J’avais envie de convaincre 4 de mes amis réfractaires à la mobilité douce en vacances, du non-sens de leurs a priori. Non, partir en voyage à vélo n’allait pas forcément de paire avec bivouac, lyophilisé et mal de dos … et j’étais bien décidée à le leur prouver.

Lorsque je leur ai proposé un trip vélo, sans enfant, avec dégustations de vins, bons repas et nuits douillettes à la clé, ils se sont laissés tenter !

Cette petite épopée, entre Villefranche sur Saône, au Nord de Lyon et Beaune allait les séduire à coup sûr ! Au programme : randonnée vélo/train et visites de caves sur la voie bleue, traversées de vignobles à perte de vue, terroir, dégustations, partages, rencontres … nous n’allions pas être déçus !

Préparer son échappée bleue à vélo : les étapes, les liaisons en train, les hébergements

Résidants tous les 6 dans la région d’Aix-Les-Bains en Savoie, il nous fallait trouver un parcours dont le point de départ n’impliquait pas un trajet en train trop conséquent. Nos obligations professionnelles respectives nous imposaient en effet de ne partir que 5 jours.

L’itinéraire vélo sur la voie bleue entre Lyon et Beaune

Nous savions que la voie bleue, qui longe la Saône depuis Lyon nous permettrait de rejoindre les régions viticoles et visiter les caves qui nous donnaient l’eau à la bouche.

Pour autant, la portion de voie bleue en sortie de Lyon ne nous semblait pas en accord avec ce ce que nous recherchions, car encore très citadine. Nous avions vite besoin d’air frais, de campagne et de verdure. Nous avons donc fait le choix de fixer notre point de départ en évitant cette portion.

La décision était prise : nous enfourcherions nos vélos à Villefranche-Sur-Saône, jusqu’à Beaune.

Deux cyclotouristes regardent la carte du beaujolais à vélo.

Voyager en train avec son vélo

Les billets de train étaient à prévoir : Aix-Les-Bains / Villefranche-Sur-Saône avec un changement à Lyon part dieu. Certains TER en Région Rhône Alpes (attention, pas tous !) disposent de plusieurs wagons équipés d’espace pouvant accueillir 2 vélos. En réservant nos billets sur le site sncf, la démarche était assez simple : il fallait spécifier que nous voyagions avec des vélos non démontés et le moteur de recherche nous proposait les trains avec espaces vélos disponibles.

A notre grande surprise, lorsque nous avons souhaité prendre nos billets de retour depuis Beaune jusqu’à Aix Les Bains, le système était beaucoup moins intuitif car très peu optimisé. La région Bourgogne-Franche Comté ne proposait effectivement pas de billets de TER avec vélos sur le site sncf. Il nous a donc fallu fonctionner en deux étapes :

  • prendre, dans un premier temps, nos billets de train « classiques » sur le site SNCF,
  • puis passer par un autre site web en parallèle www.resaterbfc.fr pour réserver nos billets de train TER « vélo ».

Un fonctionnement que nous avons mis un certain temps à comprendre … nous pensions au début qu’aucun train ne disposait d’espace vélo et que nous allions devoir les démonter !

Des cyclotouristes attendent le train avec leur vélos sur le quai de la gare.

Trouver des hébergements qui accueillent les vélos

Pour finir, la recherche d’hébergements et de caves à visiter a conditionné notre itinéraire. Nous souhaitions dormir en chambre d’hôtes ou en petit hôtel de campagne sans trop nous éloigner de notre itinéraire vélo. Tous les hébergements que nous avons consultés, itinéraire vélo à proximité oblige, proposaient tous de pouvoir stocker les vélos dans un endroit fermé pour la nuit. Les vignerons proposant des visites de cave à des horaires précis, nous n’ en avons réservé qu’un seul à l’avance, en nous disant que nous en trouverions d’autres au gré de notre parcours et de nos rencontres.

