En mars dernier, s’est tenu la rencontre nationale du Club ds villes et territoires cyclables. Ceux-ci sont revenus sur les outils d’évaluation des politiques et des pratiques du vélo. Cette réunion a servi à mieux comprendre le lien entre les collectivités et les cyclistes pour, ainsi, travailler d’un commun accord au développement du vélo.
« Le principal frein au développement du vélo reste politique, le plan national vélo présenté en 2012 n’est qu’une feuille de route : il ne présente pas de moyens d’actions pour atteindre ses objectifs » témoigne Véronique Michaud, secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables. Le Club s’est donc penché sur les outils d’évaluation des projets de mobilité dans un contexte de bilan des mandats 2008-2014.
Évaluer la politique cyclable : Bypad
A travers le retour d’expérience de Chambéry Métropole, l’audit « Bypad » (bicycle Policy Audit) a été présenté. Trois agglomérations ont testée le principe : Chambéry, Grenoble et Annecy. La méthode consiste à voir la politique cyclable de la même façon que le management de la qualité.
Les élus, les techniciens et les usagers réalisent tous les trois l’évaluation. Ces derniers remplissent un questionnaire recouvrant les 9 modules de l’outil :
- les besoins des cyclistes,
- la responsabilité et la coordination,
- la politique dans les textes,
- le personnel et les moyens,
- les infrastructures et la sécurité,
- l’information et l’éducation,
- la promotion et les partenariats,
- les actions complémentaires
- le suivi et les impacts.
Chaque thématique est évaluée par la ville et pondéré en fonction des besoins. Lors d’une réunion de concertation, les différents intervenants doivent ajuster leurs divergences d’appréciation et tenter aussi de dégager une vision consensuelle. Par suite, le coordinateur de la démarche propose un plan d’action qui sera lors d’une seconde réunion de concertation qui débouchera sur une certification Bypad.
« Nous avons organisé un vélo-forum en septembre 2010 pour présenter les premiers résultats et échanger avec les habitants de l’agglomération« , commente Henri Dupassieux, vice-président chargé du développement durable. Selon lui, l’exercice permet de réaliser un suivi de l’évolution dans le temps et de donner de la visibilité sur les points forts et faibles de la politique cyclable ambiante. Cette évaluation permettra ainsi de dégager les priorités et de consolider le dialogue entre les différents acteurs. « Comme les notes sont attribuées par des évaluateurs locaux, les comparaisons entre villes sont difficiles« , souligne-t-il.
Évaluer la pratique du vélo
« Pour évaluer la pratique du vélo, le comptage automatique est le seul outil fiable, il est intéressant cependant de réaliser un comptage ponctuel pour redresser certains résultats. » – Emmanuel Roche, responsable vélo, Chambéry Métropole. Bien entendu, cette estimation devra être mis en rapport avec la météo.
Le technicien conseille également d’initier des enquêtes qualitatives des cyclistes. « Il faut faire un lien entre le nombre de cyclistes qui passent devant le compteur et ceux présents dans le volume », souligne-t-il.
Au sujet des indicateurs pour le suivi des actions mises en œuvre, ce technicien préconise aussi des critères qui sont exprimables sous forme de valeur numérique. Ces indicateurs devront être mis à jour aussi régulièrement que le bilan de la politique cyclable.
« Pour faciliter les comparaisons avec les autres collectivités, nous avons intérêt à choisir les mêmes indicateurs et méthodes de calcul« , estime-t-il.
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Organiser le réseau cyclable
Cette journée fût aussi l’occasion de présenter les outils de planification comme par exemple le schéma directeur cyclable.
« Il permet de construire un réseau qui donne envie de faire du vélo car continu, cohérent et maillé« , pointe Thomas Jouannot, chargé d’étude au Certu. Selon lui, l’infrastructure cyclable de Strasbourg est un bon exemple permettant des trajets directs et sécurisés. « Il faut acquérir une vision d’ensemble sur le réseau existant ou celui à construire de manière pluriannuelle« .
L’analyse des tronçons existants se fait à vélo avec un GPS et une caméra embarquée. Une analyse des coupures, un recensement des besoins et une analyse de la structure du déplacement, complèteront l’étude.
La politique de développement des cycles doit également être pris en compte par les autres modes de déplacement. « Au Pays-bas, l’efficacité du réseau est lié à la manière de penser la place de la voiture » – Thomas Jouannot.
Selon ce dernier, le schéma cyclable doit s’insérer dans une démarche plus large : le plan ou la charte cyclable qui fixe les grandes orientations.
« Cet outil donne un cap mais ne doit pas empêcher d’avoir des actions directes au cour de son élaboration« . A commencer par exemple par mettre un double sens vélo dans un sens unique voiture ou un sas vélo dans un carrefour à feu.
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