On continue aujourd’hui encore à nous intéresser au sujet chaud du moment : la pollution. Après les nombreux pics et alertes de pollution, on est en droit de se demander si l’utilisation du vélo permet au cycliste de limiter les risques de cet air néfaste ou est-ce que le conducteur du vélo se met en danger en continuant à rouler en pleine pollution ?
Rouler à vélo est bon pour la santé, on ne cesse de le dire sur ce blog. Mais en ces périodes de pollution accrue faut-il continuer à pédaler en milieu urbain ?
Le vélo : le véhicule le moins exposé à la pollution
Il y a quelques jours le niveau d’alerte pollution a encore été dépassé dans une trentaine de département. Alors pour se déplacer en ville, mieux vaut utiliser sa voiture, les transports en commun ou le vélo?
Malheureusement, aucune étude nationale n’a été réalisée sur le sujet mais certaines agences régionales de surveillance de la qualité de l’air s’y sont attelées et nous permettent de dégager des éléments de réponses.
L’Observatoire Régional indépendant de l’air en Midi-Pyrénées a notamment réalisé une étude entre 2008 et 2009 sur les niveaux d’exposition à 4 polluants atmosphériques (particules fines PM10, dioxyde d’azote, monoxyde de carbone et benzène) selon les modes de transport. En Ile-de-France, c’est l’association Airparif qui s’est penchée sur le sujet en se concentrant sur le dioxyde d’azote et sur les PM10.
L’exposition à ces polluants a été classée comme cancérogène par l’Organisation Mondiale de la Santé ; celle-ci dépend du trajet utilisé, de la durée de ce déplacement, du niveau du taux de polluants dans l’air et aussi du taux d’inhalation de l’air par rapport à l’effort produit.
Les premiers résultats apportent des réponses plutôt évidentes : l’exposition à la pollution est plus forte quand on est à proximité du trafic automobile. Mais les chiffres qui découlent de ces études sont sans appel :
Le vélo est donc le véhicule le moins exposé aux polluants, d’après ces études, grâce à l’absence d’environnement confiné et à la possibilité de s’éloigner du trafic routier. La marche est au même titre un moyen de déplacement qui subit à moindre mesure la pollution.
L’exposition à la pollution peut être ponctuellement importante mais sans phénomène d’accumulation. – ORAMIP
Les cyclistes sont donc partiellement protégés de la pollution mais ils doivent néanmoins faire attention à ne pas pédaler trop vite pour éviter de gros efforts et une hyperventilation, ce qui entrainerait une inhalation excessive de polluants. De plus, pour d’avantage de protection, ils peuvent s’équiper de masque anti-pollution filtrant les particules fines.
Le vélo en ville : mauvais pour la santé (par rapport à la marche)
C’est l’hypothèse que porte une récente étude irlandaise menée par Marguerite Nyhan du Trinity College de Dublin.
L’étude s’est donc intéressée à 32 cyclistes en bonne santé et en a tiré un bilan annonçant que les cyclistes urbains seraient davantage exposés aux polluants que les piétons du fait d’un plus grand effort physique et donc de plus grandes inspirations.
L’université de Londres s’est elle aussi penchée sur le sujet quelques années auparavant (en 2011) et en a tiré des conclusions similaires : les conducteurs de vélo présentaient 2.3 fois plus de carbone noir dans les poumons que les piétons. Les polluants ingérés par le cycliste représentent un sérieux danger puisqu’ils peuvent être la cause de gênes respiratoires et de problèmes cardiaques. En cas d’exposition régulière, les particules se déposent dans différents organes du corps humains entrainant ainsi des réactions inflammatoires.
Bien que le cyclisme puisse être bénéfique, l’équilibre des risques est problématique, certaines preuves épidémiologiques suggèrent que la pollution de la circulation a des effets négatifs durables sur la santé. – Ross Anderson, membre du comité consultatif du gouvernement britannique sur les effets des polluants atmosphériques
Le vélo en ville n’est donc pas néfaste pour la santé mais la pollution, elle, doit être contrôlée et réduite. Les cyclistes sont donc obligés de rouler dans un environnement pollué par les moteurs diesels et autres gros cylindrés. Il faudrait donc penser à réduire les émissions de polluants en faveur de la pratique du vélo par exemple.
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