Jour 1 : 37 kms, le long de la Saône à vélo

Nous nous rejoignons à la gare d’Aix-Les-Bains le samedi matin pour un départ fixé à 10h40. Nos 4 acolytes avaient réservés 4 vélos chez Vélodéa en face de la gare : un commerce de location de vélo subventionné par la région qui propose des vélos robustes, à des prix défiants toute concurrence. Nous avions également loué les sacoches chez Lecyclo.com car personne n’en était équipé.

Notre voyage en train se déroule comme sur des roulettes : séparés en deux groupes dans le train pour pouvoir placer nos vélos, nous nous asseyons sur des strapontins à côté pour garder un œil dessus. Nous nous retrouvons à Lyon part dieu pour avaler un sandwich et être fin prêts pour notre arrivée à Villefranche. Les gares sont désormais toutes pourvues de rampe d’accès ainsi que d’ascenseurs qui permettent aisément d’accéder aux quais ou d’en sortir avec son vélo.

Deux vélos sont accrochés à la verticale dans l'espace vélo du train.

À vélo sur la voie bleue, le long de la Saône

Après quelques ajustements d’équipement : vérification de la fixation des sacoches, enfilage de cuissards et autre coupe-vent, nous voilà fin prêts pour rejoindre la Voie Bleue, le long de la Sâone, en quelques minutes.

 

Capucine est descendue de son vélo. Elle regarde le panneau qui indique qu'elle se trouve sur le circuit de la voie bleue, un itinéraire vélo.

L’aventure peut commencer !

Nous roulons tranquillement le long de la Saône pendant deux bonnes heures en traversant moult paysages bucoliques : les bords de Saône sont très aménagés et offrent de nombreux espaces de détente aux beaux jours. Nous nous arrêtons d’ailleurs faire la pause dans une des nombreuses guinguettes qui jalonnent la rive : terrain de pétanque, mini-golf, parasols, accès direct à la Saône. Tout est là pour passer un bon moment … mais pour l’instant, les températures ne sont pas assez élevées pour en profiter. Après cette halte rafraichissante, nous continuons un court moment le long de la Saône puis nous en éloignons légèrement pour bifurquer et rejoindre Saint-Didier-sur-Chalaronne : le village de la chambre d’hôte qui nous accueille pour la nuit. Grâce à Google Map, nous arrivons à sillonner les petites routes de campagne pour rejoindre La Doloréanne, où nous accueillent chaleureusement Danielle et Stéphane. Nos vélos peuvent être rangés dans un abri fermé à clé, et les chambres invitent au repos et à la douceur de vivre.

Vélos et dégustations dans le Beaujolais

Le repos n’est néanmoins pas encore de mise puisque nous déposons nos sacoches et repartons dare dare rejoindre le domaine Paul Janin pour la dégustation que nous avons réservée. 15 minutes de vélo suffisent pour l’atteindre et Eric Janin nous y accueille avec beaucoup de gentillesse. Nous découvrons l’appellation Moulin à Vent à travers la dégustation de 5 vins rouge d’années différentes et issus de parcelles variées. Nous y apprenons l’importance du sol dans lequel pousse la vigne : plutôt argileux et le vin sera juteux et riche en arômes…., plutôt calcaire et il sera davantage minéral avec une pointe d’acidité.

De retour à La Doloréanne, nous passons un moment magique dans le jardin avec Danielle et Stéphane : coucher de soleil, apéritif et franche rigolade … nos hôtes nous enchantent par leur simplicité et leur joie de vivre. Après un bon diner dans le restaurant Ô toi c’, en bord de Saône, à quelques coups de pédale de là, nous rentrons dormir bien sagement.

