Après avoir posé mes roues en 2013 à Finale Ligure et après avoir vu les photos et les commentaires de la manche EWS 2013, j’avais très envie de tenter l’aventure. Je m’inscris donc en début d’année avec une très mince chance de pouvoir y participer (études, travaille…?). Finalement je viens de finir mes études : une petite pause s’impose et cela me laisse donc quelques jours pour recharger la voiture et partir en vadrouille. Mes potes du Giromagny Enduro Team n’ayant pas pu se libérer, je serai donc tout seul pour la Dolce Vita italienne.

Premier choix à faire : trouver un appartement ou un hôtel, dormir à l’arrache dans la camionnette sans douche ni électricité ou opter pour le camping. Je choisis le confort : le camping le plus proche de l’air de départ, au centre-ville : avec douche, Wi-Fi et électricité ! Je décide de partir le mercredi pour avoir le temps de reconnaître.

Après 6h30 de route depuis l’est de la France, j’arrive enfin au bord de la Méditerranée. Le ciel bleu est au rendez-vous et ce grand week-end s’annonce fort sympathique. Je déballe mon matos au milieu de ce camping qui est désert, je suis tout seul…

Le parcours semble difficile avec 2 jours de course, plus de 90 km de vélo et 6 spéciales. Les reconnaissances sont autorisées (en navette) le jeudi et vendredi. Il ne me manque plus qu’à trouver des copains pour effectuer les recos !

JEUDI :

Le rendez-vous est pris, je passerai le week-end avec la bande de montagnards : Baptiste Gaillot, Ulysse Francoglio, Clément Benoit et leurs potes ! Rendez-vous à 9h, à 7 dans un Jumpy (c’est très serré) et nous voilà parti pour reconnaître les 4 premières spéciales.

La première nous met directement dans le bain : ça va vite, ça engage dans les cailloux, il faut être vigilant et ne pas trop attaquer non plus. Des belles épingles et petites remontées (traitres) dans les roches nous surprennent.

On passe à la deuxième spéciale, qui est plus accessible : une partie rapide en haut, quelques marches et roches puis on arrive dans une partie fraîchement tracée. La terre est noire et les virages serrés s’enchaînent. Après un bon « raidar » qui piquera bien les jambes, la fin se fera dans de belles courbes avec quelques pièges : comme un passage très étroit entre 2 roches.

La spéciale 3 part environ du même endroit que la 1. Elle est très variée, le début reste rapide avec des dalles où il faut sauter pour éviter de perdre du temps, puis on arrive sur une montée (assez courte) mais très trialisante : tout le monde ne passera pas en vélo. Au deuxième essai je trouve la bonne trajectoire. La dernière partie se fait sur une ancienne voie romaine où les épingles et les marches se succèdent : elle fera mal aux bras.

Enfin la quatrième : vue splendide sur la mer ! Le départ sur sentier rapide et peu raide laisse de plus en plus de place aux roches et à la pente. Après quelques virages à plat et quelques marches à sauter on arrive à une partie «World Cup DH». Là un bon vélo de DH serait approprié. Ça descend fort dans des grosses marches avec des gravillons et c’est tout droit : il faut tenir le guidon et serrer les dents ! Cette partie risque d’être un peu dangereuse après les 50 km déjà effectué le samedi. Mais quel bonheur de pouvoir envoyer là-dedans !

On décide de reconnaître les deux dernières spéciales le lendemain et d’aller se baigner. Mois d’octobre, grand ciel bleu, plus de 25°C, il fait bon d’être en Italie. Après quelques bières sur la place centrale où l’on croise toutes les stars du circuit, je retourne dans ma petite tente.

VENDREDI :

Deuxième journée de recos. On se concentre sur la spéciale 5 et la 6 : celle du dimanche. Premier constat la liaison va être très très dure… La première spéciale est sur un sentier bien travaillé, virages appuyés comme une petite montagne russe, il n’y a pas de pièges particuliers, le tout sera de trouver le grip dans les virages.

Une jolie liaison en vélo nous mène à la spéciale 6 et on finira en beauté : plus de 15 minutes de chrono en course. De la terre noire au début, de la poussière au milieu, du raide à la fin avec quelques jolies marches et jumps. Presque tout le monde est unanime, c’est la plus sympa et variée du week-end. Seul bémol une partie en crête risque de piquer les jambes. La course s’annonce difficile en liaison mais aussi en spéciales avec des passages assez techniques une fois que la lucidité sera partie dans les parties physiques.

Je retire ma plaque en fin de journée, j’écoute le briefing mais impossible de savoir à quelle heure je dois me présenter au départ… J’ai la plaque 332, ça risque de bouchonner un peu dans les sentiers étroits.

