Réunis autour d’un projet commun, trois amis ont décidé de partir 3 ans en voyage à vélo sous l’association Solidream. Après 54 000 km effectués, ils nous racontent plus en détails leur aventure…

Comment s’est montée votre association ?

Solidream, au départ, c’est le projet de 3 copains d’enfance qui se retrouvent autour des sports nature et du voyage. Notre premier grand projet est un tour du monde à vélo de 3 ans et 54 000 km, effectué entre 2010 et 2013. Par ailleurs, nous sommes persuadés que les valeurs du voyage et de l’aventure sont hautement inspirantes, nous-mêmes avons longuement rêvé en lisant les récits de grands aventuriers comme Shackleton, Moitessier ou encore Franceschi. C’est pourquoi, pour l’association, nous avons choisi les valeurs fondatrices suivantes : le rêve, le défi et le partage. Nous proposons à des associations, aux établissements scolaires, universitaires ou encore aux centres de détention, d’intervenir dans leur structure afin d’échanger sur ces valeurs, en prenant comme support nos récits et films de voyage.

Association Solidream

Que retirez-vous de vos expériences de voyages à vélo ?

Nous avons choisi le vélo pour son coût au kilomètre très intéressant. Bien sûr, ça fait un moyen de transport écologique et sportif, ce qui nous va bien. A vélo, on s’ennuie assez rarement : le paysage défile vite, aller d’une ville à une autre est relativement rapide. Le cyclo-voyageur attire souvent une sympathique curiosité, ce qui crée l’échange naturellement et fait le sel d’un voyage. Quand bien même on traverserait un désert monotone, la discussion entre amis permet d’échanger à l’infini ! En bref, le vélo offre une diversité très riche pour remplir les journées en voyage. Il permet aussi de se lancer de vrai défis aventureux, comme parcourir des hauts plateaux ou atteindre les parties extrêmes du globe. C’est un champ des possibles, déjà exploré une fois, et à explorer sans fin, qui redonne encore et toujours le goût de l’ailleurs.

Voyager à vélo

Avec quels matériels êtes-vous partis ?

Nous sommes partis avec des randonneuses en acier classiques (Surly Long Haul Trucker) et des moyeux Rohloff. Les porte-bagages étaient également d’acier, pratique pour réparer. Surtout que nous aimons les itinéraires cahoteux, comme la transamazonienne ou l’outback australien par exemple. Pour notre tour du monde, nous avions 4 sacoches vélo + un sac étanche. Mais plus ça va, plus nous voyageons light. Pour notre dernière aventure dans le Pamir à fatbike, nous avons délesté nos nouveaux vélos en bambou des sacoches avant. Nécessairement, on supprime des caleçons ! Mais on gagne franchement en confort de roulage et en possibilités sur pistes difficiles.

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Vous avez même réalisé deux films…

En rentrant de 3 ans de voyage en équipe, nous avions à cœur de produire un film de nos propres mains. Au départ, l’objectif premier était surtout d’en laisser une belle trace de ce long périple. Puis, le film a bien fonctionné dans les festivals et nous avons tourné partout en France avec, ayant remporté plusieurs prix prestigieux ! Depuis, c’est devenu notre activité principale : réalisateurs auto-produits de films de voyage et d’aventure. Notre dernier né, Les œuvres du Pamir, retrace 3 000 km en 3 mois sur des vélos en bambou fabriqués par l’équipe In’bô. L’idée était d’utiliser l’aventure pour mettre un coup de projecteur sur des initiatives pleines de bon sens et à composante éco-responsable ou social. Plus de 50 000 personnes à ce jour ont vu nos films.

Que diriez-vous aux apprentis voyageurs qui veulent faire comme vous ?

Long voyage à véloNombre d’aspirants-voyageurs mettent une énergie folle pour connaître le modèle de jante parfaite ou la dernière veste en Gore-Tex. Mais mieux vaut partir avec un équipement rustique que d’accumuler des bonnes excuses et ne pas partir du tout (cas rencontré maintes fois) ! Bien sûr, un bon équipement fera gagner de l’énergie et du temps, mais il ne faut pas oublier l’essentiel dans toute cette histoire : accomplir le rêve qui nous tient à cœur. La période de préparation permet de vraiment maturer la singularité et la viabilité de son projet. A ce titre, nous croisons beaucoup de personnes qui préparent des blogs très chiadés et demandent comment obtenir des followers rapidement. C’est parfois déroutant : a-t-on envie de voyager ou de devenir célèbre ? Enfin, n’hésitez pas à demander conseil à ceux qui ont fait des choses similaires. Votre mère ne sera pas nécessairement le meilleur encouragement avant le départ ! (Elle le deviendra ensuite).

Quel est le programme pour la suite ? Un futur voyage à vélo ?

Nous ne sommes pas cyclistes au départ. Nous le sommes devenus par la force des choses. Mais s’il y a un nouveau projet, ce ne sera probablement pas à vélo. Nous nous sommes mis au parapente récemment, c’est une activité qui nous motive beaucoup et qui soude l’équipe autour d’une nouvelle activité. Il y a de bonnes chances pour que nous allions dans ce sens. Cela dit, le vélo restera toujours un outil de voyage extraordinaire, il y aura d’autres voyages à vélo, ne serait-ce que le temps d’un week-end ! Peut-être pour un projet suivant, on se sait jamais !

Crédits photos : Solidream

À propos de l’auteur : Virginie

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