Voici le témoignage de Yoann inconditionnel du vélo… « Adolescent j’ai commencé le vélo en pratique sportive en VTT, puis découvert le vélo de route plus rapide pour mes déplacements comme aller au collège à 4km, j’ai par la suite passé le BSR pour conduire une petite moto 50cc. A 16 ans étant de début d’année, en milieu de seconde, par soif d’indépendance de mes parents qui m’emmenaient à l’internat à 30km, j’ai opté pour le permis 125cc plutôt que la conduite accompagnée (une moto 125 roule comme une voiture sur route).

Je gardais un vélo à l’internat (à Pau) pour mes déplacements en ville comme aller à l’auto-moto école ou en cours d’espéranto (langue internationale) par exemple. L’année suivante j’ai fais un TPE (c’est un travail de recherche qui compte pour le bac) sur les vélos couchés, et découvert un constructeur local, j’ai donc pu essayer et être convaincu des avantages qu’ont ce type de vélo ! Quelques mois plus tard je décide de faire le pas et d’en acheter un (d’occasion 900€ et des parents plutôt réticents mais enfin c’est mes sous). Ce vélo (un aliaciklo) étant pourvu d’un coffre me permet d’entreprendre des randonnées jusque là inaccessibles. Puis je décide d’aller à l’internat avec, ce qui ne me prend plus qu’une heure au bout de la 3ième fois, c’est à dire un quart d’heure de plus qu’en moto ou en voiture sauf que là ; j’ai déjà fais mon sport et je gagne donc 3/4 d’heure par rapport à ces moyens de transport que je qualifie maintenant de préhistoriques (car à énergie fossile).

Finalement six mois plus tard je vend ma moto en constatant que je ne m’en suis servis que trois fois depuis que j’ai ce vélo ! J’ai d’ailleurs été à un festival d’espéranto à 250km avec et relevé le défi de rentrer en une journée (avec Marc, le constructeur de ce vélo qui est devenu un ami) ainsi chargé de notre matériel de camping et d’habits pour la semaine nous avons fait une moyenne de 25 km/h et ce qui m’a le plus surpris est qu’une fois arrivé le seul endroit qui me faisait mal état les cuisses car je n’étais pas habitué à faire autant de kilomètres, alors qu’en vélo droit au bout de 30km ; la nuque, l’entre jambes et le dos me remercient de m’arrêter, même avec un cuissard !

L année de terminale passant, je passe mon permis voiture sous la pression de ma mère, mes parents étant divorcés, mon père m’offre une voiture et m’oblige à m’en servir pour aller à l’internat histoire que je ne perde pas la main. Cette obligation levée, je la boycotte et ne m’en sers que pendant les grandes vacances pour transporter d’autres personnes qui n’ont pas fait le pas. Je rend la voiture pour poursuivre mes études en école d’ingénieur à Nancy, à ce moment la ma mère me propose une seconde voiture plus récente que je décline puisque inutile ! Lecyclo m’a permis de rendre mon vélo plus sécurisant avec un reelight clignotant à condensateur (éclairage sans plie) pour être toujours visible et un airzound (klaxon à air comprimé rechargeable à la pompe à vélo) qui lui me permet de me faire entendre avec ses 115dB parmi les voiture et m’a déjà sauvé la vie à plusieurs reprises (il y a vraiment des automobilistes dans leur bulle qui ne regardent pas autour et souvent sous-estiment la vitesse d’un vélo). Ainsi ce moyen de transport qu’est le vélo couché, même s’il est coûteux à l’achat me permet d’économiser une voiture dans tous mes trajets quotidiens et voyages (train pour les trop grandes distances par rapport à l’impératif temporel mais ce n’est pas grave puisque ça coûte moins cher que le carburant d’une voiture !) tout en me procurant une hygiène de vie, en m’évitant pas mal de stress et surtout de vivre en cohérence avec mes idéaux.

Pour anecdote je suis allé samedi dernier au gala de mon école à 20km en vélo alors qu’une navette gratuite était mise en place juste pour le plaisir de rouler et l’avantage de l’indépendance : le vélo c’est la liberté !

Bonne continuation, et très bonne idée cet appel à témoignage ! »

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À propos de l’auteur : Citycle

6 de commentaires

  1. Yoann (moi) 30 janvier 2012 at 18 h 44 min - Reply

    Gandhi disait quelque chose que j’essaye d’appliquer au maximum :

    « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde »

    Je l’aime bien cette citation, c’est mon papa qui me l’a apprise, merci Papa !

    Sinon dans le genre il y a aussi celle là quand on se fait traiter d’utopiste (sens péjoratif auquel je n’adhère pas grâce à ce qui suit) « L’utopie, c’est la vérité de demain », Victor Hugo.

    Reste encore ceux qui me traitent de doux rêveur, c’est vrai sauf qu’à la différence d’eux, mes rêves, je les vis !

    Cet été voyage en Angleterre depuis Nancy en vélo(couché sinon trop fatiguant=) avec l’élue de mon cœur.

    Bon tout ça pour dire que la société est un ensemble d’être humains et que chaque être humain qui en prend conscience est en mesure de la changer à terme, et que je vous remercie pour ce petit commentaire gentil =)

  2. Arnaud 29 janvier 2012 at 16 h 34 min - Reply

    Bravo Yoann. Dans la vie, il faut faire ce qu’on aime, tant que ça ne fait de mal à personne. Et si la société n’est pas prête pour, tant pis!