SAMEDI :

Il est 11 h, les premiers ont déjà fini la première boucle et repassent le check-point de mi-parcours. Ils nous annoncent que les délais des liaisons sont serrés. Présentation à l’italienne sur le podium et c’est parti pour moi.

La protection dorsale étant obligatoire, j’ai opté pour l’option poche à eau fixée dessus, casque intégral en liaison et un Snickers dans la poche en cas d’hypoglycémie!

Le soleil cogne, la première liaison se fait bien, dans les temps mais à un bon rythme. Juste le temps de se préparer et c’est le départ de la première spéciale. Le tracé a pas mal changé avec les recos, les cailloux sont ressortis et j’ai un peu de mal à me mettre dans le rythme. Je double les 2 riders devant moi et j’essaie de plus attaquer sur le bas. A peine arrivé en bas et il faut déjà repartir pour monter à la spéciale 2.

La grande montée se fait difficilement dans les temps et pas mal de pilotes sont en retard. Je pars rapidement avant d’arriver dans le coup de cul de la spéciale. Les jambes semblent être au rendez-vous, bien que je n’aie pas eu le temps de rouler au mois d’août (mémoire de fin d’études oblige). Le bas est super plaisant à rouler, il y a du flow.

Je repasse à l’aire d’arrivée ou une pause de 20 minutes m’attend pour se ravitailler. Je repars avec un pilote allemand bien sympa et la liaison passe plus vite. Pourtant il fait encore plus chaud, ça commence à bouillir sous le casque. La spéciale 3 est hyper variée même si un portage vient couper la dynamique descendante… Je réussis à être assez dynamique et bien enchaîner les différentes parties.

Finalement la dernière liaison ; nous avons déjà plus de 40 km dans les pattes et il s’avère que celle-ci est très dure. Après un ravitaillement avalé à toute vitesse, me voilà à la dernière spéciale avec vue sur la mer. La première partie est hyper rapide et il faut envoyer les watts sur un faux plat descendant, je ne suis plus assez lucide pour pouvoir envoyer dans la partie technique et je préfère assurer un peu. Dernier retour le long de la mer et voilà la première journée est terminée.

Bilan : 78ème de la journée. Hyper content aux vues du plateau et des parties physiques du parcours. Je m’endors assez vite après une énorme platée de pâtes (j’en aurai mangé à tous les repas…)

DIMANCHE :

Cette fois-ci départ à 10h30. Que cette liaison fut longue : 2 h de vélo, plus de 20 km et 1100 m de dénivelé au petit déjeuner : les jambes commencent à tirer…

L’organisation a décidé de décaler le départ par rapport aux recos et une partie physique (une de plus) est ajoutée. Il y a pas mal de places à prendre car les temps sont très serrés. J’essaie donc de tout donner sur la première partie sachant que la seconde est beaucoup plus technique avec des virages comme je les aime où il faut aller chercher le grip. Je repasse dans le top 70 après cette spéciale, content même si mon corps, mes jambes, commencent à montrer des signes de faiblesse.

Je repars donc pour la courte liaison qui me mène au départ de la dernière spéciale qui sera longue et très dure physiquement. Je pars pas trop vite pour en garder un peu sous la pédale mais je me retrouve vite bloqué dans un single monotrace derrière un autre rider. Après quelques mots en anglais pour lui demander de s’écarter, il ne veut pas, je perds donc du temps et décide quand même de tenter le bloc-pass : ça passe mais je perds du temps. J’attaque pour refaire mon retard, j’arrive dans les parties vallonnées et là je chute (en montée s’il vous plaît!). Une branche est venue se glisser dans ma pédale et hop un bel OTB par-dessus le guidon. Le temps de remettre les leviers à la même hauteur et c’est reparti. J’ai envie de me mettre en danseuse mais les jambes ne veulent plus… Je bascule enfin dans la dernière partie qui est super bien, j’attaque mais ça ne suffira pas pour rattraper le temps perdu… Je finis donc la journée un peu frustré mais heureux d’en avoir fini à une bonne place en partant derrière.

Je termine mon premier Enduro World Series à la 84ème place, satisfait ! Je mange une pizza au bord de la plage, me baigne une dernière fois avant d’attaquer la dernière spéciale : la route du retour…

Finale Ligure, je reviendrai! En 2015 j’espère bien pouvoir participer à 3 ou 4 Enduro World Series avec des jambes un peu mieux préparées pour aller chercher le top 50 ou mieux!

Pierre-Luc du Giromagny Enduro Team

À propos de l’auteur : GuillemetteP

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