La prime pour l’achat d’un vélo électrique va être supprimée. C’est ce qu’a récemment annoncé le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2018. Pour rappel, cette prime VAE a été mise en place début 2017. Depuis, elle a rencontré un franc succès. L’annonce de la suppression de ce bonus pour le vélo électrique en a ainsi surpris plus d’un. Tout de suite plus de détails.
Elle est entrée en vigueur en mars 2017. La prime pour l’achat d’un vélo électrique représente aujourd’hui jusqu’à 20% du prix d’achat des vélos à assistance électrique. Depuis sa mise en place, ce sont près de 150.000 demandes qui auraient été enregistrées. En 2018 pourtant, cette prime VAE risque de ne plus exister. En effet, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a annoncé, il y a quelques semaines, qu’à compter de février 2018, l’Etat ne subventionnerait plus l’achat des vélos à assistance électrique. Pour les constructeurs, les distributeurs mais aussi pour plusieurs associations, la surprise fut au rendez-vous. C’est un véritable coup dur. Pour beaucoup, cette décision surprenante est également « incompréhensible ».
Pourquoi cette suppression de la prime VAE ?
« Nous avons considéré que ce n’était pas à l’Etat de continuer à subventionner le vélo électrique, dans la mesure où quand il l’avait fait, les collectivités locales ne le faisaient pas » a notamment expliqué le ministre Gérald Darmanin, interrogé sur RTL. Celui-ci a ajouté : « Maintenant, beaucoup de collectivités locales le font ». D’après lui, ce travail de désengagement a déjà été engagé par le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot. Les collectivités locales auraient été sollicitées pour la mise en place d’aides particulières…
Il est certes vrai qu’aujourd’hui, certaines communes offrent de leur propre prime pour l’achat d’un vélo électrique. C’est le cas par exemple de Lille ou de Nantes métropole et de bien d’autres encore. Même Paris propose une prime VAE pouvant pour sa part aller jusqu’à 400 euros. Toutefois, pour beaucoup, cela ne devrait en aucun cas justifier cette décision de suppression de l’aide de l’Etat.
Des réactions de toute part
« L’arrêt de la prime pour l’achat d’un VAE est un contre-signal désastreux » réplique ainsi Pierre Serne, Président du Club des villes et territoires cyclables, dans un communiqué. Pour Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport et Cycle, « c’est un mélange de surprise et d’incompréhension ». Il explique : « Cette décision prend le contre-pied de la politique prônée par le gouvernement ». « J’aurais compris l’annonce d’une discussion autour d’un nouveau dispositif ou le lancement d’autres initiatives de remplacement, comme un financement des pistes cyclables, mais là, une décision budgétaire va nous priver d’une mesure qui était bonne pour la pratique saine du vélo » a quant à lui confié Olivier Schneider, le président de la FUB.
Alors que le gouvernement s’était engagé à encourager financièrement le recours aux modes de transport non polluants, cette décision de supprimer la prime VAE désarçonne ainsi de nombreux acteurs du monde du vélo. « Comment faire l’éloge des mobilités douces, en plein Assises de la mobilité, et promettre de remettre trois millions de Français à l’activité physique et les priver d’un financement qui pouvait les aider à s’y mettre ? » s’interroge alors Virgile Caillet. Pour rappel, les ventes de VAE sont passées de 46.000 à 134.000 unités entre 2012 et 2016. Elles pourraient encore augmenter cette année grâce notamment au bonus de l’Etat. Cependant, si cette suppression de la prime s’applique en 2018, l’avenir risque d’être beaucoup moins sûr pour le secteur du VAE, pourtant considéré aujourd’hui comme la « locomotive verte du marché du cycle ».
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Un nouveau dispositif d’aide à l’achat de VAE envisagé ?
Petite lueur d’espoir toutefois. Lors de l’inauguration des Rencontres nationales du transport public à Marseille, la ministre des Transports a annoncé qu’à la place de la prime VAE, un nouveau dispositif de soutien pourrait être mis en place l’an prochain. « Le gouvernement, et moi en particulier, sommes attachés au soutien aux mobilités actives », a notamment expliqué Élisabeth Borne. « Je souhaite que nous puissions mettre en œuvre des nouveaux outils simples et efficaces dès 2018 », a-t-elle en outre précisé. Reste ainsi à savoir en quoi consistera ce nouveau dispositif auquel l’Etat réfléchit. Et surtout si celui-ci pourra être aussi efficace que la prime VAE proposée jusqu’alors.
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Sources :
Pour éviter l’effet d’aubaine, il serait logique que cette subvention – comme celle à la voiture électrique – soit sous condition de ressource : t’es pauvre, tu touches; tu peux payer toi-même, tu touches pas.