Le lendemain matin, notre réveil est un peu fourbu mais tellement agréable : Danielle et Stéphane nous concoctent un petit-déjeuner gourmand et complet, de quoi prendre des forces pour notre longue journée de vélo. Nos hôtes nous renseignent avec beaucoup de précisions sur les vignobles à voir et les itinéraires à emprunter … coup de chance, aujourd’hui :  c’est le 23ème printemps de Viré Clessé, une journée où les vignerons ouvrent leurs portes à volonté !  … C’est décidé à l’unanimité, on y fera une halte dégustation avant de rejoindre notre second havre de paix pour la nuit : la montagne de Brancion … tout un programme :)

Jour 2 : 55 kms à vélo, entre la Saône et les vignobles du Beaujolais

Nous voilà donc repartis sur nos fidèles bicyclettes. Nous longeons la Saône sur des chemins de halage magnifiques et rencontrons tous les types de temps imaginables : soleil, pluie, grêle … et le vent, toujours ! Il s’est pris d’amitié pour nous dès le début de notre itinéraire et ne nous a plus quitté. Entre 40 et 50 kms de vent du Nord, de face, ça « fait les cuisses » ! Heureusement que nos étapes ne sont pas très longues, car nous ne dépassons pas 15 km/h.

Nous traversons Macon, une belle découverte pour cette ville construite en bord de Saône. Nous nous y arrêtons faire la pause déjeuner, bien méritée entre deux averses.

Sur son vélo, Capucine pointe du doigts les panneaux d'indication, à Macon.

Puis nous continuons à longer la Saône pour la quitter à Fleurville et s’engager sur les routes de campagne pour rejoindre Viré Cléssé, une appellation de vin blanc exclusivement, en cépage chardonnay évidemment. Nous découvrons les deux charmants petits village viticoles dans lesquels pas moins de 32 vignerons ouvrent leurs portes avec dégustations gratuites et animations musicales. La thématique de notre périple à vélo prend ici tout son sens. C’est l’occasion pour nous d’aller à la rencontre de quatre d’entre eux, et de découvrir des vignerons passionnés qui nous expliquent avec pédagogie toute la richesse et la subtilité de leur savoir-faire.

Deux cyclotouristes dégustent du vin et trinquent dans un domaine viticole.

Nous repartons sous le soleil pour notre destination finale de la journée, la seule montagne du secteur : la montagne de Brancion.Nous savons que le dénivelé nous attend, mais que le panorama là-haut nous le fera vite oublier.

L’hôtel La Montagne de Brancion domine les coteaux, la vue est magnifique et nous y passons une soirée et une nuit charmantes.

Capucine, pendant ses vacances à vélo, admire la vue depuis le sommet de la montagne de Brancion.

Jour 3 : 48 kms à bicyclette vers Châlons sur Saône et Givry

Nous nous réveillons au matin de notre avant dernier jour de périple avec les fessiers endoloris mais une énergie renouvelée. Notre circuit nous enchante jour après jour, et celui-là ne dérogera pas à la règle.

Nous descendons de notre colline direction : le château de Brancion et son village médiéval. Nous découvrons une petite merveille du XIIème siècle, incroyablement bien conservée et entretenue. La petite église nous touche particulièrement. Nous y passons un moment mystique partagé et rencontrons la tenancière du seul petit hôtel du village qui nous fait « causette ». Elle nous conseille sur le chemin à prendre pour rejoindre Chalon-Sur-Saône.

Vue sur la porte ouverte de l'église depuis l'intérieur. Un halo de lumière se dessine dans l'arche de la porte et au loin, on aperçoit un vélo équipé de sacoche de cylotourisme.

Chemin faisant, nous traversons la campagne et passons un long moment dans la forêt de la Ferté. Nous pédalons sur ses larges voies cyclables mais aussi dans ses chemins en sous bois qui me permettent de tester mon gravel tout neuf Histoire Bike sur terrain plus accidenté. Nous rejoignons Chalon et découvrons un charmant centre ville ancien. Nous nous y attardons le temps de déjeuner sur le pouce puis repartons en direction de l’hôtel Le Dracy qui nous accueillera pour la nuit, proche du petit village de Givry, à Dracy-le-Fort exactement. Nous pédalons sur une voie verte pendant quelques kilomètres et découvrons une banlieue de Chalon très résidentielle et plutôt jolie. A notre arrivée, nous avons la bonne surprise de découvrir que l’hôtel propose un spa, compris dans le tarif de la nuitée … parfait pour dorloter nos muscles éprouvés !

