Lucie et Alexandre, c’est l’histoire de deux personnes, socialement peu destinées à se rencontrer. Et pourtant, deux sportifs amoureux de la faune et la flore, très vite liés par l’envie commune de redéfinir, la vie, leur vie. Leur premier rendez-vous ? En terrasse sur le vieux port de La Rochelle, accompagné d’un doux verre de Pineau des Charentes et d’une bonne bière.
Mallo (le chien) fait partie de leur quotidien, mais partir seulement avec un husky n’est pas assez loufoque. Rossell (le chat) rejoindra la famille en octobre 2021. C’est décidé, ils tenteront tous les deux l’aventure à vélo avec des animaux !
Voyager à vélo avec des animaux à travers l’Europe
C’est la Norvège qui sera leur premier grand objectif !

©Syklopattes
Lucie n’a encore jamais voyagé au long cours et n’a que rarement franchi les frontières françaises. Quelques notions d’anglais très médiocres et une bonne dose d’enthousiasme la rendent (presque) invincible. Alexandre a déjà voyagé plusieurs mois. Il se rend bien compte qu’il se lance dans un sacré challenge accompagné de cet équipage novice et atypique.
La vie sédentaire ne les passionnant plus, les Syklopattes prennent forme et s’élancent à l’aveugle et sans crainte dans cette aventure.

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Ils se délestent petit à petit de nombre de leurs boulets : travail, logement, etc. Ils font le tour de leur entourage afin de dire au revoir. L’ambiance est très sceptique, mais cela n’entache pas leur envie de liberté. L’envie de découvrir le monde en étant vulnérable sur leurs montures est forte. Leur besoin de vivre spontanément est intense. Ils organisent tranquillement leur voyage. Lucie s’équipe sous les conseils avisés d’Alexandre. La plupart de leurs équipements sont commandés sur le site internet lecyclo.com , comme le panier de leur super « chaventurier ».
Pour s’orienter, Alex utilise essentiellement l’application Komoot afin de choisir leurs trajectoires en fonction des fréquentations de voies et du relief. Ils ne planifient pas d’étapes et pédalent au gré de leurs envies.
Ils ont pédalé de nombreuses fois sur des voies cyclables pour jouir de leur confort et de leur sécurité. En France, ils ont empruntés des tronçons de voies connus comme :
«La Viarhona» (Avignon – Nord de Lyon), «La voie bleue» (Lyon – Chalon-sur-Saône) et «Terre d’Oh!» (Saverne – Sarreguemine)
Dans les autres pays, ils se sont adaptés en fonction des possibilités qui s’offraient à eux. Ils ont majoritairement traversé les campagnes, car le trafic en agglomération les mettait dans des situations inconfortables. La nuit, Alex et Lucie ont bivouaqué 240 nuits sur 269 et ont énormément apprécié. La recherche d’un spot, l’installation, la variété des lieux, des bruits environnants…
Tous ces éléments les ont comblés dans leur quotidien de voyage.
Préparer son chien pour un voyage à vélo
Pour l’alimentation, Lucie et Alexandre faisaient les courses tous les 2/3 jours afin de ne pas trop se charger. Il est arrivé que ce délai soit plus ou moins long en fonction des pays traversés. Idem pour l’alimentation de leurs animaux. Le couple ne transportait pas plus de 4kg de croquettes et achetait l’alimentation comme ils le pouvaient, aussi bien en qualité qu’en quantité.
En Norvège, ils ont pédalé uniquement dans les fiords. Ce qui leur a permis de pêcher quotidiennement et de s’alimenter des maquereaux fraichement pêchés (il n’y avait pas plus local !). Les animaux aussi ont pu profiter de ces pêches, mais c’est surtout Rossell (le chat) qui attendait avec impatience la remontée du butin aux pieds d’Alex.
En Scandinavie, les choses sérieuses ont commencé. Alex et Lucie ont eu la sensation de passer à un niveau supérieur dans leur périple : la beauté de la nature et l’accès à celle-ci, la flambe de leurs dépenses financières et celle de leurs cuisses à la vue des dénivelés positifs. Ils prennent alors conscience de la chance qu’ils ont eu d’organiser leur voyage dans cet ordre là. Les 3000 kilomètres d’échauffement ont été très bénéfiques pour réussir à faire grimper leur vélo de 50kg, couplé pour l’un des deux à la remorque du chien, c’est à dire 50 kg supplémentaires.
Oui oui, à tour de rôle l’un des deux vélos pesait 100 kg sans son pilote !
Pour ce qui est de la remorque, Lucie a travaillé en amont sur l’éducation de Mallo pour qu’il soit désensibilisé à son carrosse. D’après Lucie il est très important de consacrer du temps à la désensibilisation et l’éducation positive des animaux, afin que le voyage se déroule au mieux pour tous.
Un chien en voyage est un chien qui doit avoir de bonnes bases en éducation, car un chien éduqué est un chien libre, et un chien libre est un maître soulagé (surtout dans les côtes ! ).

