Mila, passionnée de voyage à vélo et qui raconte ses aventures sur son blog Un Monde à Vélo, nous parle de son dernier projet de partir en Asie en 2020. Projet certes stoppé par la crise sanitaire mais pas oublié pour autant ! Découvrez ces quelques lignes qui nous éclairent sur comment voyager à vélo pendant le Covid-19.
Il y a un an, nous nous préparions à partir pour un long voyage à vélo en direction de l’Asie. Ça faisait trois ans que nous avions cette envie d’aventure, cette soif de découverte. Le départ était prévu le 29 mars 2020, tout était prêt. Mais, comme tout le monde, nous nous sommes retrouvés confinés.
Nous nous sommes toujours estimés chanceux. Tout d’abord, nous n’étions pas encore partis avant que la situation sanitaire ne se dégrade. Nous n’avions pas déménagé ou tout quitter pour ce départ et notre vie était plutôt tranquille. Hormis la déception de ce faux-départ, nous avons pu nous adapter, voyager et travailler en France quelques mois durant l’été et l’automne. Ce qui nous a permis de conserver nos économies et d’envisager de partir à nouveau.
Notre projet de voyage à vélo pendant le Covid-19
Après plusieurs années à découvrir les routes de France et d’Europe, nous avions l’envie de réaliser notre rêve : nous rendre dans les terres sauvages de l’Asie centrale. Au départ de l’Italie (où nous vivons), nous avions prévu une année pour nous rendre jusqu’en Mongolie, en Chine ou ailleurs. Dès le début, la destination n’avait aucune importance tant que nous passions sur les routes du Pamir.
Cette aventure devait être documentée sur notre blog Un Monde à Vélo et les réseaux sociaux qui l’entourent. L’idée était de faire voter nos lecteurs pour qu’ils choisissent les prochains itinéraires que nous devions emprunter. Un concept rigolo qui devait être accompagné par des reportages photos et vidéos.
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L’appel de la route malgré la pandémie
En novembre, nous avons décidé de déterrer notre projet et que nous partirions tout de même. Par rapport à nos projets de vie et nos envies futurs, le voyage doit se faire en 2021 dernier délai. Après, il sera plus compliqué de partir au long cours vers la Route de la Soie. Le voyage devait se faire cette année ou… peut-être dans dix ans ! Nous avons donc choisi de tenter notre chance quand même.
L’avantage de ce report, c’est que nous partons bien plus préparés que l’année dernière. Nous avons pu tester tout notre matériel de voyage, réfléchir à de nombreuses sujets pour optimiser notre équipement car nous partions bien trop chargées jusqu’ici ! Nous nous sommes libérés de la quasi-totalité de nos obligations et partons aux alentours du 15 avril 2021.
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Créer un itinéraire vélo dans l’incertitude
Mais pour un voyage à vélo pendant le Covid-19, les règles changent au jour le jour. Des frontières s’ouvrent, d’autres restent péniblement fermées. Nous avons conscience qu’aujourd’hui, il ne sera peut-être pas possible d’atteindre l’Asie. Je pense que si l’on souhaite voyager en cette période troublée, il faut être prêt à accepter que l’objectif ne sera peut-être pas atteint. Tout simplement car de nombreuses destinations sont bloquées. Pour notre part, c’est aujourd’hui le cas après la Turquie ! Nous partons dans cette direction dans l’espoir que des portes s’ouvrent, mais tout en ayant en tête qu’il faudra peut-être rebrousser chemin.
Si habituellement nous tentons de faire le maximum de route à vélo, cette fois, il est possible que nous soyons obligés de changer radicalement d’itinéraire. Nous avons envisagé plusieurs options si les frontières vers la Géorgie, l’Iran et toute cette région d’Asie centrale ne sont toujours pas ouvertes. Des plans A – B – C – D et même le retour si rien ne fonctionne. Après tout, nous vivons dans l’un des plus beaux pays d’Europe. S’il faut que l’on y voyage, nous serons tout de même contents. Nous sommes libres, même si nous ne réalisons pas entièrement notre rêve, nous serons déjà satisfaits d’avoir essayé !
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Accepter de faire moins de rencontres en période de crise sanitaire
Partir en ces temps troublés, c’est aussi accepter que les habitants nous ouvrent moins leurs portes. De ne pas forcément compter sur eux pour nous héberger. Il pourrait même arriver qu’ils aient peur de nous, d’autant plus que nous venons d’un pays particulièrement touché par la crise sanitaire.
Nous sommes tous deux très timides et n’avons jamais voyagé spécialement pour la rencontre. Le bivouac et évoluer en pleine nature sont nos moments préférés, même si nous gardons d’excellents souvenirs de rencontres et de la générosité incroyable de certaines personnes. Nous ne comptons pas sur l’accueil des locaux pour pouvoir effectuer ce voyage et seront ravis d’échanger avec eux s’ils se sentent à l’aise avec l’idée de notre présence uniquement.
Adopter la philosophie du jour le jour
Le voyage à vélo selon moi, c’est apprendre à lâcher prise et à faire en fonction de ses envies. C’est la philosophie que nous avons toujours adoptée lors de nos longs périples. À chaque fois, nous avons dû adapter notre itinéraire, faire face à des imprévus, nous détourner de nos objectifs. Les restrictions de déplacement demanderont d’être plus attentifs encore, de se tenir informés de l’évolution de la situation pays par pays, voire région par région dans certains pays.
Il va peut-être falloir faire preuve davantage d’adaptabilité et de plus de patience aux passages des frontières. Parfois, nous devrons faire des tests PCR et attendre le résultat avant de pouvoir entrer dans le pays. Qu’importe. L’appel de la route est là, la vibration d’un voyage nomade aussi. Le plaisir d’avancer à la force de ses mollets dans un paysage sauvage est une source de bonheur infinie et loin d’être entachée.
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