Capucine est sur son vélo sur la place de la vieille ville de Chalon sur Saone.

Jour 4 : 41 kms de randonnée à vélo à travers la Bourgogne viticole

Dernier jour de notre périple : nous savons que la Bourgogne nous réserve de belles surprises jusqu’à Beaune, notre destination finale. Nous rejoignons la voie verte, chemin de halage qui longe un canal tranquille et est jalonné de nombreuses écluses. La balade est charmante, et nous sommes séduits par la quiétude de cet itinéraire. La voie verte quitte progressivement le canal et nous empruntons avec engouement la fameuse voie des vignes.

Un groupe de cyclotouristes pédalent sur une route entre les vignes au cours d'une randonnée à vélo sur la voie bleue.

La voie des vignes à bicyclette

Nous voilà au cœur de la Bourgogne et les vignes s’étendent à perte de vue. Nous prenons conscience de l’âge de certains pieds de vignes à leur souche épaisse et tortueuse … ce sont certainement des vignes centenaires, évoquées  avec passion par les vignerons que nous avons rencontrés. La route des vins oscille entre route goudronnée et chemin en pierres, mon  gravel Histoire Bike s’y adapte très bien mais aussi La Grande Randonneuse de la même marque, qu’à choisie l’un d’entre nous, et nous sillonnons ce territoire d’exception confortablement.

Vue d'un vélo gravel devant une étendue de vignes à perte de vue.

Nous traversons à vélo des terroirs gigantesques de renommée internationale : Montrachet d’abord puis Meursault où nous nous arrêtons déjeuner sur la petite terrasse de la boulangerie du village. Les touristes sont nombreux et souvent étrangers. Les belles voitures sont plus nombreuses que les cyclistes et notre profil de cyclotouristes ne manque pas d’attirer l’attention. Nous poursuivons jusqu’au village de Pommard. Le paysage est à couper le souffle. Des vignerons s’affairent ici et là, à désherber à mains nues entres les pieds de vigne ou à labourer la terre avec leurs engins si particuliers : comme des tracteurs montés sur des échasses.

Deux vélos sont posés devant le panneau d'entrée dans le village de pommard en bourgogne.

Le domaine viticole de Beaune à vélo

Nous apercevons Beaune qui se profile. Nous sommes sur les terres du domaine viticole des Hospices de Beaune, d’une étendue de près de 60 hectares. Nous entrons dans cette petite ville de province placée sous le signe du vin et de ses hospices, avec l’envie farouche de prendre une douche et  boire un verre de vin. Notre petit hôtel, le Central, nous permet de passer une nuit reposante. Le lendemain, notre train de retour à Aix-Les-Bains est à 12h, et nous décidons de visiter les Hospices de Beaune  (sans nos vélos !) avant de regagner nos montagnes.

Le retour se déroule sans encombre avec les vélos et à notre arrivée à Aix-Les-Bains, nous partageons tous l’impression d’être partis beaucoup plus longtemps que ces quelques jours. Le voyage à vélo est définitivement le meilleur moyen de déconnecter, de prendre le temps, d’observer ce qui nous entoure et de s’imprégner d’une histoire, d’une culture et d’un savoir-faire. Notre petit groupe est conquis et nous nous séparons sur la promesse de repartir ensemble, ailleurs, et toujours à vélo !

Si vous souhaitez en savoir plus sur la boucle du tour de Bourgogne à vélo, n’hésitez pas à consulter cet article.

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À propos de l’auteur : Capucine

Je suis rédactrice web et adepte d'expériences au grand air : à pieds, à cheval et surtout à vélo. J'aime découvrir de nouveaux horizons et j'adhère au principe d'une mobilité douce, accessible au plus grand nombre. Je me réjouis de partager avec vous mes expériences et mon regard sur l'actualité.

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