  3. LeCyclo 3 décembre 2011 at 13 h 09 min - Reply

    Ca doit être animé les repas dans cette famille, merci en tout cas pour leurs interventions !

  4. Yoann (moi) 3 décembre 2011 at 12 h 58 min - Reply

    Au sujet des aspects sécurité je ne suis d’accord que sur un point : il est vrai que mon grand plateau peut se révéler blessant en cas de collision avec un piéton et encore (j’avoue que si on me propose un protège dents je suis preneur) .
    Sinon la première gamelle !
    Quelle drôle d’appellation : il s’agit du seul accident que j’ai eu impliquant un autre véhicule et par ma faute en plus ; j’avais à ce moment là bricolé un protège chaîne personnalisé (mais mal) qui eut une fâcheuse tendance à partir vers le haut avec les vibrations. Dans une descente sur une petite route de montagne, au lieu de m’arrêter comme je le faisais généralement et ne ferai plus que comme ça, pour résoudre le problème, j’ai klaxonné quelques fois pour être sûr que personne n’arrive en face et j’ai remis en place le protège chaîne en roulant. puis j’ai relevé la tête et découvert (pas eu le temps d’avoir peur) une voiture ! Je me suis alors instantanément retrouvé assis dans le fossé avec le vélo à côté de moi.

    Bilan du choc frontal à environ 30km/h voiture / vélo couché
    -cycliste : égratignures liées au frottements du décor.
    -automobiliste : indemnes physiquement.
    -voiture : phare avant cassé, aile rayée, retro rayé, par brise fissuré (avec marque des dents du pédalier justement).
    -vélo : grand plateau tordu.
    je pense que ce bilan est bien plus sécurisant que la même accident avec un vélo droit (mon petit frère a testé à vitesse bien plus faible en ville et je l’invite à en témoigner s’il s’en souvient !).

    Après on peut parler des chûtes qui surviennent avec n’importe quel vélo liées au fameux « trop vite, trop glissant ou gravillons » qui se terminent (et se commencent aussi) toujours sur les fesses à côté du vélo donc les accessoires de sécurité nécessaires et suffisants se limitent dans ce cas à une paire de gants et un pantalon ou short en autre chose que du synthétique qui risque de fondre en frottant sur la route et de provoquer des brûlures.
    Ajouter de la crème solaire pour les balades ensoleillées !

    D’autre part ce n’est pas la proximité qui devrait être rassurante mais la conduite des automobilistes et les aménagements cyclables. Lesquels aménagements sont (je ne comprend toujours pas pourquoi) majoritairement intraurbains alors qu’ils devraient être interurbains puisque là où la différence de vitesse est la plus grande c’est bien sur les axes entre les villes !

    Côté température il convient de rappeler qu’en vélo couché étant plus aérodynamique, on perd moins de chaleur par convection et qu’en plus on a moins de surface en absolu exposée grâce au siège. Et surtout que comme n’importe quelle activité physique on produit de la chaleur (l’énergie est dépensé lors d’un effort environ à 70% en chaleur et 30% en travail musculaire) donc c’est un faux argument !
    Surtout que dans les pays développés comme les Pays Bas, la Belgique, l’Allemagne, la Norvège ou la Suède et les autres, le froid et le mauvais temps n’empêchent pas les cyclistes de sortir loin de là !

    Le seul argument que je trouve valable pour m’avoir obligé à utiliser un véhicule préhistorique (aucun lien avec l’âge de la voiture, celle que m’a mère m’a proposé étant de 2007) est pour consolider les acquis du permis, et c’est tout !

  5. Pascal 28 novembre 2011 at 20 h 00 min - Reply

    Bonsoir,
    Je prends la peine de laisser un commentaire, juste histoire de préciser quelques petits points… Je me le permets car je suis le père de ce visionnaire qu’est mon fils Yoann !!! :-))
    Pour la petite histoire, je tiens à préciser que c’est moi qui ait offert à Yoann son premer VTT de compèt’ digne de ce nom, puisqu’il en avait fait durant toute une année déjà, sur une vieille rognasse, et avait obtenu de bons résultats. Pour son anniversaire donc, ma compagne et moi-même nous nous sommes « saignés » pour un beau VTT gris métal et jaune. Ceci pour préciser que je n’ai rien contre le vélo.
    Quand Yoann nous a parlé de l’Aliaciklo, nous avons eu plusieurs grosses discussions sur le pourquoi du comment (utilité, sécurité, etc) pour qu’au final j’appuie son choix. Mon seul regret : avoir capitulé un peu tôt sur certains aspects sécurité qui se sont révélés cruciaux à la première gamelle, hein Yoann ?!!
    Puis l’hiver venant, et avec lui ses températures faiblardes et ses jours écourtés, il m’a semblé opportun que Yoann rejoigne son internat (avec son gros sac de la semaine – cours + linge) dans une voiture chauffée. Pour info, il s’agissait d’une antique (mais encore très potable) 309 D qui nous servait à ma compagne et moi comme seconde voiture toute la semaine (nous sommes en rase campagne).
    A présent que Yoann est plus proche de son école d’ingénieurs, cela ne me pose aucun problème qu’il s’y rende en vélo.
    Désolé pour ce commentaire certes un peu long mais je pense utile pour contrer un jugement un peu court sur une prétendue « pression » de ma part pour une non moins prétendue « normalité » (au passage très risible quand on connaît notre vie !!!).

  6. Paladur 22 novembre 2011 at 13 h 55 min - Reply

    Bon exemple de la pression des parents pour une certaine « normalité »!!

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