Structure récente, Paris en Selle se mobilise pour la pratique du vélo dans la capitale et le développement d’aménagements. Entretien avec son président, Charles Maguin…
« Rendre Paris plus cyclable »
Quel est l’objectif de votre association ?
Charles Maguin : Paris en Selle agit pour rendre Paris plus cyclable. Notre but, c’est que tout le monde soit en mesure de pouvoir s’y déplacer à vélo dans de bonnes conditions de confort et de sécurité. Jeune association, elle a été créée en 2015 lors du premier Budget Participatif de Paris ouvert aux propositions des citoyens. Nous avions alors créé un projet pour rendre Paris plus cyclable. En septembre, le projet qui arrivait en tête des suffrages des Parisiens était celui pour lequel nous avions fait campagne : 8M€ pour plus d’aménagements cyclables à Paris.
Comment se compose votre équipe ? Toujours à la recherche de nouveaux membres ?
C.M. : Les adhérents de Paris en Selle sont de tous les âges et de tous les milieux. Vélibeurs, Vélotaffeurs, … certains ne sont même pas des cyclistes du quotidien mais simplement des citoyens qui aimeraient pouvoir le devenir et ne jugent pas cela possible dans la ville actuelle. L’association compte encore beaucoup trop peu d’adhérents. Alors qu’à Berlin l’association vélo en compte plusieurs milliers, nous en avons moins de 200 à Paris en Selle. Alors oui, nous espérons grossir très vite pour donner de la voix aux Parisiens qui veulent être en mesure de se déplacer à vélo dans de bonnes conditions… et qui sont de plus en plus nombreux.
« Le vélo ne doit pas être réservé au centre-ville »
Vous menez régulièrement des actions en faveur du vélo et vous avez notamment pour ambition un projet appelé Vélo Boulevard Central. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C.M. : Le Vélo Boulevard Central est un projet déposé au Budget Participatif 2016. A la suite d’un grand sondage lancé par Paris en Selle fin 2015, nous avons constaté que les liaisons République-Opéra et Bastille-République sont considérées par les Parisiens comme les plus urgentes à aménager pour le vélo. Nous avons travaillé avec des aménageurs de voirie pour définir un projet très ambitieux qui finisse la boucle : une rocade vélo de 10km au cœur de Paris, avec une piste cyclable protégée de 3m de large de chaque côté des Grands Boulevards.
Aujourd’hui, nous attendons la décision de la mairie de Paris de soumettre (ou non) le projet au vote des Parisiens en septembre. L’engouement a été très important (il est le projet parisien qui a reçu le + de likes) et a été relayé dans la presse (LeParisien, 20 minutes). Mais nous craignons la frilosité de la mairie de Paris qui pourrait avoir peur que les Parisiens ne choisissent… de rendre les Grands Boulevards cyclables !
Vous avez également répondu à l’association 40 automobilistes en soumettant la mise en place d’un plan vélo régional. Quelles sont vos revendications et quels ont été les retours à la suite de la publication de votre réponse ?
C.M. : Nous regardons ailleurs en Europe. Le Greater London est l’équivalent de 2/3 de l’Île-de-France. Sous l’impulsion du maire de Londres, l’équivalent local du STIF, Transport for London, a pris la compétence vélo au sérieux. Un réseau de Cycle SuperHighways (équivalent de Réseaux Express Vélo) est mis en place. Le budget est 10 fois supérieur et les résultats parlent d’eux-mêmes : dans 3 ans, TfL estime qu’il y aura plus de vélos que de voitures dans le centre de Londres (équivalent de Paris intra-muros).
Comme à Londres, le vélo ne doit pas être réservé au centre-ville. Il est urgent que la périphérie de Paris puisse également accéder à une mobilité de qualité, rapide, efficace et non polluante : un Plan Vélo francilien c’est une urgence sanitaire et économique. Les financements doivent être à la hauteur : nous demandons que la région consacre 30€/an/hab à sa politique vélo.
Pour poursuivre la comparaison, on peut souligner que le président de l’Automobile Association, l’équivalent anglais de 40 millions d’automobilistes, a déclaré “getting more people on bikes, getting more dedicated cycle lanes is better for everyone.” A l’inverse, Pierre Chasseray, délégué général de 40MA, suggérait sur France Bleu 107.1 de mettre le Vélo Boulevard Central sur les trottoirs pour laisser la place aux voitures… « Has been » dit-on en anglais ?
En quelques lignes, quelles seraient les grandes caractéristiques d’une ville qui serait, pour vous, idéale en terme de mobilité ?
C.M. : La ville qui bouge 2.0 c’est la ville qui remet chaque mode de déplacement à sa juste place. La marche est le mode principal et elle est déjà le mode le plus utilisé pour se déplacer en Île-de-France. Pourtant, que d’obstacles et de détours sur les cheminements des piétons ! Jusqu’à 15 km, le vélo (éventuellement à assistance électrique) est le mode le plus pertinent. 15 km, c’est 45 minutes sans forcer avec un VAE. Comme aux Pays-Bas, l’intermodalité doit être pensée pour faire du transport en commun l’outil qui augmente la portée du vélo : parking vélo dans les gares, vélo mis à disposition à la gare d’arrivée, etc.
Aucun respect des feux stop par les vélos irrespect insulte etc .
Une catastrophe pour traverser.
Plus les vélos qui roulent sur les trottoirs anarchie totale
Surveillance non stop avec les enfants.
Ras le bol
200 adhérents pour la ville de Paris. Ca, c’est de la minorité agissante qui fédère…Militer un peu moins et travailler ensemble un peu plus, permettrait d’éviter ces groupuscules et de créer bcp plus rapidement, tout en fédérant, bien évidemment…
200 adhérents pour la ville de Paris, faut y croire. Encore une minorité agissante qui essaie de représenter alors qu’ils n’en ont pas les moyens. Ils sont dans tout sauf dans le consensus qui permet d’avancer plus rapidement…« Has been » dit-on en anglais ?
Conduire dans Paris à vélo c’est juste une catastrophe…
Ça peut s’améliorer avec l’action des assos comme Paris en Selle , faut pas désespérer! ;)