, directeur de thèse, conseiller scientifique de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUBICY) et délégué modes doux de la Ville du Havre explique notamment qu’une étude danoise démontre que ceux qui vont au travail à vélo ont une mortalité réduite de 40% par rapport à ceux qui empruntent les transports en commun et que développer la pratique du vélo est un outil de santé publique. Il souligne que le vélo est l’un des modes de déplacement les plus rapides en ville et ainsi celui où le temps d’exposition à la pollution est le plus court pour un même trajet.
Pour limiter leur exposition aux polluants, le docteur Jean-Luc Saladin conseille d’ailleurs aux cyclistes de maîtriser l’intensité de leur effort physique en choisissant une vitesse inférieure. En effet, en cas d’ hyperventilation, la respiration s’accélère, s’amplifie et les bronches se dilatent. On s’expose donc plus intensément aux polluants bien que sur un temps plus court.
De plus, il est nécessaire d’éviter au maximum de se mettre dans la veine gazeuse des pots d’échappement en privilégiant les pistes cyclables, les trajets alternatifs pour éviter les grands axes qui bouchonnent et, aux feux rouges, en allant se placer devant les voitures. Enfin, pour ceux qui le souhaitent, ils leurs préconise d’investir dans un masque filtrant professionnel. En effet, certains masques anti-pollution offrent un haut niveau de protection contre l’inhalation des polluants primaires émis par les pots d’échappement des véhicules. Dans la gamme de la marque RESPRO, le masque CITY et le masque SPORT qui possèdent un filtre électrostatique qui retient les plus petites particules en suspension dans l’air, jusqu’à 3 microns. Ce filtre est spécialement conçu pour retenir une vaste gamme de polluants urbains comme les hydrocarbures, y compris benzène et pyrène, les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre, l’oxyde de plomb et les fumées noires, les microparticules, y compris les pollens et les poussières de construction. Les deux clapets Techno Valves de ces masques permettent l’évacuation rapide de la chaleur, de l’humidité et du dioxyde de carbone pour une respiration fluide même en cas d’effort.
L’influence des voies cyclables sur la qualité de l’air à vélo
Avec le soutien financier de l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail),Airparif a mesuré la qualité de l’air respirée par les cyclistes en fonction du type d’aménagement de voirie emprunté. C’est dans le flux de circulation, au plus près des émissions routières, que le cycliste est en moyenne le plus exposé à la pollution. Par comparaison avec les résultats de l’étude effectuée par Airparif et que j’ai cité précédemment, la qualité de l’air respirée à vélo est néanmoins moins dégradée qu’en voiture. Rappelons-le encore, du fait de la possibilité pour le cycliste de s’éloigner plus ou moins du flux de circulation en empruntant notamment les aménagements qui lui sont dédiés.
Pour les niveaux moyens relevés sur chaque parcours, trois critères influencent l’exposition du cycliste à la pollution : le niveau de pollution général du quartier, l’importance du trafic sur l’axe emprunté, la distance au trafic en fonction des aménagements dédiés aux cyclistes. Vous pouvez retrouver les détails de cette étude ici.
Conclusion :
Même dans des conditions polluées, il y a plus de bienfaits à faire du vélo qu’à rester automobiliste, motard, usager des transports en commun ou sédentaire à condition de :
- Pratiquer le vélo à un rythme modéré pour éviter l’hyperventilation
- Inspirer par le nez et souffler par la bouche
- Bien choisir son trajet : préférez les axes les moins fréquentés et les mieux adaptés pour les cyclistes
- Descendre du vélo et marcher sur le trottoir en cas d’inconfort respiratoire ponctuel lié au trafic
Vous pouvez retrouver le bulletin de l’air présenté chaque jour à 17h, qui notifie l’état de la qualité de l’air dans les principales agglomérations françaises et donne une prévision pour le lendemain. Ce bulletin est réalisé par le département Air de l’ADEME. Et pour connaître la qualité de l’air en direct dans les villes européennes, rendez-vous sur le site Air Quality Now.
Sources :
Les articles complémentaires :
La ruine de la voiture face à l’économie du vélo !
Agir pour l’environnement !
Protection contre la pollution urbaine
Bon article, bien documenté. Les bons masques anti pollution sont très efficaces contre les particules fines.