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Mallo courait environ 20 km par jour, répartis de différentes manières en fonction de l’environnement. Soit il pouvait jouir de sa liberté si la sécurité et son écoute le permettaient, soit il était à côté du vélo. Avant de partir, Lucie lui a instruit l’ordre «au vélo» pour qu’il se positionne au niveau de la pédale.
Rossell est le «chapitaine» du quatuor, il prenait position dans son panier, à l’avant du vélo de Lucie où il pouvait longuement regarder le paysage défiler. Lorsque Mallo était en dehors de sa remorque ou que le quatuor passait en ville, Roro était mis à l’intérieur de la remorque, car pour les passages en ville, c’était plus sécurisé.
Partir en voyage à vélo avec ses animaux et faire des rencontres authentiques
Le point le plus au nord de leur périple atteint (Umeå en Suède), Alex et Lucie ont ensuite pris la route des pays baltes, pays slaves et de l’Italie avant de boucler leur boucle de 9 mois, dans le Var.
Arrivés en Estonie, leur voyage a passé un nouveau niveau.
Leur deuxième partie de voyage a été totalement différente de ce qu’ils avaient vécu jusque-là : ils pédalaient dans l’inconnu et passaient des pays les plus riches d’Europe aux plus pauvres, en une traversée de ferry. Ils sont passés des Tesla, « en veux tu en voilà », aux tracteurs et maison délabrés.
C’était très intéressant pour eux de traverser des pays qui produisent une grande partie de leur consommation. Ils ont vu, dans ces campagnes, que chaque maison possédait un potager et une ou deux bêtes. La générosité des personnes qu’ils ont rencontrées durant cette deuxième partie de voyage les a marqués. Leurs échanges étaient très humains, très simples, vraiment très touchants et profondément sincères.
Souvent, ils ne passaient pas inaperçus avec leur convoi exceptionnel. Ils ont pu voir à quel point le vélo est un merveilleux moyen de transport pour le voyage.
À vélo, le rythme est assez lent pour admirer le paysage, l’effort permet d’apprécier d’autant plus les panoramas, les rencontres spontanées sont facilitées et sont pleines d’authenticité.
L’introspection possède des vertus salvatrices, elle fait office de thérapie. Le voyage à vélo leur a permis de prendre de la hauteur et pour Lucie, il a été une réelle et magnifique thérapie. Aujourd’hui, 8 mois après leur retour, Alexandre et Lucie placent la sédentarité en second plan afin de pouvoir repartir pour de nouvelles aventures très prochainement.
Il est possible de suivre leurs aventures sur leurs différents réseaux sociaux (instagram/facebook et youtube/tiktok) @syklopattes ainsi que sur leur blog syklopattes.fr
Les Syklopattes souhaitent à tous, de vivre une aventure qui fait grandir et vous sentir vivant !