En janvier prochain, aura lieu le West Africa Cycle Challenge (WACC). Un défi entre la Sierra Leone et le Liberia, avec 300 kilomètres de découvertes, de difficultés mais surtout de plaisir. Le défi est mis en place par l’organisation Street Child, qui agit depuis 2008 en faveur de l’éducation des enfants en Sierra Leone, au Liberia, au Nigeria, au Népal et au Sri Lanka afin que ces derniers aient des meilleures conditions de vie. Le WACC, comme le marathon de la Sierra Leone et celui au Népal, sont des moyens de récolter des fonds et de permettre aux personnes soutenant l’organisation de constater par eux même l’impact qu’a leur aide pour les personnes dans ces pays. Ainsi, on peut faire du sport et aider les autres, à l’image de Tom qui s’est lancé dans l’aventure l’année dernière. Il nous en parle…
West Africa Cycle Challenge, entre la Sierra Leone et le Liberia
Rouler 300 km pendant 4 jours n’impressionne pas beaucoup un(e) cycliste chevronné(e). Mais si on y ajoute les routes de deux des pays les plus pauvres d’Afrique, le challenge devient un peu plus difficile. Ajoutez à ceci une température autour de 35 degrés, quelques difficultés pour les voitures qui vous suivent puis remplacez votre vélo préféré et fiable par un modèle hybride avec une chaîne pas des plus optimales. Ce que vous avez alors en tête ressemble alors bien au West Africa Cycle Challenge (WACC). Un challenge à deux roues vibrant, chaotique, difficile et tellement gratifiant depuis Bo en Sierra Leone jusqu’à Robertsport au Liberia. Le WACC est organisé par Street Child, une organisation qui travaille en faveur de l’éducation des enfants les plus pauvres au monde.
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Récit d’un défi à vélo …
Après avoir atterri à Freetown, nous roulons vers Bo. Nous arrivons vers 14h. Et à 15h, une des pluies tropicales les plus fortes que je n’ai jamais vu s’abat sur nous. Nous nous réfugions dans un bar puis mangeons un ragoût de feuilles de manioc. Nous découvrons nos vélos qui ont, à ma grande surprise, belle allure. Au matin, nous commençons à pédaler depuis Bo avec la température (relativement) fraîche du matin, escortés par un policier à moto enthousiaste.
Avant longtemps, nous sommes dans la campagne. La route goudronnée s’arrête non loin de Potoru, remplacée par la fameuse boue rouge d’Afrique. Nous roulons à travers et arrivons enfin à Potoru et sommes accueillis de manière formidable. Les enfants courent depuis les maisons et nous suivent jusqu’au centre ville. Des centaines d’écolier(e)s sont présent(e)s. et chantent et nous montrent leurs danses traditionnelles, nous sommes très ému(e)s. Nous nous rendons compte que ce n’est pas juste un challenge sportif. Street Child travaille à Potoru et les habitant(e)s sont heureux e nous voir. Partout où nous allons, les gens crient « Street Child ».
Le deuxième jour est le plus long avec presque 11 heures sur la route et 95 km à avaler. Beaucoup d’arrêts sont dus aux voitures qui nous suivent en soutien et qui ont la vie dure en Afrique. La chaleur est étouffante en milieu de journée et il commence à pleuvoir à 15h, quel soulagement. Nous sommes heureux et heureuses d’arriver au village de Sulima vers 19h. C’est l’heure de manger un festin composé de maafe !
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… pour la bonne cause !
Le troisième jour est dédié à la traversée de la frontière et un peu de vélo de chaque côté. Une fois la frontière passée et maintenant que nous sommes au Liberia, nous roulons le reste de la journée sur du goudron. Ce qui est un soulagement après les paysages rouges et lunaires que nous avons traversé pendant les deux derniers jours. Sinje, où nous nous sommes arrêté(e)s pour la nuit, est la ville la plus cosmopolite que nous ayons jamais vue. Il y a un bar avec un replay des demi-finales de la Champions League pendant qu’un DJ passe de la musique forte dans l’autre pièce.
Le quatrième et dernier jour nous roulons sur une route plate mais difficile, c’est sans répit avec le guidon qui tressautait entre nos mains. On nous avait parlé d’une place mais au lieu de cela, nous avons trois collines. Nous arrivons enfin à Robertsport. Une ville balnéaire où l’on peut constater les ravages de la guerre civile. Nous tournons à gauche et suivons la moto qui nous guide vers l’arrivée et tout d’un coup nous nous retrouvons face à une gigantesque montagne. La route devient une pente de 10% très dure. Une fois en haut nous redescendons vers la plage, son cottage coloré et ses vagues impressionnantes. La première édition du West Africa Cycle Challenge touche à sa fin.
Si le défi vous tente, rendez-vous sur le site web de Street-Child ou écrivez-nous à info@street-child.fr
Crédit photo : Anna Jackson