Les Vélib’ ont fait la une de l’actualité ce mois-ci. Leur renouvellement témoigne de leur indéniable succès. Lancé en grande pompe en 2007, le service de partage de vélos a su conquérir le cœur des parisiens. Si les vélos de la capitale sont les plus connus, la plupart des grandes villes françaises possèdent désormais leur propre service, alors petit tour d’horizon des avancées qui ont été permises en dix ans grâce aux vélos en libre-service.
L’augmentation du nombre de cyclistes
Cela peut paraitre évident mais c’est néanmoins la première conséquence directe de la création des vélos en libre-service. Les cyclistes se sont réappropriés les villes. Avant le lancement des Vélib’, le vélo représentait environ 0,2% des déplacements parisiens, contre 5% aujourd’hui. Nous sommes passés de 12 000 cyclistes par jour à plus de 300 000 en 2017. Lyon connait la même progression. Les services de la mairie ont constaté une augmentation de 15% en moyenne entre 2010 et 2015 et une hausse de 26% du trafic vélo au cours de l’année 2016. Toutes les villes équipées de vélos en libre-service voient leurs nombres de cyclistes augmentées. Pourtant elles sont encore loin des deux leaders européens Amsterdam et Copenhague qui comptent près de 50% de cyclistes quotidiens.
Le nouveau visage des villes
L’augmentation du nombre de cyclistes n’est pas seulement due à la mise en place de service de location. Les villes ont instauré des politiques urbaines pour permettre cette croissance. Depuis fin 2016, Paris, Lyon et Grenoble ont adopté des « zones de circulation restreinte » (ZCR) où les véhicules les plus âgés et les plus polluants ne peuvent entrer. De nombreuses pistes cyclables ont vu le jour, c’est notamment le cas à Lyon où le réseau cyclable compte désormais 750 km, et l’objectif politique est d’atteindre 1000km d’ici à 2020. Sur ce domaine, Paris a encore du retard. Mais la transformation est en marche, comme en témoigne la fermeture des voies sur berge fin 2016. L’idée est de donner aux citadins l’occasion de respirer de nouveau au milieu d’un environnement urbain pollué, une avancée constatée par le magazine spécialisé Urban Hub dans son article « Villes accessibles – Plus de zones piétonnes et moins de voitures ». Faire de la place aux vélos est une bouffée d’air frais pour les habitants des grandes villes.
Faire baisser le nombre de voitures
En 2050, les villes abriteront près de 80 % de la population mondiale. Le bien-être des habitants passera forcément par une baisse conséquente du trafic automobile et les grandes villes européennes l’ont bien compris. À Paris, depuis la mise en place des Vélib’, le trafic routier baisse en moyenne de 4% chaque année. Vider les villes des voitures c’est surtout proposer un autre mode de déplacement, en somme, un nouveau mode de vie. L’idée est de faire comprendre que la voiture n’est pas le mode de transport à privilégier en ville. D’une part, c’est peu pratique, la vitesse moyenne y dépasse rarement le 20 km/h. D’autre part la qualité de l’air en est terriblement affectée. En réduisant les accès aux voiture, les villes démontrent que d’autres moyens de déplacement sont plus efficaces, le vélo s’impose alors comme le moyen de transport n°1.
La mise en place de vélos en libre-service a permis aux grandes villes d’aborder un tournant écologique dans leur politique. En permettant une augmentation considérable de leur utilisation tout en aménageant les villes pour permettre à ces derniers de circuler, les villes s’offrent un nouveau visage et un nouveau cadre de vie aux habitants. Petit à petit on respire de mieux en mieux. Les citadins l’ont bien compris. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à modifier leurs habitudes pour s’adapter aux nouveaux types de transport. Le vélo a donc encore de très beaux jours à vivre !