Bien souvent cantonnées au niveau local, les politiques cyclables prennent petit à petit des dimensions plus importantes. En France, cette question est devenue nationale avec l’annonce d’un Plan vélo gouvernemental en septembre 2018. Toutefois, la thématique peine encore à arriver au niveau européen. Après de longues pressions du Parlement européen et du Conseil des ministres des Transports, la Commission européenne devrait bientôt se doter d’une stratégie européenne pour le vélo globale et structurée pour organiser la question du vélo à l’échelle européenne.

Une stratégie européenne pour le vélo, où en est-on ?

Quelle place pour les cyclistes en Europe ?

© Francis Bourgouin – Flickr

Depuis une dizaine d’années, le vélo a été intégré dans de multiples programmes européens comme le FEDER, TEN-T ou Interreg. Mais jusqu’à maintenant, aucune stratégie européenne pour le vélo n’est vraiment organisée et structurée. Alors que pendant ce temps, les États semblent prendre le problème à bras le corps.

En effet, la France est de son côté passée au niveau supérieur dès 2015. En se dotant de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance. Elle concerne les entreprises de plus de 100 salariés, qui doivent depuis le 1er janvier 2018 établir des plans de mobilité. Le but de cette mesure ? Faire évoluer les comportements et pousser les salariés à se rendre au travail autrement. Et ainsi contribuer à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. En septembre 2018, c’est un plan vélo financé et structuré qui a été annoncé par le gouvernement. Une série de mesures visant à augmenter la part du vélo dans les déplacements quotidiens chez les Français.

La question du vélo à l’échelle européenne

Stratégie européenne pour le vélo : les infrastructures cyclables

© Avel-Breizh – Flickr

Au niveau supérieur des institutions européennes, la machine se met doucement en route. La Commission réfléchit depuis 2014 à un « Paquet mobilité ». Il vise à développer des nouveaux modes de transport moins polluants et à réduire l’ensemble de la flotte européenne de camions et de voiture. D’abord très axés sur le fret et le transport, les initiatives se tournent petit à petit vers les nouveaux modes de déplacements, et notamment le vélo.

Dès 2014, le Comité des régions dans son avis du Paquet « Mobilité urbaine » donnait déjà le ton aux instances européennes en estimant à l’article 50 que « les mesures contenues dans les plans de mobilité urbaine durable devraient accroître la part des déplacements à pied, en vélo ou en transports en commun ». À terme, l’idée serait d’aller encore plus loin dans la réduction des émissions de CO2 et les nuisances sonores dues au trafic routier. Mais également de promouvoir l’activité physique et la santé publique grâce au vélo.

Dans cette logique, la Fédération européenne des cyclistes (ECF) a remis un rapport à la commissaire européenne des Transports, Violetta Bulc, lors de la conférence internationale Velo-city 2017 à Arnhem. Ce rapport intitulé EU Cycling Strategy visait à mettre en lumière auprès des institutions européennes les attentes des cyclistes tout en suggérant une liste de recommandations et d’objectifs. Augmentation de 50% des cyclistes européens et diminution des accidents cyclistes graves à l’horizon 2030. Augmentation de l’investissement européen en faveur du cyclisme de 3 milliards. Prise en compte des cyclistes dans l’élaboration du système de mobilité… L’Europe est prévenue. Et a désormais toutes les cartes en main pour mettre en place une stratégie européenne pour le vélo.

2019, l’année du vélo à l’échelle européenne ?

Quelle influence pour le vélo dans les institutions européennes ?

© Randalfino – Flickr

Le 8 novembre 2018, la Commission a dévoilé une série d’initiatives en complément du paquet Mobilité et propose un « paquet mobilité propre ». Ce paquet contient une série de mesures pour accélérer la transition vers des véhicules à émissions faibles ou nulles au sein de l’Union européenne. Cependant, ce texte encourage surtout le déploiement de véhicules moins polluants et n’aborde pas directement la question du vélo.

Mais les institutions européennes nous donnent toutefois de quoi rester optimistes. Un référent vélo a été nommé au sein de la Direction générale mobilité et transport (DG MOVE) de la Commission européenne. Le Comité européen des Régions a également posé une première pierre en élaborant une feuille de route sur le sujet, intitulée EU Roadmap for Cycling et approuvée le 12 octobre.

Tout semble désormais prêt pour que les institutions européennes se dotent d’une stratégie globale pour le vélo. Et ce peut être dès 2019.

À propos de l’auteur : Jean-Baptiste

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